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Chroniques
Les derniers coups bas de Marzouki
28/12/2014 | 16:48
3 min

Par Sofiene Ben Hamida

Depuis l’annonce des résultats des élections présidentielles, le président sortant Moncef  Marzouki multiplie les manœuvres et les coups bas comme pour entraver une passation sans problèmes des pouvoirs avec son rival victorieux Béji Caïd Essebsi. Il est compréhensible qu’un perdant dans des élections accepte mal sa défaite. Ce qui l’est moins, c’est de le voir agir de la manière d’un vulgaire voyou.
Dans son intervention devant ses fans à l’Ariana, ce qui était important n’est pas son initiative d’une nouvelle dynamique, dont personne ne comprend le sens jusqu’à maintenant. D’ailleurs cette initiative n’a aucun contenu politique. C’est juste un effet d’annonce sans lendemain. En effet, Moncef Marzouki, n’ayant jamais été un rassembleur et prêchant par trop de mégalomanie et d’égocentrisme, fera vite de quitter la scène politique, sachant qu’il a perdu tout espoir de redevenir un jour président de la République.
Par contre, ce qui était important dans son discours à l’Ariana, ce sont ses affirmations qu’il comprenait les manifestations dans certaines régions du pays, les encourageant même à continuer à occuper la rue, tout en prenant les précautions d’usage d’appeler à ne pas user de violence.
En fait le souhait de Marzouki est de voir le pouvoir de Béji Caïd Essebsi contesté dès le premier jour et lui coller l’image d’un président mal élu. Peu importe pour lui si c’est l’image d’une jeune démocratie qui cherche à se construire qui en pâtira. L’essentiel est d’assouvir sa rage de perdant.

L’affaire des archives de la présidence est un autre coup bas fomenté sciemment contre le nouveau locataire de Carthage. Sur le plan éthique, Marzouki savait, dès le soir des élections, qu’il n’était plus le président de la république. Il avait l’obligation de faire patienter la fougueuse Sihem jusqu’à l’arrivée de la nouvelle équipe du nouveau président. Il savait aussi que les archives ne pouvaient pas être transportées de cette manière comme de la vulgaire paperasse, dans des camions de déménagement, sans escorte. L’objectif donc, n’était pas le déplacement des archives de la présidence mais de créer un problème médiatisé autour de ces archives afin d’insinuer qu’elles ne sont pas en sécurité sous la responsabilité du nouveau président. Pour la présidente de l’IVD, cette crise ne présente que des bénéfices puisque, se sachant contestée, y compris par Béji Caïd Essebsi, ce coup de force, ou plutôt ce coup de bluff, lui assure de rendre la question de son éviction probable de son juteux poste plus difficile. Une action préventive réussie en somme.

Le contenu du communiqué publié par les services de la présidence concernant le cas Yassine Ayari est un coup bas encore plus flagrant. En effet, Marzouki et son équipe se disent inquiets par l’incarcération du sulfureux blogueur qui, rappelons le, avait déjà avoué qu’il a publié des informations mensongères. Son avocat Cpriste et ancien conseiller à la présidence, Samir Ben Amor, a même affirmé que Ayari est le premier prisonnier d’opinion de l’ère Béji Caïd Essebsi. Il aurait dû annoncer, pour être conforme à la réalité, que dans le cas où c’est réellement un délit d’opinion, son client est l’un des derniers prisonniers de l’ère Marzouki. 

Cette célérité avec laquelle la présidence a réagi dans le cas Yassine  Ayari  laisse perplexe. Elle rappelle un autre cas, celui de l’ancien conseiller Ayoub Messoudi, lâché par Marzouki qui l’a laissé seul aux prises avec l’institution militaire durant de longs mois. Messoudi n’avait pourtant rien fait sauf essayer de défendre son président dans l’affaire Baghdadi Mahmoudi et demander l’ouverture d’une enquête pour sauver l’honneur du chef des forces armées qui, visiblement dans le temps, ne s’inquiétait ni pour son honneur, ni pour son conseiller contrairement à sa subite inquiétude pour Yassine Ayari.

