alexametrics
vendredi 29 mars 2024
Heure de Tunis : 14:20
Dernières news
L'écrivaine tunisienne Faouzia Zouari lauréate 2016 du prix des 5 continents de la Francophonie
06/12/2016 | 17:46
1 min
L'écrivaine tunisienne Faouzia Zouari lauréate 2016 du prix des 5 continents de la Francophonie

 

L’écrivaine tunisienne Faouzia Zouari a reçu ce mardi 6 décembre 2016, le prix des 5 continents de la Francophonie, pour son roman « Le corps de ma mère ».

 

Fawzia Zouari est née au Kef. Elle est écrivaine et journaliste. Docteur en littérature française et comparée de la Sorbonne, elle vit à Paris depuis 1979.

 

M.B.Z

06/12/2016 | 17:46
1 min
Suivez-nous

Commentaires (14)

Commenter

TRABELSI Mufth
| 07-12-2016 15:58
prix de la francophonie 2016
Bravo Mme vous nous faites un grand honneur et je vous souhaite plus de réussite.
Je l avais lu avec une grande émotion mais aussi très fier de vous.

ÉLÉGIE POUR LA MÈRE MORTE

(Paru dans un journal tunisien Le Temps)le 15 juin 2008 par FAWZIA ZOUARI dont le contenu ci-joint.
Aujourd'hui, je n'ai pas envie de vous parler de grands principes, mais de sentiments.Pas envie de disserter sur l'état d'âme du citoyen anonyme, mais du mien. Vous conviendrez que c'est délicat et que je risque de déroger à la loi du genre. Voilà que cette journaliste habituée à vous entretenir des soubresauts du monde, à vous faire sourire de ses faits divers et tiquer de ses fatwas, voilà qu'elle se met à vous confier ce qui pèse sur son c'ur. Et à vous entretenir de l'essentiel à ses yeux : une maman, c'est le repère irremplaçable d'une vie. Surtout si cette vie s'est passée loin d'elle, en pays d'exil.
Et qu'est l'exil, si ce n'est le temps soustrait à la proximité d'une mère ? On essaiera de vous persuader du contraire, prétendant que l'exil est une question d'espace, alors que c'est si aisé de recréer les espaces et de reconstituer les décors ! L'exil est une question de temps, d'absence au temps des vôtres, plus précisément, ce temps qui finit un jour par emporter celle que vous croyiez éternelle, votre mère. une maman, c'est le repère irremplaçable d'une vie.
Songez à ces années où elle fut si loin et si proche à la fois. À sa voix qui vous remet en confiance chaque fois que vous prenez le téléphone pour avoir de ses nouvelles. Et pour l'entendre demander : « Est-ce que tu manges bien ? » Comme si on souffrait de famine en Europe ! « Tu n'es pas malade, au moins, fais attention au mauvais 'il, ma fille ! » Et vous vous mettez, même si vous n'y croyez guère, à embaumer les quatre coins de votre appartement de l'encens qu'elle vous a fait parvenir dans un petit sachet par voyageur interposé. Avant de sortir lui acheter le coupon de tissu chatoyant qu'elle aime, jusqu'au jour, terrible jour, où vous contournez la même boutique, parce que maman n'est plus de ce monde et que personne ne portera plus la melia comme elle la portait.
Quand cette mère n'est plus, c'est le cordon ombilical avec le monde qui est coupé. Plus d'amarre. Voguez, vous êtes tragiquement libre et seul ! N'importe quelle catastrophe pourra survenir après celle de l'annonce de son décès. Vous êtes prêt, le tragique devient familier, nulle douleur ne sera aussi grande. Surtout ce matin-là, lorsque vous foncez vers l'aéroport et que, pour la première fois, vous rentrez au pays sans un seul bagage !
Dans l'avion, vous comptez les années où vous êtes resté loin de ses yeux, les mois de vacances où vous avez essayé de vous rattraper, et ces minutes qui précèdent le débarquement dans votre pays que vous avez du mal à nommer natal maintenant qu'elle n'est plus ! Oui, c'est une patrie en moins, une langue en moins, une gestuelle perdue à jamais. L'exil, c'est ça ! C'est prendre l'avion pour aller enterrer une maman. C'est une prière que vous lui dédierez d'une autre rive, debout devant l'horizon, à défaut de l'être devant sa tombe. Voilà. Ma mère est morte. Je voulais vous le dire. Et ça me fait du bien.
Ne dit-on pas que l'essentiel d'une lettre est son post-scriptum ? Dans ce cas, je n'aurai pas dérogé à la loi du ¬genre

Batal
| 07-12-2016 15:57
Mille bravo

Papi
| 07-12-2016 15:51
Grand merci Madame pour cette bouffée d'espoir qui me soulage personnellement de mes douleurs quotidiens causées par nos malheureux politiciens qui nous torturent tous les jours par leurs histoires ridicules.Grand Bravo et félicitations

Gg
| 07-12-2016 15:08
J'entendais sur France Inter (bien sûr!) un commentateur qui faisait remarquer malicieusement que cette année, tous les prix littéraires ont été raflés par des écrivain(e)s d'origine maghrébine! C'est le triomphe de la double culture, du mélange des peuples. Et en cette triste période où la droite politique française se recentre sur les "valeurs" du FN, c'est une délicieuse démonstration de ce que les haines identitaires sont en train d'échouer :-)
Les différences culturelles, revendiquées et assumées, font des petits!
Merci, Madame!

