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Tribunes
Du remaniement ministériel
28/08/2017 | 10:04
5 min
Du remaniement ministériel

Par Raouf AOUADI*

 

Encore une fois le chef du gouvernement est soumis à la rude épreuve du remaniement ministériel, dans un contexte sociopolitique plus que jamais critique.

En effet, ce remaniement devrait permettre de renforcer le gouvernement, et d’aider dans les efforts déployés jusque-là sur les nombreux « chantiers » entamés (la guerre contre la corruption, la lutte contre l’économie informelle, …etc.) et à relever les nombreux défis auxquels  la Tunisie fait face.

 

Les attentes du peuple et des acteurs économiques étrangers et tunisiens sont à leur tour très élevées : eu égard à la précarité de la situation financière et économique de notre pays, il serait impératif de compter sur  l’aide des meilleures compétences dont la Tunisie regorge  ici et à l’étranger, dans le secteur public et privé.

A mon humble avis, un remaniement réussi  tentera de prendre en considération les points suivants :

 

1- Etat des lieux

La situation économique et financière est dans un état critique comme nous l’a rappelé l’agence de notation Moody’s lors de sa récente dégradation de notre note souveraine (à des niveaux dangereusement bas), ce qui va avoir, entre autres, des conséquences très négatives sur le coût de toute nouvelle dette extérieure à contracter dans les mois et années à venir.

De ce fait, un « mauvais choix » au niveau des ministères des Finances, du Développement, de l’Investissement, de la Coopération internationale, du Commerce, de l’Industrie, de l’Energie etc. ne fera qu’aggraver la situation et rendra la mission encore plus difficile qu’elle ne l’est déjà. Il est absolument primordial que les meilleurs choix soient faits. Nous avons besoin du maximum d’expérience et de compétence pour stabiliser de nombreuses variables cruciales telles que l’inflation (éviter la spirale inflationniste d’urgence), le niveau du dinar (éviter une dévaluation catastrophique) et relancer l’investissement et la croissance de notre économie.

 

2-  Compétence et professionnalisme

Ainsi le choix de chaque nouveau membre du gouvernement est extrêmement important. Il faut laisser de côté les pressions politiques et partisanes et donner la priorité aux meilleures compétences Tunisiennes où qu’elles soient (notamment dans le secteur public, dans l’Administration…), et qu’il faudrait du coup aller solliciter,  y compris dans le secteur privé (local ou étranger qui connait une fuite considérable de nos cerveaux). En même temps, il est du devoir de ces compétences d’accepter cet engagement et de l’honorer en mettant  leur expérience et savoir-faire au service de la patrie et de l’intérêt national.

 

Par ailleurs, le casting (si l’on se permet ce terme) devrait veiller à varier les cursus de formation des futurs prétendants (diplômés en Tunisie, en France, aux Etats Unis… etc.) en favorisant les produits de l’université tunisienne.  Quant à  l’expérience, il  faudrait exiger un profil adapté à la tâche à accomplir. Par exemple, pour les portefeuilles de l’Investissement ou des Finances, il serait judicieux d’avoir  des compétences ayant déjà fait leurs preuves dans le secteur public/privé ou à l’international, qui soient d’un grand apport aux conseils ministériels, aux  grandes décisions et stratégies, aux relations avec le secteur privé et les bailleurs de fonds internationaux … etc.  La maîtrise des langues est également un impératif à respecter : à l’ère de la compétitivité, il est inadmissible de trouver encore de hauts responsables (ministres, secrétaires d’Etat ou autres) incapables de communiquer en anglais ou en français !

 

Un autre point que nous jugeons également important dans le choix des futurs ministres : le professionnalisme. Les nouveaux ministres et secrétaires d’Etat devraient témoigner d’une attitude professionnelle dans la gestion de leurs portefeuilles ! Un ministre n’est pas  un simple exécutant, mais un porteur de projet : chaque prétendant devrait ainsi  présenter ne serait-ce qu’une vision préalable de son plan d’action et des objectifs généraux et spécifiques à atteindre lors de son mandat (Attirer de grandes multinationales à investir en Tunisie et créer des milliers d’emplois dans 12 mois, éradiquer la violence des stades, gérer la dette publique/extérieure, réduire le déficit budgétaire…)

 

A cet effet, tout ministre doit être opérationnel immédiatement. Nous ne pouvons plus nous permettre d’avoir des ministres-apprentis  (« Yitaalmou Lahjema Fi Ryouss Litema »). Par conséquent, tout ministre doit maîtriser son sujet et doit être exceptionnellement compétent.

