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Le fabuleux destin de Sayida, Sonia, Saida et Selma
07/03/2019 | 19:59
6 min
Le fabuleux destin de Sayida, Sonia, Saida et Selma
 
Elles ont des prénoms qui se ressemblent mais des parcours totalement différents. Sayida Lounissi, Sonia Ben Cheikh, Saïda Garrache et Selma Elloumi sont quatre femmes aux destins qui gagneraient à être connus. En ce 8-Mars, Business News a décidé de diriger sur elles les feux des projecteurs…le temps d’une journée. 

 
Ministre de l’Emploi et de la Formation professionnelle, ministre de la Jeunesse et des Sports, porte-parole de la présidence de Carthage et cheffe de cabinet du président de la République, Sayida, Sonia, Saida et Selma font partie de ces rares femmes qui se distinguent en politique et qui ont apporté leur touche à la scène nationale….chacune à sa manière, en fonction de ses appartenances et les idéologies auxquelles elle appartient.
 
 
Sayida Lounissi, la jeune recrue du clan islamiste
 
La plus jeune des quatre est une figure du gouvernement de Youssef Chahed. Ancienne députée d’Ennahdha et ex-secrétaire d’Etat à la Jeunesse, Sayida Lounissi a beaucoup fait parler d’elle lorsqu’elle a été nommée au poste de ministre lors du dernier remaniement du gouvernement Chahed. Qui est cette trentenaire avec peu d’expérience politique qui se voit aussi rapidement propulsée au gouvernement ? 
 
Sayida Lounissi n’est que la troisième élue du parti islamiste à diriger le département de l’Emploi et de la Formation professionnelle, après Zied Laâdhari et Imed Hammami. Mais plus que son appartenance politique au mouvement islamiste, c’est son âge et son manque d’expérience qui dérangent ses détracteurs. 
 
Sayida est née le 3 février 1987 à Tunis, elle est nommée alors ministre à l’âge de 31 ans, devenant ainsi la plus jeune du nouveau gouvernement. C’est avec une licence en Histoire à Paris 1 et un master en sciences politiques de l’Université Panthéon-Sorbonne qu’elle débute sa vie professionnelle. Très active dans les meetings de la société civile, elle représente ces jeunes entre la Tunisie et la France qui portent des valeurs euro-méditerranéennes et de nombreux idéaux façonnés par leur double appartenance. 
 
Cette fille de réfugiés politiques islamistes en France, brillante, cultivée, pleine d’ambition et à l’avenir politique tout tracé, a été une aubaine pour Ennahdha qui l’a placée sur ses listes aux législatives de 2014 pour la circonscription France 1. Et c’est ainsi que Sayida met le pied en politique et devient députée à l’ARP avant de faire son entrée dans le gouvernement. 
 
Avec son visage aux traits doux, son sourire engageant, son look branché, son hijab et son évidente confiance en elle, Sayida Lounissi figure du néo-islamiste, et d’une jeunesse conservatrice mais multiculturelle, dit vouloir faire « de la politique autrement ».
 
 
Saïda Garrache, la Sarah Sanders de Béji Caïd Essebsi
 
Saïda Garrache est la porte-parole de Carthage depuis maintenant 1 an et demi. Nommée à ce poste en juillet 2017, c’est la nouvelle Sarah Sanders [porte-parole de la Maison Blanche] du Palais de Carthage. Si elle emprunte à l’Américaine, des réponses étudiées et une façon de parler à la fois directe et mesurée, elle en présente des discours moins colorés et un langage moins exubérant. En effet, Saïda Garrache est celle qu’on contacte pour s’expliquer sur les annonces, décisions, discours et même bourdes du chef de l’exécutif. La porte-parole a toujours un tour dans sa manche pour prouver que, quoi qu’il dise, « Béji Caïd Essebsi a raison ». 
 
Cette avocate de formation est une farouche défenseuse des droits humains et de ceux des femmes en particulier. Militante de gauche, d'abord Saïda Garrache intègre par la suite Nidaa Tounes et fait son entrée au bureau exécutif du parti. 
 
Saïda, très active dans le milieu associatif et syndical, a occupé le poste de secrétaire générale de l’Association tunisienne des femmes démocrates (ATFD), membre fondateur de Juristes sans frontières et de Transparency 25 et membre du comité national de soutien aux habitants du bassin minier et de plusieurs associations dont Amnesty International. 
 
Ainsi ce parcours lui vaut, d’abord, le poste de conseillère principale auprès du président de la République chargée du dossier de la société civile et des dossiers sociaux et, ensuite, celui de porte-parole.
 
 
La toute puissante Selma Elloumi 
 
Selma Elloumi devient cheffe de cabinet de Béji Caïd Essebsi en novembre 2018 après la démission de Slim Azzabi. La femme d’affaires et ancienne ministre du Tourisme, dans les gouvernements Essid et Chahed, est aussi membre du bureau exécutif de Nidaa Tounes. 
 
