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Tribunes
Éviter le scénario Égyptien : la responsabilité historique d'Ennahdha
11/09/2013 | 1
min
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Par Kabil Daoud*

Aujourd'hui la situation de crise que vit l’Égypte trouve principalement sa source dans le comportement fascisant qu'ont eu les frères musulmans. L'absence de confiance, doublée de la terreur qu'ils ont instaurées dans l'esprit de leurs adversaires, les ont poussés à une résistance extrême, qui est aujourd'hui en train de mener à un retour de l'ancien régime.

Les retours d’anciens régimes sont des phénomènes post révolution classiques , mais je n'avais jamais vu des régimes être aussi médiocres et dangereux pour mener au retour ou à la nostalgie de l'ancien régime en si peu de temps. Habituellement, il faut au moins dix ans.

C'est ici qu’Ennahdha a une responsabilité historique dans le processus de démocratisation du pays. Comme en Égypte, la crise tunisienne trouve ses sources dans l'absence totale de confiance entre Ennahdha et la quasi totalité de l'opposition. Ennahdha a tellement trompé, menti, retourné sa veste, et soutenu des groupes aux comportements fascistes (les LPR) ou terroristes (Ansar Al Chariaa), qu'elle est considérée par beaucoup comme complice de ces comportements. Même ses partenaires au sein de la Troika ne lui font pas confiance.

C'est pourquoi aujourd'hui, l'avenir de la construction démocratique du pays dépend de la capacité des modérés et des républicains au sein d'Ennahdha à prendre le contrôle des décisions dès aujourd'hui, et à mettre au pas la frange fasciste (qui existe indiscutablement). Ils doivent imposer le retrait d'Ennahdha du gouvernement, et participer au choix de la personnalité neutre qui dirigera le pays d'ici aux élections afin de s'assurer qu'ils ne seront pas victime de répression et qu'ils pourront participer librement aux prochaines élections comme l'un des partis politiques principaux de notre pays.

Aujourd'hui, plus que jamais, la balle est dans le camp d'Ennahdha. C'est le moment de prouver que ce sont des patriotes et des républicains.

Pour conclure, je voulais vous faire part du témoignage d'un père de famille Égyptien que j'ai lu sur facebook. Il montre sa vision des événements, et la difficulté de ce qu’il vit, ou il n'est plus possible d'avoir une vision manichéenne de la situation. Cette direction privera sans doute l’Égypte de la possibilité de profiter de la démocratie. Nous devons faire en sorte de rester l’exception du monde arabe, que nous en devenions la première véritable démocratie, et que nous évitions le drame de la guerre civile et du terrorisme.

Voici le témoignage de Khaled Khalil, cadre égyptien vivant à Alexandrie, dont le texte original en arabe a été traduit par Mustapha Mezghani :

« Chers amis,

En tant qu’égyptien témoin des événements survenus récemment en Egypte et vivant ces moments historiques de l’histoire de mon pays, je ne peux que déplorer catégoriquement et inconditionnellement tous ces meurtres.

En tant que père, mon cœur penche vers tous ceux qui ont perdu leurs fils ou leurs filles dans la violence dont l’Egypte a été le théâtre ces derniers jours et depuis le soulèvement du 30 juin.

Cependant, au milieu de cette frénésie, les occidentaux, politiciens et… médias, ont toujours présenté l’information selon un seul angle de vue, celui des islamistes.

Aussi, je ne pouvais laisser passer cela sans partager avec vous certaines réflexions et vous faire part de vérités.

Au cours des six dernières semaines, depuis le renversement de Mohamed Morsi, les médias occidentaux ont régulièrement dépeint les sit-in qui ont paralysé le Caire et d'autres parties de l'Egypte comme « des manifestations pacifiques ». Alors que le chaos a aujourd’hui éclaté dans toute l'Egypte, ils continuent à ignorer ce qui se passe dans le reste du pays et à se concentrer sur les « manifestants pacifiques ».