Sur le plan personnel, un ministre est un  homme d’Etat  donc il doit  avoir une forte personnalité et un charisme capables de gérer toutes sortes de pression. Il doit également justifier d’une bonne expérience managériale afin de pouvoir mobiliser/ motiver et tirer vers le haut son équipe, garantissant ainsi efficience et meilleur rendement.

 

3-  Continuité

Il s’agit là du mot-clé de la réussite du prochain gouvernement ! Si nous avons parlé de ministre porteur de projet, il ne faudrait pas que ce soit interprété comme synonyme de rupture avec le peu de succès déjà réalisé, d’où la double nécessité :

-  de  remaniement sur la base de bilan ;

-  de  poursuivre les actions entamées dans certains ministères, à l’instar du bon travail réalisé par  Fadhel Abdelkefi, notamment sa réussite dans l’organisation de la conférence 2020. Il est urgent de concevoir ainsi un bon plan de communication sur cette conférence en allant vers les acteurs potentiels de l’investissement : chefs d’entreprises locaux, IDE, fonds d’investissement ...etc. 

 

Il est vrai que le court et moyen-terme sont importants. C’est pourquoi il faut que les choses soient extrêmement claires pour les stratégies, objectifs et résultats escomptés dans chaque ministère pour le restant de 2017 ainsi que pour 2018 et 2019. Mais il faut également mettre en place des plans, stratégies et solutions structurelles à long-terme à tous les niveaux pour que la machine continue à bien tourner après les élections de 2019 et que tout nouveau gouvernement hérite d’une machine qui tourne bien et n’a pas à redémarrer encore une fois de zéro.

Le peuple et générations futures seront reconnaissants.

 

Tahya Tounes.


*PDG de Maxula Bourse

 

 

28/08/2017 | 10:04
5 min
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Commentaires (21)

Commenter

Jojo
| 03-09-2017 09:28
Pour que ce dernier marché il faut impérativement faire le nettoyage de l administration des corempu et des incapables ,simplifier les démarches administratives etc ,assainir l administration la rendre plus efficace et rapide dans les démarches ,car le pays ne peut évoluer qu avec une administration responsable digne et rapide .en outre que le gouvernement se débarrasse des boulets comme Tunisair qui coûte au peuple cette compagnie c est la honte.

L.TLILI
| 29-08-2017 14:53
L'année 2011, correspondant à la première année de la destruction du pays, a été l'année de tous les excès.
Une année caractérisée par la destruction des institutions de l'Etat, notamment les institutions judiciaire et sécuritaire et la dissolution des conseils municipaux.
Depuis tous les indicateurs socio-économiques ont viré au rouge et on assistera à une action de destruction du pays, de ses institutions et de ses hommes dont ceux qui fuiront le pays dans la plus grande vague de fuite de cerveaux du pays.
Comment gérer le pays avec ses destructeurs à a tête?

Amor
| 29-08-2017 13:34
Aucun mot sur la réhabilitation de hauts fonctionnaires de l'Etat, démis de leurs fonctions, privés de leurs subsides et de toute couverture sociale, au lendemain du 14/01/2011, et donnés en pâture par un premier ministre sans honneur et sans vergogne pour sauver sa tête et celle de son équipe rapprochée.
Ses hauts fonctionnaires éclaboussés, déshonorés et poursuivis sur la base de dossiers montés de toutes pièces, de faux et d'usage de faux, continuent, tout autant que leurs familles, de souffrir de procès inéquitables alors qu'il y a lieu de les réhabiliter pour redonner espoir à l'administration aujourd'hui paralysée à cause de telles pratiques semant la peur parmi leurs paires en exercice.
Ibn KHALDOUN ne disait-il pas que "L'équité est la base de la cité et l'iniquité est annonciatrice de sa ruine".

