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Tribunes
Une baisse des prix des carburants aurait été possible
27/08/2013 | 1
min
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Par Mahmoud El May

Alors que nous sommes encore en pleine négociation pour tenter de faire entendre raison à Ennahdha quant à la nécessité de changer de gouvernement et de laisser la place à des technocrates, me revient en mémoire, ma tentative datant d'il y a quelques mois visant à faire changer les pratiques irresponsables d'incompétences au sein du gouvernement.



Au mois d'avril dernier, le prix du baril de pétrole était passé sous le niveau des 100 $, valeur inférieure au prix du baril sur laquelle la loi de finance 2013 avait été calculé puis voté. J'avais écrit dans différents journaux, la première fois le 17 avril (1), afin d'alerter en disant que: " grâce à cette baisse significative du pétrole, il est possible, voire vital, de diminuer le prix à la pompe de 7 à 10% sans que l'état ne mette un seul millime de plus dans la caisse de compensation (établissement public qui a pour but de stabiliser les prix des produits de base) et ce prix indexé pourrait même être bloqué jusqu'à fin 2013".

Je répétais à nouveau ces conseils le 9 mai sur Express FM dans l'émission "mouthir lel jadal". Puis le 21 mai en plénière profitant de la présence du ministre des Finances (2) je m'adressais à lui afin de rappeler que l'état, malgré la baisse du prix du baril, importait le diésel et l'essence au prix de 1,25 dt pour le revendre à 1,4 dt et 1,6 dt à la pompe annulant les subventions et allant jusqu'à se faire des bénéfices sur la vente alors que les citoyens auraient pu profiter de cette baisse. (3)


Malgré ma prise de parole au sein de l'assemblée nationale constituante ainsi que lors d'interventions dans les médias, une fin de non-recevoir fut la seule réponse obtenue par un gouvernement qui, malheureusement, parce que dépourvu de compétences, ne comprenait pas l'importance de ce changement à faire dans la méthode d'achat des produits pétroliers. Malgré cette absence d'initiative je reprenais la parole dans un média afin de développer, une fois de plus, les raisons et les méthodes possibles pour faire profiter nos compatriotes, qui subissent la crise économique, de cette baisse du prix du baril (4)


Aujourd'hui, et depuis le 17 avril, le prix du baril n'a pas cessé d'augmenter pour arriver ces derniers jours au niveau de 111$. Plus haut que le prix de référence de la loi de finance. Cette augmentation va devoir être compensée par une prochaine hausse du prix à la pompe avec les conséquences fort dommageables qu'on peut imaginer pour les budgets des entreprises et des citoyens.


Si, en plus de cette augmentation du prix du baril, nous subissons une fermeture du Canal de Suez, ne serait-ce que pour 10 jours, scénario catastrophiste, mais envisageable vu la situation politique en Egypte, cela accélèrera, de façon exponentielle, la hausse des prix.


Pourtant bloquer le prix n'était pas si difficile à faire au mois d’avril! Cela nécessitait de profiter de cette opportunité, de bien connaître ce domaine, ses pratiques et ses décideurs! Nous aurions pu à l'époque négocier avec le vendeur un prix fixe plutôt qu'un prix d'achat indexé au prix du mois de déchargement.


C'est un exemple parmi tant d'autres des choix et parfois de l'absence de décisions d'un gouvernement confié à des personnes qui connaissent peu ou pas leur secteur d'intervention. D'où l'urgence de mettre en place un gouvernement de technocrates. Il n'y a pas une semaine sans qu'un chef d'entreprise, un fonctionnaire, un député, un investisseur étranger, bref notre économie ne soit victimes de l'incompétence ambiante. Il est temps que cela cesse, il est temps au nom de l'intérêt supérieur de la Tunisie que le gouvernement soit, jusqu'aux élections, confié à des spécialistes.

(1) Business News, "une baisse des prix des carburants jusqu'à fin 2013 est possible"

(2) Intervention à l'ANC

(3) la chronique du 21 mai d'Al Bawsala ne mentionne pas mon intervention bien que rapportant la réponse de Monsieur le Ministre.


(4) Tuniscope, "L'état ne subventionne pas le pétrole mais fait des bénéfices sur sa vente"
27/08/2013 | 1
min
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