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Promotion de l'égalité professionnelle: « Si Wonderwoman existe, elle ne peut être que tunisienne !»
14/02/2017 | 17:08
5 min
Promotion de l'égalité professionnelle: « Si Wonderwoman existe, elle ne peut être que tunisienne !»

« Il n’est plus possible de fermer les yeux sur l’exclusion des femmes ! » c’est ce qu’a déclaré la présidente de la Fondation Agir contre l’exclusion, FACE Tunisie, Zohra Ben Nasr en ce mardi 14 février 2017, « journée de célébration de la Saint-Valentin » lors de la clôture du projet « Promotion de l’égalité professionnelle Hommes/Femmes en Tunisie ».

 

C’est à l’Hôtel de Paris, aux berges du Lac, que la cérémonie a pris place en présence de plusieurs ministres du gouvernement d’union nationale, d’anciens ministres, d’ambassadeurs en fonction en Tunisie, de chefs d‘entreprises et de leurs salariés avec une présence féminine très marquée.

Zohra Ben Nasr, a ouvert la cérémonie en faisant un état des lieux de la situation actuelle de la femme en Tunisie. Elle a déclaré « La femme continue de souffrir du décalage entre les législations et la réalité du monde professionnel, c’est pourquoi nous l’avons placée au centre de notre projet. L’égalité des chances est d’ailleurs un objectif qui est loin d’être atteint ». La présidente a souligné l’importance de l’évolution des mentalités mettant en exergue le fait « qu’il n’y a pas de métiers réservés aux hommes et d’autres aux femmes, seul le critère de la compétence compte !»



La ministre de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des personnes âgées, Néziha Lâabidi s’est d’abord exprimée en son propre nom et a repris le poème de feu Sghaier Ouled Ahmed en déclarant « Les femmes de mon pays sont des femmes et demi ». Elle a également annoncé la promulgation d’un décret gouvernemental portant création d’un conseil des femmes et qui sera présidée par le chef de gouvernement, Youssef Chahed. A ce sujet, elle a déclaré que ce conseil est un projet futuriste qui est une première dans le monde arabe. La ministre a par ailleurs représenté le chef du gouvernement qui est en visite officielle en Allemagne lors de cette cérémonie et a annoncé que la loi contre les violences faites aux femmes sera promulguée le jour de la fête de la femme soit le 8 mars 2017.

 

L’ancienne ministre française du Budget et actuelle présidente de la région Ile de France, Valérie Pécresse, s’est exprimée sur les divers types de violence commises à l’égard des femmes. Elle a indiqué que les discriminations salariales et à l’embauche doivent être considérées comme des violences commises à l’égard des femmes. A propos de la question polémique « Mais qui va garder les enfants ? » qui avait été posée par Laurent Fabius lorsque Ségolène Royal annonça sa candidature à l'élection présidentielle en 2007, Valérie Pécresse a commenté « Cette question est perverse car elle est aussi dirigée vers les époux de ces femmes actives. C’est une forme d’anti féminisme que d’empêcher les hommes de partager les tâches à la maison ! ». Valérie Pécresse n’a pas pu s’attarder dans son discours car appelée par l’ambassadeur de France en Tunisie, Olivier Poivre d’Arvor, à respecter le timing de son rendez-vous avec le président de la République, Béji Caïd Essebsi.


 

L’ambassadeur de l’UE en Tunisie, Patrice Bergamini, a quant à lui salué la Tunisie qui est « le seul pays où on fête la femme deux fois », le 8 mars et le 13 août, ajoutant que le combat permanent pour la promotion de la femme est autant un défi européen que mondial. Il a annoncé que l’UE versera la somme de 7 millions d’euros en faveur du ministère de la Femme, de la Famille et de l’Enfance pour le prochain mandat et a clos son passage en déclarant « Si Wonderwoman existe, alors elle ne peut être que tunisienne !». 


La ministre de la Santé, Samira Merai, s’est exprimée sur l’engagement de la Tunisie en faveur de la promotion des droits des femmes qui est fondée sur des constantes sociales, politiques et culturelles. Elle a cité l’enseignement obligatoire pour les filles, le droit à la santé, l’éligibilité au droit de vote, le droit à la protection sociale et la ratification de la Tunisie de toutes les conventions en faveur de l’égalité des genres. Elle a par ailleurs indiqué que les indicateurs de la participation économique de la femme en Tunisie sont faibles en comparaison avec ceux de l’homme malgré le fait que dans le secteur médical, par exemple, il y 2194 médecins femmes contre 1497 hommes et 458 dentistes femmes contre 83 hommes pour ne prendre que ces exemples.

 

 Riadh Mouakher, le ministre de l’Environnement et des Affaires locales a également prononcé un speech en faveur des femmes dans lequel il a cité Léon Tolstoï et sa célèbre affirmation : « Femmes vous avez le futur du monde entre vos mains !»


La journée de clôture du projet en faveur de l’égalité des chances entre hommes et femmes se poursuivra jusqu’à 18h30, interviendront le ministre du Commerce et de l’Industrie, Zied Lâadhari, l’ancien ministre de la Santé, Said Aid , le ministre des Affaires sociales, Mohamed Trabelsi en plus d’autres intervenants.

 

 

14/02/2017 | 17:08
5 min
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Commentaires (6)

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AMEUR K
| 15-02-2017 13:05
malheureusement l'esprit conservateur est tjrs assez puissant dans la ste tunisienne appuyé par l'esprit "ikhwani" qui au fond est anti-feministe à fond et milite pour que la femme reste un citoyen de second ordre puisqu'ils sont pour la polygamie et contre la limitation des naissances par un planning familial dans un etat desatreux .. de meme l'heritage egalitaire n'est tjrs pas résolu etc..
mais heureusement que l'avenir est pour ces filles qui représentent 66% à l université et c'est fantastique.....

