L’équipe de campagne de Moncef Marzouki a publié jeudi 18 décembre, dans la soirée, la nouvelle déclaration sur l’honneur des biens du candidat. Cette nouvelle déclaration est arrêtée à la date du 16 décembre.
On rappelle que le candidat a publié il y a quelques semaines la déclaration de ses biens en 2011 et que celle-ci contenait une ambiguïté qui n’a jamais trouvé de réponse de la part de l’équipe de campagne. La déclaration en question était signée le 31 décembre 2011, alors que le passeport de son épouse était émis en 2012 (cliquer ici pour lire notre article à ce sujet).
Pour la déclaration de 2014, on note également des ambiguïtés. La première d’entre elles est la disparition de la date d’émission du passeport de son épouse. Un détail sans importance, a priori, quoique…
Dans la rubrique des propriétés de valeurs mobilières, on remarque que Moncef Marzouki n’a pas mentionné les Sicav qu’il possédait en 2011, d’une valeur globale de 54.000 dinars et il est possible qu’elles aient été vendues.
L’ambiguïté est qu’il a mentionné les 300 titres dans l’emprunt national qu’il a acquis en 2014 pour un montant de dix dinars seulement. Or, la case mentionne clairement que la valeur doit être globale et non unitaire. C’est aussi un détail.

Là, où l’on est dans les ambigüités graves est dans ce terrain d’un hectare acheté à Douz en 2013. Le montant indiqué par Moncef Marzouki est de 13.000 dinars. Nous avons interrogé un citoyen connaisseur de la région et il était catégorique, le prix du mètre carré dans la région varie entre 5 dinars (inhabitable) et 20 dinars. En clair les 10.000 m² valent approximativement dix fois que le montant indiqué par Marzouki. Le candidat ne mentionne pas, par ailleurs, si son terrain est enregistré ou pas et est en règle ou pas, alors que les cases de la déclaration sont claires, il fallait bien répondre par oui ou par non. On rappelle, par ailleurs, que Adnène Mansar, son directeur de campagne et ancien porte-parole, a clairement déclaré dans une émission télévisée que M. Marzouki n’a acheté aucun bien entre 2011 et 2014 et que ceci allait être prouvé par la publication de sa déclaration. Ladite publication est publiée et on constate que ce n’est pas vrai.
L’autre fait, assez grave à nos yeux, est dans la rubrique des comptes bancaires. En 2011, M. Marzouki a déclaré qu’il possédait deux comptes bancaires, l’un en France (BNP Paribas) et l’autre en Tunisie (BT). Dans sa déclaration 2014, le candidat ne parle plus de son compte français et on peut conclure qu’il a été clôturé, ce qui reste à prouver. Il a cependant ouvert, d’après sa déclaration, deux autres comptes bancaires, l’un à la BT et l’autre à l’UIB. Or d’après nos informations, M. Marzouki possède au moins un autre compte dans une autre banque, qu’est la Banque de l’Habitat. Et nous avons des soupçons qu’il possède un autre également à la BNA.
Concernant le compte de la BH, nous avons un fac-similé d’un chèque (ci-dessous) mentionnant le nom de Moncef Marzouki. Ce chèque a été rendu public par le site Assada, pro Marzouki. Il tendait à prouver la générosité du candidat envers des personnes nécessiteuses à qui il a donné ce chèque.
Ce chèque tiré sur la BH au nom de Moncef Marzouki prouve clairement que la déclaration sur l’honneur est tout simplement mensongère.
Quant à la BNA, on se rappelle qu’au moment de la souscription de l’emprunt national, M. Marzouki s’est déplacé à l’agence de la Marsa de cette banque publique et il était accompagné par M. Jaâfar Khattech, son PDG. Ceci laisse penser qu’il possédait un compte dans cette banque, puisqu’en toute logique on souscrit à l’emprunt dans sa propre banque et non dans une banque tierce. Dans la vidéo de la cérémonie, on voit d’ailleurs Marzouki signer un chèque, et de loin, ce chèque semble porter les couleurs de la BNA (voir notre article à ce sujet).
Aussi bien dans sa déclaration de 2011 que de 2014, l’équipe de campagne de Marzouki met en valeur sa « transparence » et son « intégrité ». Dans les faits, et avec un œil averti, on constate rapidement que les faits diffèrent largement des annonces populistes.

Cliquer ici pour lire la déclaration sur l’honneur 2014 

Cliquer ici pour lire la déclaration sur l’honneur 2011