El Chapo
| 29-08-2017 11:05
Vous aurez surement un Euro pour 3.5 dinars (d'ici 7 à 8 mois) voire à 4 dinars, un dollar proche des 3 dinars, une inflation galopante , des troubles socio économioques qui éclateront un peu partout dans le pays à cause du chômage des jeunes, de la cherté de la vie, des risques terroristes qui menaceront l'existence même de l'état ...


Harimtome min ajli hadhihi ela7adha ettarikhya !

Quant à vos pseudo alliés occidentaux, oncle Sam en tête, il serait le premier à vous laisser tomber à la première embûche car vous n'avez pas de pétrole et donc aucun intérêt stratégique à ses yeux, l'UE n'aura d'yeux que pour l'émigration clandestine qui risque de s'aggraver à ses frontières Sud ...LA Turquie ne vous voit que comme un marché à conquérir, les pays du golfe vous voient comme apostats, quant aux marché internationaux des capitaux ils vous voient comme un jeu de Casino ou on mise son argent à quitte ou double ...

Mais quel soutien vous reste t il suite à votre fumeux printemps arabe dont vous avez été les instigateurs et qui a enflammé le reste du monde arabe pour le plonger dans l'Enfer des guerres civiles et des défaillances d'état et des faillites ?!?

Le seul héritage que vous aurez légué à vos futures générations sera la misère, l'endettement, le désespoir et donc le fanatisme, l'ignorance, l'obscurantisme de tous bords ...

Honte à vous et aux hordes qui prétendent gouverner ce semblant d'état


A bon entendeur ...S'il en reste ...

Léon
| 29-08-2017 10:47
...n'a bien sûr rien à voir avec l'article à commenter.

Léon
| 29-08-2017 10:46
VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.
L'attaque contre notre pays, orchestrée depuis les années 2007-2008, et ayant abouti au 14 janvier maudit, ne s'est pas faite sans une énorme mobilisation internationale, incluant aussi le concours de traitres locaux.
Souvent des tocards dans leurs pays d'accueil respectifs, ces derniers avaient suivi des formations dispensés par les meilleurs manipulateurs et lobbyistes occidentaux et payés par ces derniers. Nous n'oublierons pas les Otpor, Freedom House et autres obédiences bienfaisantes pour l'humanité, dont sont issus nombre de politiques actuels; ainsi que les "promis" pour un avenir meilleur dans les states et dont le courage est devenu si grand, qu'à l'aube du 14 maudit, ils en étaient à menacer Ben Ali dans des reportages effectués dans leurs bureaux aux states, jadis dirigés par des esclaves.
Ces dirigeants aujourd'hui écartés d'un revers de main par leurs propres peuples, ne peuvent plus grand chose à ces traitres qu'ils ont utilisé puis oublié. Mais Moi, je n'ai pas oublié.
Parmi les grands manipulés qui se sont mis au service des ennemis de notre pays, il y a deux sortes de personnes:
1- Les naïfs, facilement manipulables pour avoir eu des parents opposants (ou autre problème oersonnels) et qui croient dur comme fer, que le statut d'opposant conférait à leur ascendance un statut de Patriote désintéressé. Complètement faux, lorsque l'on voit le papa d'Al Boussola (Allah Yar7mou) qui, parait-il, changeait de position en passant du pro-Ben Ali au contre-Ben Ali, et réciproquement, suivant le fait qu'on lui accorda ou pas le terrain d'une pauvre veuve étrangère sur lequel il voulait faire main-basse. Et La Boussola n'est qu'un exemple parmi tant d'autres.
Lors de l'audition de sa mère par l'IVD de Ben Double-Poitrine, ceux qui savent écouter ont dû remarquer l'impunité dans laquelle ces "objecteurs de consciences" faisaient leurs réunions avec des centaines de présents. Leurs avocats en arrivaient même à agresser des policiers dans l'impunité, tout en se plaignant de la prétendue dictature de Ben Ali. Je leur en foutrais moi de la dictature à ces corbeaux, derniers de la classe, jacasseurs d'intérieurs vides et qui se sont retrouvés le temps de la médiocrité d'une révolution atlantiste, en tête de file.
Tête de file qui mena la Tunisie à l'état actuel. Chose que les rares Patriotes savaient à l'avance mais que le commun du "populo-instruit", parfois hyper-diplômés, ne pouvait deviner.
2- Les vrais traitres qui savaient ce qu'ils faisaient et qui se gardaient bien de se montrer, sachant pertinemment la gravité de leurs actes.
Et mon post concerne ces derniers. Sachez tunisiens, qu'ils seront très difficiles à mettre en évidence pour une raison simple. Ils ont certainement des consignes fortes.
Souvenez-vous, dans un premier temps, lorsque le jeu des traitres était découvert, on vous vendait de la "Théorie du complot" et celle des "complotistes". Il va de soi que votre serviteur fut traité de "complotiste" par tous les imbéciles et les crétins que la terre ait porter. J'en étais même à me remettre légèrement en cause jusqu'au jour où j'ai lu les Mezri Haddad, Labéviaire, Michel Raimbaud....
J'ai alors eu la certitude de mes soupçons. La "Théorie du complot", terme que l'on a appris au peuple, jadis euphorique, afin qu'il arrête de réfléchir dans la mauvaise direction. Direction que ne veulent pas les atlantistes découvert. Non pas qu'ils craignent les gueux, mais surtout parce qu'il craignent à devoir rendre des comptes à leurs propres peuples. Car eux, ont des grands peuples.
La deuxième technique est de se fondre dans la foule lorsque le jeu est découvert, et même à employer les mêmes thèses que les "complotistes" eux-mêmes. C'est comme cela que je vois actuellement se proliférer des Ben-Alistes qui jadis aboyaient toutes cordes vocales dehors, leur animosité primaire aux faiseur des deux décennies les plus glorieuses de l'Histoire de notre pays.
N'eut-été cet acquis magnifique de 55 années d'indépendance avant le 14 maudit qui a vu la Tunisie re-colonisée, je m'en foutrai éperdument. Mais je tiens à ce que la Tunisie reste la Tunisie, et une fois tous ces nuisibles mis hors d'état de nuire, les Patriotes proposeront un vrai programme et une vraie solution. Mais il ne faudra pas attendre le point de non retour. Point que l'on n'a toujours pas atteint, car j'ai un indicateur qui ne trompe pas. Mais on en est malheureusement très proche.

