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Tunisie : Mustapha Kamel Nabli évalue la situation économique et… se « positionne »
15/09/2011 | 1
min
Tunisie : Mustapha Kamel Nabli évalue la situation économique et… se « positionne »
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Lors d’une interview accordée à l’hebdomadaire « Réalités » en date du 9 septembre 2011, Mustapha Kamal Nabli s’exprime sur la situation économique actuelle du pays, sur ses ambitions pour la Tunisie nouvelle et sur son grand optimisme pour cette période post-révolutionnaire.
« Mon ambition politique est d’apporter toute contribution dont je suis capable au succès de cette œuvre exaltante qui est la réalisation de notre rêve à tous, celui d’une Tunisie démocratique et prospère. Notre chance historique aujourd’hui est que cela est à notre portée grâce aux sacrifices de notre jeunesse ».

En tant que Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie (BCT), Mustapha Kamal Nabli affirme qu’il tente d’apporter sa participation à travers la préservation et le développement du système monétaire et bancaire qui constitue la base de tout système économique performant.Il œuvre également à redonner à la BCT l’indépendance dont elle jouissait aux premières années de sa création afin de lui permettre de jouer le rôle qui lui revient dans une société démocratique.
Concernant la situation économique actuelle du pays, Mustapha Kamal Nabli s’exprime sur les difficultés que rencontrent actuellement les secteurs industriel, touristique et celui de l’emploi et affirme que la reprise économique pour la fin de l’année 2011 sera assurée par la demande extérieure.
La relance de l’activité économique de l’année 2012 demeure une incertitude, compte tenu des conditions défavorables de l’économie mondiale mais aussi des troubles sociaux incessants qui pèsent sur les performances de l’économie et constituent un handicap pour l’investissement.
Une série de réformes est aujourd’hui nécessaire afin de réinstaurer la confiance des investisseurs, à travers la mise en place d’un cadre législatif et réglementaire simple et cohérent, l’amélioration des services administratifs aux investisseurs et aux opérateurs économiques et la révision du code fiscal.
La politique économique, mise en place par la BCT, a contribué à donner un meilleur souffle et à encourager les entreprises, désirant investir, à concrétiser plus rapidement et les entreprises en général, en vue d’améliorer leur exploitation et leur structure financière.
A propos de l’état d’avancement du processus entamé pour le rapatriement des avoirs des membres des familles de l’ancien régime à l’étranger, M. Nabli précise que comme on pouvait s’y attendre, il s’agi d’un processus difficile et complexe. Il nécessite l’identification des avoirs, d’apporter la preuve auprès des tribunaux des pays où se trouvent ces avoirs qu’ils sont mal acquis par les personnes concernées individuellement et enfin réaliser la récupération.
Ce travail se fait tout d’abord dans le cadre de l’entraide judiciaire entre la Tunisie et les pays étrangers. Les procès et les jugements qui ont été faits et qui sont en cours sont une étape importante dans ce processus. Mais il faut que ces procès soient de nature à être reconnus comme étant équitables et prouvent que les personnes concernées sont coupables de crimes de corruption, de trafic illicites, de blanchiment et autres crimes.

M. Nabli affirme également qu’il faut redoubler d’effort pour assurer un rétablissement rapide et total du fonctionnement du tissu économique tunisien afin de contourner les retombées des difficultés économiques et financières internationales sur l’économie tunisienne.
Les perspectives de stabilisation en Libye représentent de grandes possibilités pour la Tunisie. Il faut travailler plus, en vue de développer les marchés régionaux, y compris ceux de la Libye et du Maghreb, mais aussi s’orienter plus vers les marchés d’Asie et d’Afrique.
Le principal défi pour l’économie nationale demeure la relance de l’investissement privé national et étranger qui nécessite de tout mettre en œuvre pour compléter le processus de stabilisation sécuritaire, d’opérer un apaisement des conflits sociaux et de réussir l’action de transition démocratique.

Pour conclure Mustapha Kamal Nabli affirme que la santé du système bancaire, n’est pas inquiétante mais va probablement se dégrader d’ici la fin 2011 compte tenu des retombées de la récession économique et des difficultés de plusieurs secteurs. « Il y a aussi certaines vulnérabilités pour quelques banques qu’il faut redresser. »
Quant à la concrétisation du soutien financier sollicité auprès du G8 à Deauville, il s’agirait d’un projet qui mettrait beaucoup de temps à se réaliser.Des crédits ont été, jusque-là, obtenus auprès de la « Banque Africaine de Développement, de la Banque Mondiale et de l’Agence Française de Développement pour un montant total de 1,5 milliard de dinars, ainsi qu’un don de l’Union Européenne pour 90 millions d’euros. Pour le reste, ni les montants ni les modalités n’ont été déterminés. »

Concernant les projets de conversion de la dette en projets d’investissement, M. Nabli déclare que ceci est tout à fait possible mais diffère des propositions de non-paiement de la dette. Il est possible de conclure des accords avec les partenaires bilatéraux en vue d’établir des arrangements financiers. Il a également tenu à rassurer sur le fait que la Tunisie était capable de continuer à honorer ses dettes, contrairement à ce qu’on pourrait le croire.
15/09/2011 | 1
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