Il m'arrive souvent de me demander, sur quels critères les modérateurs et les animateurs de ces radios FM ou de ces télévisions de «andi mankollèk» ont été recrutés. Sont-ils universitaires, ont-ils un niveau intellectuel ou appartiennent-ils aux marchés des charbonniers, suivant l'adage «Sawèd wèjhik, walli Fahham»?
Hormis la radio nationale ou Radio culture, toutes les FM ne font que répandre et ne font qu'encourager l'inculture par leur vocabulaire d'Ommek Sissi. Un mot arabe, un mot de vulgarité des bidonvilles, un mot en français, un mot en anglais souvent avec mastication de chewing-gum, une grammaire, un subjonctif et une tonalité du conditionnel totalement débagoulés. L'auditeur ou le téléspectateur tunisien se cultive suivant la manière de l'évacuation de l'urine chez les chameaux. C'est-à-dire en reculant vers l'arrière. «iwakhèr ki boul el-jémèl».
J'ai suivi à la radio nationale le match derby d'hier, entre l'Espérance Sportive de Tunis et le Club Africain. J'ai passé le plus beau moment de ma vie, m'étant régalé du beau, très et trop beau langage des deux journalistes qui couvrirent le reportage radiophonique du match. Ils ont parlé d'une langue arabe tunisienne de haut niveau et d'un summum syntaxique, qui reflètent leur niveau d'excellence journalistique. Une éminence de perfection linguistique qui nous manque beaucoup en Tunisie, surtout après que ces «chez nouzapparis» aient inondé la scène audiovisuelle chez Moïse fm & Co.
Je serai vraiment très reconnaissant à celui qui pourrait me citer les noms des deux journalistes sportifs, ayant garanti la couverture du reportage radiophonique du match de football d'hier entre l'EST et le CA, sur les ondes de la radio nationale tunisienne. Merci d'avance.