Tunisienne
| 14-02-2017 21:13



Merci Nestor !


Avec mes pensées les plus amicales.



Tunisienne




N.Burma
| 14-02-2017 19:10
LA TUNISIENNE WONDERWOMAN ?????
Certainement , mais il y a malheureusement beaucoup de steevie Wonder chez nous ! CHDOULA


Chdoula,
Ce qui plombe la wonderwoman tunisienne (Tunisienne est hors de cause) ce sont les poupées Barbies qui se pressent pour les festivals de poupées gonflables appelés miss machin, miss arabe, and co.
D'autre part, les Tunisiens dans leur écrasante majorité ont de Stevie Wonder la cécité incurable sur les questions de relations humaines hommes, femmes. Le machisme est dominant dans les sociétés conservatrices où concrètement les femmes sont soumises aux dictats du patriarcat et il devient rare, voire exceptionnel que des espaces de liberté puissent être garantis aux femmes.
Je ne suis pas spécialement féministe mais je sais que ma liberté est liée à la liberté des femmes et si donc je veuille être un homme libre, je ne pourrais l'être, sans la liberté égale aux femmes, même si pour de fausses raisons de sécurité, beaucoup de femmes croient trouver leur bénéfice dans le maintien du système patriarcal et islamiste en place.
Les pays nordiques ont compris et ont traduit dans la vie quotidienne ce qu'implique une société faite d'hommes et de femmes libres et sans discrimination.
Le monde arabo-musulman reste l'une des dernières sociétés humaines à ignorer et même mépriser ces formes de vies humaines qui les dépassent dans la pensée et dans les faits.

Tunisienne
| 14-02-2017 18:07



Par-delà le côté "bavardages de salon" et les chiffres tronqués de la Ministre de la Santé sur la participation des femmes à la vie économique, je pense que cette cérémonie est passée à côté de quelque chose d'essentiel en oubliant de rendre hommage au c'ur de la Tunisie profonde...


« Femmes de mon pays, femmes et demi ! » (Sghaier Ouled Ahmed)...


Je salue les femmes oubliées qui se lèvent tôt le matin et qui vont faire les plus durs labeurs alors que leurs maris font la grasse matinée et passent leurs journées dans le café du coin...


Je salue les femmes battantes qui triment au-delà de l'humainement supportable pour améliorer les conditions de leurs familles...


Je salue les femmes qui, même lorsqu'elles sont officiellement sans emploi, créent de petits boulots/ projets à la maison pour apporter un revenu supplémentaire à leurs familles...


Je salue les femmes qui sont au four et au moulin et qui doivent apporter des revenus, élever leurs enfants, s'occuper de tâches ménagères et être disponibles pour maris, enfants et famille(s) élargie(s)...


Je salue toutes ces femmes qui ne connaissent pas forcément la Saint-Valentin, qui font l'objet d'une violence de plus en plus sournoise sous couvert religieux et qui, en toute discrétion et en toute humilité, sont la colonne vertébrale de leurs familles. Et de la Tunisie...






CHDOULA
| 14-02-2017 17:54
Certainement , mais il y a malheureusement beaucoup de steevie Wonder chez nous !

Hajjour58
| 14-02-2017 17:30
Les violences faites aux enfants en milieu scolaire - un silence assourdissant.

De toutes les violences, les violences physiques envers les enfants par certains enseignants du primaire, sont certainement les plus cachées. Encore en Tunisie règne une tolérance à la violence faite aux enfants (soutenue par une complicité des parents) , pour des raisons éducatives sans aucune considération à l'égard de leur vulnérabilité et leur fragilité. Monsieur Jalloul, aidez-nous à protéger les enfants des violences perpétrées par certains maîtres, en intervenant le plus tôt possible afin d'éviter des psycho-traumatismes sévères et chroniques avec de graves conséquences sur la vie future des enfants, sur leur santé, sur leur scolarisation et leur socialisation, et sur le risque de perpétuation des violences. Une société qui tolère, banalise les punitions corporelles donne un permis à tous les éducateurs de battre un enfant. Comment en arrive-t-on là, en toute incohérence, à ne pas tolérer qu'un adulte frappe un autre adulte, à ne tolérer aucune violence conjugale, à ne pas tolérer les violences commises sur les personnes âgées ou handicapées, à ne pas tolérer de frapper un prisonnier et accepter qu'un enfant puisse recevoir des gifles, des coups de règles sur les doigts au point d'en avoir les phalanges écrasées ou d'avoir les cheveux arrachés ? Quelle image a-t-on de l'enfant ? Ne serait-il pas tout à fait un être humain, qu'on puisse le dresser et le frapper encore plus facilement qu'un chien parce que l'institutrice soulage ses « nerfs » au motif qu'elle est divorcée et qu'elle a quatre enfants à sa charge ? Un adulte qui frappe un enfant est un lâche car il a recours à sa force physique auquel ne peut pas faire face un petit enfant contrairement au lycée où l'élève atteint la carrure adéquate pour sa défense. La société, en laissant perpétuer des violences en milieu scolaire, qu'elle n'interdit et ne condamne pas suffisamment, porte une lourde responsabilité. Elle se positionne de façon particulièrement hypocrite en s'étonnant ensuite de la violence de jeunes adolescents et de leurs conduites déviantes qu'elle condamne très sévèrement, alors que celles-ci sont directement issues des violences subies. Toutes les fois que je serais confrontée à cette indignité je la dénoncerais par devoir professionnel et surtout moral. L'école où travaille cette institutrice censée protéger cet enfant est du coté de l'Ariana.