Léon, Min Joundi Tounis Al Awfiya;
Résistant.

VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.

Benoît
| 28-08-2017 21:30
Pourquoi remaniement partiel seulement,? Le nombre des membres du gouvernement (40) depasse celui de tous les pays du monde. REDUCTION du nombre des membres du gouvernement et REMANIEMENT Seraient plus logique sans oublier un nouveau et jeune élite tunisien à la tête de la BCT qui donnera un Souffle nouveau au secteur bancaire qui est actuellement dans la......

Tahya Touness
| 28-08-2017 19:49
On sort les grands BENDIR's. Raouf Aouadi s'exprime en ce moment pour vanter les qualités d'un quelconque (...) qui apparemment lui est cher ! vous n'avez qu'à lire entre les lignes pour le connaitre ...

SBL
| 28-08-2017 19:22
Le nombre de gouvernement depuis cette pseudo révolution ne se compte plus.
Tous les ans, et quelque soit le Chef du gouvernement, les nouveaux ministres ne feront pas l'unanimité car chaque parti n'y retrouvera pas ses partisans aux postes de ministre.
Nida et ennahdha se disputent les ministères clefs, les autres partis les saborderont.
La Tunisie reste un pays ingouvernable ou les partis font fi de la patrie et encore moins du peuple Tunisien.
Le passage de la Troïka au pouvoir a été catastrophique pour l'économie et surtout pour la sécurité qui est à la base de toute forme de stabilité.
L'article paru ce matin sur un quotidien en langue française, traite du rôle d'Ennahda dans la déstabilisation du pays et l'envoie de milliers de jeunes dans les zones de conflit tel que la Syrie et La Libye.
Cet article illustre parfaitement le rôle d'un parti au détriment du pays et de ses enfants. Hallucinant.

harki
| 28-08-2017 18:31
qui est ce qui cotrole les hauts fonctionaires qui ricanent .un ministre est en cdd...le haut fonctionaire est fixe ..".un clou ""..comme on dit .. il faut de temps a autre nos amis les journslistes s'interresse .un peu a ces serviteurs permanents de l'etat ...