Mohsen Marzouk, directeur de campagne électorale de Béji Caïd Essebssi, candidat finaliste au second tour de la présidentielle, a accordé dans la soirée du mercredi 17 décembre 2014, une interview à la chaîne Nessma TV dans le cadre de l’émission « Rencontre spéciale ».

Mohsen Marzouk a esquissé les contours de la campagne électorale dans une brève évaluation et qui a été, selon ses propos, basée sur un discours d’espoir, d’unification des Tunisiens et de présentation d’un programme électoral. «Il faut savoir que s’il existe un discours électoral à aspect agressif de Béji Caïd Essebsi, c’est uniquement en réponse au discours du camp adverse ! » s'est exclamé Marzouk. Ce dernier a présenté dans les détails le programme électoral du candidat de Nidaa Tounes soulignant au passage que proposer un projet est bien plus bénéfique et utile que de présenter des radios et des résultats d’examens médicaux, faisant ainsi allusion au dossier médical qu’a présenté le candidat Moncef Marzouki aujourd’hui. En commentaire, Mohsen Marzouk a défié ce dernier de présenter un examen psychiatrique au cours des deux prochains jours.

Par ailleurs, Mohsen Marzouk à insisté, à plusieurs reprises, sur le fait que la campagne actuelle de Moncef Marzouki pour le second tour est basée sur le plagiat et le vol de la propriété intellectuelle. « Ceux qui conçoivent la campagne de communication de Marzouki en plagiant les couleurs et le caractère de police de celle de Beji Caïd Essebsi n'ont pas conscience qu'ils servent davantage la promotion de la candidature de  BCE. Et on les encourage à continuer d'ailleurs », dit-il ironiquement.

Effectuant une comparaison entre le programme portant sur la diplomatie tunisienne de Béji Caïd Essebsi et celui de Moncef Marzouki, Mohsen Marzouk a indiqué d’emblée que la différence réside dans le fait que le candidat adverse n’offre que des paroles et rien de concret contrairement au candidat de Nidaa Tounes. « L’actuel président de la République sortant a démontré son incapacité à promouvoir la diplomatie tunisienne, il suffit d’observer sa position quant à l’élection de Abdelfath Al Sissi à la tête de l’Egypte, lorsqu’il s’est rangé du côté d’autres pays qui ont crié au coup d’Etat militaire. Aujourd’hui alors que ces derniers ont changé leur position, Marzouki s’est retrouvé esseulé dans sa position rompant les liens avec un pays ami comme l’Egypte. Sans oublier, bien entendu l’incident diplomatique avec la Syrie » a argué Mohsen Marzouk.

Le directeur de campagne de Béji Caïd Essebsi a indiqué, par la même, que si son candidat gagne à l’élection présidentielle, il se déplacerait en premier en Algérie, pays frère et voisin. Mohsen Marzouk a expliqué que les atouts que possède M. Caïd Essebsi sont relatifs à son expérience, son savoir profond des diverses structures de l’Etat et à tout ce qu’il a accompli lors de ses différents passages à des postes de pouvoir gouvernementaux. « Et de surcroît, le fait que le président de la République soit du même bord que celui du gouvernement facilitera le travail des deux institutions et instaurera une harmonie indispensable pour leur bonne marche. Tandis que de l’autre côté, non seulement Moncef Marzouki ne pourra pas s’entendre, en tant que président de la République, avec le prochain gouvernement et le Parlement, mais encore il a prouvé trois ans durant, qu’il est incapable de garantir le bon déroulement des affaires de l’Etat » a souligné Mohsen Marzouk, rappelant, par la même, que le leader du mouvement islamiste Ennahdha a mis l’accent sur l’importance d’une harmonie entre les deux présidences.

Au sujet des déclarations de Rached Ghannouchi qui a déclaré que les bases et les partisans d’Ennahdha ont voté pour Moncef Marzouki au premier tour, suite aux propos tenus par des cadres de Nidaa Tounes, Mohsen Marzouk a indiqué que certains de ces propos ont été mal interprétés.

Répliquant à Adnène Manser, le directeur de campagne de Béji Caïd Essebsi a précisé que si Moncef Marzouki représente le candidat de la révolution tel qu’il le prétend, comme explique-t-il le fait qu'aucune des forces révolutionnaires et aussi démocratiques n’ont exprimé leur soutien à sa candidature au second tour contrairement à Béji Caïd Essebsi ? « Quoi que l’on dise, le président de Nidaa Tounes est le candidat de tous les Tunisiens ! » Commente Mohsen Marzouk en invitant, au passage, Adnène Manser de se restreindre au silence électoral, samedi prochain, afin de ne plus débiter des propos absurdes.

S’agissant des accusations à l’encontre de Béji Caïd Essebsi et provenant de son adversaire quant à un probable retour de la tyrannie, Mohsen Marzouk a démontré, à travers une situation prise en exemple, la contradiction de la position du président sortant. En effet, il a évoqué l’inauguration du siège de l’Instance Vérité et Dignité. Un événement qui a réunit la présidente de l'instance, Sihem Ben Sedrine, mais aussi Moncef Marzouki et Mohamed Ennacer, président du Parlement de Nidaa Tounes. « Une image qui décline une signification profonde et donne une lecture claire de la contradiction dont il est question » a ajouté Mohsen Marzouk.