La passation entre les deux présidents se fera le mercredi prochain. On croise les doigts pour qu’elle se passe sans surprises et dans le respect mutuel tant le président sortant est imprévisible. Notre collègue Nizar Bahloul, qui a perdu sa muse avec le départ de Marzouki, l’a qualifié dans son ouvrage d’homme qui n’a pas su être président. On sait que c’est un mauvais perdant. On espère juste qu’il saura partir dignement.    
 

28/12/2014 | 16:48
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Commentaires (31) Commenter
L'Histoire ne se répète pas, mais elle se plagie
tounsia2
| 29-12-2014 21:55
L'Histoire ne se répète pas, mais elle se plagie (citation de Jacques Deval)

@ Moncef HADDAD

Bonsoir,

Je vous remercie de poser ces questions quant à la nature de la formation que Marzouki compte créer et qui nous rappelle non seulement le parti Romain de l'antiquité que vous avez décrit, mais aussi un autre mouvement contemporain au nom de HARAK (7ARAK) Al Janoub ( mouvement du sud) du Yemen.
Madame Saïda Garrach, élu du parti NT à l'ARP, a explique lors d'une émission télévisée la différence entre parti et mouvement (HARAKA et HARAK), en rappelant que le parti est une structure organisée aux objectifs bien définis et qui fonctionne selon des règles imposées par la loi, alors que le mouvement (HARAK) n'a pas d'objectif fixés dès le départ et peut évoluer au cours du temps vers des situations qu'on ne peut pas prévoir à l'avance, tél que le mouvement Harak Al Janoub du Yemen qui est à l'origine de la division du Yemen en 2 pays, le Yemen du nord et le Yemen le Sud, d'où la dangerosité de l'appellation « mouvement (HARAK) du peuple citoyen que Marzouki a donné à sa nouvelle formation; Je pense que même si Marzouki n'a pas eu l'occasion de découvrir l'existence dans l'histoire de Rome d'un parti qui ressemble à celui qu'il compte mettre en place, celui du Yemen est contemporain et ne peut pas échapper à sa perspicacité, surtout que le travail de division de Tunisiens a été entamé depuis la campagne électorale avec toutes les déclarations violentes et agressives qui lui ont valu un avertissement par écrit de la part de l'ISIE.
SOFIENNE JE T ADORE !!!
patrie
| 29-12-2014 19:32
En multipliant ses coups bas ,MMM ne fait que me convaincre davantage que c est une erreur de la nature et qu il aurait du exister sur une autre planète , et je trouve bien dommage que personne de son entourage ne l a aidé a se remettre en question , par ses man'uvres et ses coups bas il ne fait que convaincre beaucoup comme moi qu il ne peu aimer la Tunisie ni son peuple et que son départ est le bienvenue .quant a cette mégère de SBS je pense que ses jours se comptent et que le nouveau gouvernement fera le nécessaire a son propos , de toute maniére la sociétée civile est a la guette de toute défaillance ! Quant a toi SOFIENNE JE TE REMERCIE PROFONDÉMENT POUR CETTE BRILLANTE ET PROFONDE ANALYSE QUI PROUVE A QUEL POINT TU ÉTAIT UN BRILLANT ÉLÈVE A L ECOLE ! :) tous mes respects Sofienne !
Non, nous ne sommes pas incultes Monsieur le President
Moncef Haddad
| 29-12-2014 19:07
Non, nous ne sommes pas incultes Monsieur le Président !