Ses débuts dans la vie active étaient plutôt éloignés de la politique puisque Selma Elloumi, avec un diplôme de management à l’Institut supérieur de gestion de Tunis, intègre le groupe Elloumi, entreprise familiale, et se spécialise en agroalimentaire. A 62 ans aujourd’hui, cette mère de trois enfants, née à Tunis en 1956, a dirigé avec brio l’entreprise familiale et plus particulièrement la société Stifen, qu’elle a présidée.
 
Elle a fait son entrée à Carthage, par la grande porte, où elle devient la cheffe de cabinet de Béji Caïd Essebsi, dont elle est très proche et auprès duquel elle jouit d’une grande confiance. On la prédestinait même, à un certain moment, à lui succéder à la présidence et à devenir ainsi la première femme tunisienne présidente de la République. 
 
Si elle parle peu, Selma est plutôt une femme d’action. Elle est aujourd’hui à la tête du cabinet du président de la République et le dirige d’une main de fer qui fait grincer certaines dents. Engagée par tous les moyens à redorer le blason du chef de l’Etat, les méthodes qu’elle emploie ne sont pas toujours très orthodoxes. 
 
 
Sonia Ben Cheikh, la méconnue
 
On sait peu de choses sur la discrète Sonia Ben Cheikh. La nouvelle ministre de la Jeunesse et des Sports est l’ancienne secrétaire d'Etat auprès du ministre de la Santé. Médecin de formation, elle a occupé plusieurs fonctions au ministère de la Santé. Elle est affectée à la direction des études et de la planification, est nommée responsable de l'unité de la coopération technique et de l'unité de l'exportation des services de santé, et devient ensuite directrice générale du Centre national de formation pédagogique des cadres de la santé avant d’être nommée PDG de l'Office national de la famille et de la population. Elle est aussi trésorière au conseil d’administration de l’organisation intergouvernementale « Partenaire en Population et Développement PPD ».
 
Née le 25 mai 1968 dans la ville de Sfax, la nouvelle ministre qui succède à Majdouline Cherni tranche avec les méthodes de sa prédécesseure. Discrète et aux apparitions médiatiques plutôt feutrées, Sonia Ben Cheikh, mère de deux enfants, joue la carte de la prudence, et fait peu parler d’elle…
 
 
Synda TAJINE
07/03/2019 | 19:59
6 min
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Commentaires (7)

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Léon
| 10-03-2019 14:11
Il n'y a qu'une Femme politique en Tunisie digne de ce nom. Elle s'appelle Abir Moussi.
Elle n'a pas trahi et a pris sur son compte l'héritage Bourguibien et Benalien; avec courage, abnégation et ténacité.
Les autres femmes politiques..

Léon, Min Joundi Tounis Al Awfiya;
Résistant.

VERSET 112 de la SOURATE des ABEILLES.

HatemC
| 08-03-2019 20:02
Faut qu'on arrête de réécrire le pedigree des islamistes '?' ili fih taba mé titkhaba '?' c'est une voilée et par définition '?' le voile est le premier pas vers la radicalisation et elle porte le voile qui caractérise les frères musulmans ... elle porte les couleurs des islamistes '?' des Ikhwens '?' c'est une Khwenjiya point à la ligne ...HC

Monia
| 08-03-2019 18:07
foin d'introduction si ce n'est une très hasardeuse référence à la première lettre commune des prénoms des personnes "ciblées", foin de conclusion qui aurait pu crédibiliser votre choix (que le lecteur approuve ou pas, ce n'est pas là que le bât blesse), bref un article qui laisse le lecteur désabusé.

Citoyen de Tunisie
| 08-03-2019 10:58
Bonne fête à toutes les femmes du monde, aux tunisiennes surtout mais celles honnêtes, je précise et y en a beaucoup en Tunisie.

Ahmed
| 08-03-2019 08:08
1: Saïda
2: Sonia
3: Selma
Il n'y a pas de 4.

Maxula
| 08-03-2019 01:39
On se demande ce qui a vraiment motivé ce long passage en revue de quelques dames qui ont réussi à percer, somme toute normalement, pour ne pas dire banalement, puisqu'à notre époque la réussite des femmes en Tunisie, est devenue comme allant de soi et ce, que les islamistes le veuillent ou non, grâce à l'action déterminante et historique de Bourguiba !
J'ai néanmoins remarqué que l'initiale des prénoms de ces "belles" est "en tout point identique" à celle du prénom de la rédactrice de l'articulet en question.
Et comme le hasard fait bien les choses, n'est-ce pas, ceci expliquerait cela !
Il ne reste donc plus à "Synda" qu'à suivre les traces de ses illustres devancières, à moins qu'elle ne préfère marcher sur leurs brisées !
Et de bénéficier à son tour de la part d'une consoeur, d'un article laudatif et/ou dithyrambique !
Maxula.

salah redeyef
| 07-03-2019 22:48
les femmes libres, les femmes insoumises au religieux