lalouette
| 07-12-2016 12:03
Aux billes, au cerceau, à la marelle, aux osselets qu'on prononçait "zislé"...Garçons et filles jouaient séparément ou ensemble à des jeux introduits par les colons ou fruits du génie local. Aucune importance! La mixité?le colonialisme? les religions! Aucune idée! Nsaras, ihouds et mouslimines, c'est bien plus tard ...
Un arc d'indien et une plume sur la tête contre la mandibule d'un agneau improvisée colt 45. On apprenait sur le tas: Le lancer du couteau, poser des pièges, fabriquer des flèches, sauter sur une jambe, le cerceau, faire des noeuds, faire un trou dans un grain de blé, l'amour(heu..plus drôle et découverte qu'autre chose), la jalousie, les bagarres.....la vie, quoi!
Instinctivement, on prenait souvent la défense du plus faible. Moi, La gueule des assassins à la Winchester qui tuaient lâchement à distance ne me revenait pas. Les livres étaient illustrés ktob koboi. Zembla, le Grand Blek, Tex Willer...Des héros comme on n'en fait plus...Le français enseigné comme il faut...vivant mais point ridicule comme les superman et autres animées lassantes!.

Vive la mémoire. Quand je ferme les yeux en me concentrant un peu, j'y retourne...Attention à vos scalps! Hugh!Hugh! Hokahey!

Amel ZOUARI
| 07-12-2016 11:58
Je tenais à t'adresser mes plus vives et sincères félicitations pour l'obtention du prix des 5 continents de la Francophonie.
Ton mérite doit être d'autant plus mis en exergue que tu as consacré beaucoup de temps, d'énergie, d'assiduité et consenti à de nombreux sacrifices pour la réalisation de ce livre. L'attribution de cette récompense vient ainsi couronner tes efforts d'un succès largement mérité. C'est là le juste aboutissement de toute votre application.
J'espère que tu pourras persister dans cette voie de l'excellence.
En te réitérant toutes mes félicitations, je t'adresse tous mes v'ux de réussite future.

hbs
| 07-12-2016 10:37
mille bravo ; notre région du kef grouille de compétences , telle faouzia zouari ; nous sommes fiers de vous ;

lagon
| 07-12-2016 10:01
un bol d'air frais et d'espoir en cette période morose ponctuée par les grèves et grabuges . Merci Faouzia vous nous faites honneur.

khemaies El Béjaoui
| 07-12-2016 09:35
Vivement des milliers de Faouzia(s)! Le français n'est pas une une langue étrangère en Tunisie et pas plus qu'en Afrique Du Nord.Plus qu'un "Butin de guère" elle fait aussi partie de notre culture occidentale, celle ancrée dans le tréfonds de notre Histoire gréco-latine et demeure incontournable pour nous ouvrir les horizons du futur tous azimuts, sur les 5 continents de la francophonie...Encore Bravo, Faouzia!

Dr. Jamel Tazarki
| 07-12-2016 09:18
Le livre "Le corps de ma mère" de Fawzia Zouari est en fin de compte l'histoire de beaucoup de Tunisiens: Nous savons très peu sur l'enfance/biographie de nos parents, de nos grands-parents et absolument rien sur nos arrières grands-parents!

Je n'ai pas connu mes grands-pères et j'ai perdu mes grand-mères quand j'avais 6 ou 7 ans. Ma grand-mère maternelle me prenait tous les jours au coucher du soleil au bord de la mer où on passait des heures à vivre ces moments méditatifs du coucher du soleil. Mais, je ne sais absolument rien sur sa biographie! Ma grand-mère paternelle, je ne l'ai vue que de temps en temps...

On aime bien savoir plus sur nos parents, nos grands-parents et nos arrières grands-parents. J'aimerais trouver l'acte de naissance de mes grands-parents et mes arrières grands-parents. J'ai déjà fait des démarches par courrier il y a quelques années auprès de la mairie mais sans succès, on m'a dit qu'ils n'ont pas le temps de faire des recherches.


Je ne veux pas laisser partir cette mémoire familiale, c'est une partie de mon histoire.

La mémoire familiale est une histoire propre à chacun de nous, elle est fondatrice de notre identité, elle est le rapport de chacun de nous avec le temps et l'espace: les odeurs/aromes du café qui déborde sur le kanoun, les chants des oiseaux sur notre plantation, le marché de semaine à Korba, les baignades à la mer de Tazraka, le couscous préparé en plein air à Sidi Amor, le premier contact avec le langage écrit au Kotéb (école de Coran), autant de souvenir qui font revenir le passé dans le présent.

Je reviens au livre de Fawzia Zouari, elle s'est interrogée sur l'histoire de sa propre famille/mère, elle est à la recherche de cette mémoire familiale, je vous propose de lire le livre afin d'en savoir plus!


Jamel Tazarki


Mes publications scientifiques sur le Web (tout est gratuit):
http://dedocz.com/doc/1236507/pronostics-jamel-tazarki

http://dedocz.com/doc/766520/finite-element-method-quadtree-verfahren-dr.-jamel

http://dedocz.com/doc/780359/1-finite-element-method-quadtree-verfahren-dr

http://dedocz.com/doc/1236515/kuenstliche-intelligenz-und-simulation