Monsieur le président, notre point commun, vous et moi, est la lecture. Celle-ci m'a permis, tout comme vous (peut être) de découvrir l'existence dans l'histoire de Rome d'un parti identique à celui que vous projetez mettre en place ! En 494 av JC, suite à une sécession (une sécession est un acte politique où une partie de la population se sépare du reste de l'Etat), la plèbe a vu le jour. Elle est constituée d'une partie des prolétaires du peuple romain ayant le statut de citoyens.
Le statut de citoyen à Rome accorde des droits dont ne peuvent jouir les non citoyens (comme le droit de cité, celui d'épouser une romaine, celui de posséder sa propre terre, celui de pouvoir faire du commerce '). La plèbe exclut de ses rangs les esclaves et les praticiens (les bourgeois et les aristocrates). Elle s'est caractérisée par son opposition aux institutions de la cité et par sa grande haine pour Carthage. En effet, deux de ses membres vont être l'écho de cette haine :
Caton l'ancien, membre illustre du sénat doit sa réputation à sa phrase célèbre : « Delenda est Carthago » dont le sens est : il faut détruire Carthage. Phrase par laquelle, il commençait toutes ses interventions au sénat et ce quel que soit le sujet abordé !
Scipion Emilien, pour qui la plèbe a donné deux fois le consulat (en 147 et 134 av JC). Ce dernier est le conducteur de la troisième guerre punique (149 à 146 av JC), qui a conduit à la destruction totale de Carthage !
Monsieur le Président, vous avez évoqué, pour justifier votre choix Laurent Gbagbo, je ne sais si c'est par ignorance du cas que je relate ou pour faire diversion. Quoique, au passage ce président et son parti le Front Populaire Ivoirien (FPI) n'ont pas un bilan positif. En effet, ils ont usé des concepts d'ethnicité et de citoyenneté dans le seul but de stigmatiser les nordistes et les immigrés. Ce qui a ouvert la porte, en 2002 au conflit entre le Sud et le Nord du pays ! Ils ont amplifié la corruption et ont fait de la Côte d'Ivoire la destination du blanchiment d'argent !
Il y a trois questions, qui m'intriguent et pour lesquelles je souhaite vous voir répondre Monsieur le Président :
1)- Est-ce que votre choix a été fait, sans que vous soyez au courant du cas romain et qu'il est juste le fruit d'une coïncidence, dont, pour le moins, on peut penser qu'elle fâcheuse ?
2)- Est-ce que votre choix a été fait, en connaissance de cause ; ce qui permet alors de vous soupçonner de vouloir scinder le pays en deux (les prolétaires et les autres) et pire encore de planifier pour une deuxième destruction de Carthage ou peut être même pour celle de tout le pays ?
3)- Est-ce que le président Gbagbo ne vous a pas plutôt inspiré la procédure de votre réaction d'après les élections et qu'il a lui-même appliquée au Côte d'Ivoire : commencer d'annoncer de l'avoir emporté puis prétendre posséder des preuves de falsifications et inciter, de façon malicieuse, la population à la protestation pacifique alors que tout le monde sait que toute protestation pacifique est l'antichambre menant au désordre, qui fait l'affaire des bandits et des terroristes et dont on ne peut jamais prévoir les limites ?
Grombalia, le 29 Décembre 2014
Moncef HADDAD, enseignant à la retraite.
Il ne faut pas faire un drame
horstman
| 29-12-2014 13:50
Il tremble déjà avant le jour "J".
Il n'a plus personne pour le defendre, même Ghanouchi pour sauver sa propre peau il l'a lâché.