« Manifestants pacifiques » ?

Les « manifestants pacifiques » n'ont pas la capacité de tuer, en quelques heures seulement, plus de 47 membres de la police (dont la liste est documentée par nom, rang et matricule).

Les « manifestants pacifiques » ne s'attaquent pas à un poste de police avec des lance-roquettes, le poste de police de Kerdasa en l’occurence (quartier proche des pyramides). Ils ne tuent pas les policiers du poste, ne les dépouillent pas de leurs vêtements et ne traînent pas leurs corps dans la rue.

Les « manifestants pacifiques » ne menacent pas les chrétiens de génocide comme cela a été proclamé par beaucoup de leurs dirigeants au cours des six dernières semaines, tel que documenté par plusieurs vidéos disponibles sur YouTube et autres sources.

Les « manifestants pacifiques » ne soulèvent pas les drapeaux noirs d'Al-Qaïda lors de leur sit-in et marches et ne sont pas fiers de Ben Laden, El Zawahiri et leurs semblables.

Les « manifestants pacifiques » ne s'attaquent pas, en moins de douze heures, à plus de 45 monuments chrétiens, brûlant 19 églises et cathédrales, dont certains plusieurs fois centenaires, ne détruisent pas des maisons, des entreprises et des biens appartenant à des chrétiens pour une valeur de plusieurs millions de dollars et ne menacent pas toute la population chrétienne égyptienne d’anéantissement.

Les « manifestants pacifiques » n’appellent pas au retour d'un président fasciste qui, à peine quelques jours auparavant, avait présidé pendant deux heures une orgie de discours de haine prononcés par des imams traitant d’autres musulmans, les chiites, de saletés à exterminer. Deux jours plus tard, cinq musulmans chiites égyptiens ont été lynchés publiquement lors d’une grande manifestation.

Les « manifestants pacifiques » ne défendent pas un fasciste qui a laissé délibérément des milliers de terroristes retourner en Egypte en provenance d'Afghanistan, du Pakistan et d'Irak pour établir un émirat islamique dans le Sinaï et procéder quotidiennement au meurtre de civils et de militaires égyptiens.

Les « manifestants pacifiques » ne mettent pas leurs enfants en danger et ne se vantent pas qu'ils sont prêts à les voir mourir pour la cause islamiste.

Combien de tout ce qui précède a été rapporté par les médias occidentaux?
Les Frères musulmans et leurs alliés djihadistes n'ont jamais connu et ne connaîtront jamais la paix.
Ceux qui vivent par l'épée périront par l'épée.

Avant l'élection de Morsi, ils ont déclaré publiquement qu'ils allaient brûler l'Égypte si leur candidat ne gagnait pas. Ces terroristes, menteurs avérés tel qu’ils l’ont prouvé tout au long du processus politique, vont finalement concrétiser une seule promesse : détruire le pays s’ils ne peuvent pas l’asservir.

Les « Frères Musulmans » forment une organisation terroriste internationale. Leur mascarade de pseudo-modérés s'est effondrée avec les événements en Egypte. Tout un chacun doit être conscient du fait que cette organisation terroriste existe non seulement en Egypte ou au Moyen-Orient ou le monde musulman, mais aussi dans les pays occidentaux ainsi qu’au Canada et aux États-Unis.

Cette organisation existe légalement et a réussi à gagner la sympathie et l'alliance du gouvernement américain ainsi que de nombreux autres gouvernements occidentaux, comme nous l'avons vu dans tous les états au cours des six dernières semaines.

Je vous implore de vous renseigner à ce sujet, et d’envisager de communiquer avec votre député, sénateur ou parlementaire. Confrontez les faits, et demandez-leur de déclarer « l’organisation des « Frères Musulmans » fasciste et terroriste.
»

* Kabil Daoud, membre fondateur d'Afek Tounes
11/09/2013 | 1
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