Les LPR sont en situation de sauve qui peut, fini la rigolade de la récréation et bientôt ils auront affaires à des pliciers et des gendarmes qui attendent depuis longtemps pour les corriger.

Tant qu'au Tartour, peureux de naissance il n'a pas intérêt à faire des difficultés, ca compliquera son cas et si c'est nécessaire il sera embarqué de force comme un malade mentale qui est dans sa nature.

Et pourquoi pas directement à la psychiatrie,


Le faux problème devenu affaire d'état.
Tounsi ben Tounsi
| 29-12-2014 13:32
Les archives de la présidence ne contiennent rien de compromettant ni pour le nouveau Président ni pour quiconque établi en Tunisie et bénéficiant de tous ses droits. S'il y avait un seul dossier comportant des soupçons de malversation, de torture, de crime politique ou d'escroquerie, on l'aurait su depuis l'arrivée de la horde au palais. Marzouki avait à sa disposition toute une équipe chargée de fouiller dans tous les coins recoins, pour découvrir des indices compromettants ses adversaires. Le livre noir en est une preuve et s'il y avait autres indices que ceux figurant dans ce best seller, les piètres conseillers du P.Partant, les auraient montré à tout le monde et El jazira en aurait fait un feuilleton. Toute l'équipe de de la vérité et de la dignité, votée à la sauvette par une assemblée non représentative du peuple, est finalement dépourvue de tout intérêt national et les pouvoirs absolus qu'on lui a attribué sont une aberration et un obstacle à la marche normale de la justice. Elle est aussi une lourde charge sur le budget de l'état et par conséquent sur le citoyen.
LE PIRE EST A CRAINDRE
Bourguibiste nationaliste
| 29-12-2014 13:16
On peut craindre le pire de la part d'un homme qui est capable de tout.
DEGAGE DECHU DEBOULONNE OUT
JAGHMOUN
| 29-12-2014 12:41
LE 5 EME MAKHLOUA: dechu de ses
fonctions soit par ko. ou par le fait d'etre ecarté du pouvoir.
en premier hassine bey dechu par
bourguiba ;dechu par ben ali,ce dernier
ecarté par le peuple s'en fui,il l'a echappé
belle d'un lynchage certain.
jbali ecarté par l'opposition et laaridh aussi.marzouki le remplacant illegal de
mbazaa,lui meme courtisan de ben ali
illegal et non conforme.
marzouki sort par la fenetre par des elections claires et limpides,il est ridicule
et mis a plat par un tenor essebssi.
l'histoire de la tunisie est parsemée de
surprises et de courage.
Partir digniment, dites-vous!
Voltaire.
| 29-12-2014 11:42
"On sait que c'est un mauvais perdant. On espère juste qu'il saura partir dignement." , dites-vous. Mais a-t-il le tact de le faire? Non. Les exemples qui l'illustrent sont légion. En premier lieu, l'humiliation qu'il a essuyée, sans la moindre réaction, devant une foule de journalistes, et ce, lors de la visite de l'émir de qatar qui a eu l'insolence de rappeler à l'auditoire qu'il était venu lui apprendre le protocole. Le second exemple a trait à l'affaire de Mahmoudi où, d'après ses propres révélations, il était dupé par ses subordonnés!!!
Nous n'avons pas fini avec les coups bas . . .
tounsia2
| 29-12-2014 11:34
S'il est vrai que tant qu'il y a la vie il y a l'espoir, il faudrait reconnaître aussi que tant qu'il y a Les collabos de Marzouki, il y aura encore des coups bas ; Mme Ben Sedrine est l'héritière par excellence de Marzouki dans le nouveau paysage politique, et je suis convaincue qu'elle est encore plus dangereuse et plus nuisible que Marzouki, car si ce dernier est souvent trahi par sa schizophrénie, Mme B Sedrine sait mieux cacher son jeu et opère à la manière des espions qui organisent des diversions pour accomplir leurs missions tout en prenant soin de bien effacer les traces après avoir accompli leur tâche, à l'instar du précédent scandale en relation avec les archives du Ministère de l'intérieur au quel Mme B Sedrine était encore une fois, au c o e u r du problème ; A mon humble avis, Mme B Sedrine, représente un danger pour la sécurité de notre pays et ne peut en aucun cas diriger une instance chargé de la mission délicate et noble de chercher la vérité alors que sa Présidence est contestée et ne bénéficie ni de de la confiance des citoyens, ni de celle de ces propres membres puisque 3 d'entre eux ont déjà démissionné et ne cachent pas leur désaccord avec les pratiques et les intentions de la Présidente; Chose certaine, tant que SBS est à la tête de cette institution, les scandales et les coups bas seront notre pain quotidien . . .

Bonne et heureuse année à tous les commentateurs et amis ainsi qu'a toute l'équipe de BN que tiens particulièrement à féliciter et lui souhaiter une bonne continuation.
"On croise les doigts" ??
sami_c
| 29-12-2014 11:23
Ce sofian est catholique ma parole ?? Je doute qu'il ne sache pas ce que ça veut dire !!!