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Enseignement : La Tunisie parmi les dix derniers dans le classement PISA
15/12/2010 |
min
Enseignement : La Tunisie parmi les dix derniers dans le classement PISA
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Le Programme international pour le suivi des acquis des élèves vient de publier les résultats de son enquête opérée en 2009 dans 65 pays appartenant à l’OCDE ou partenaires de l’organisation. La dernière enquête a, essentiellement, porté sur la compréhension de l’écrit mais, aussi, sur les mathématiques et les sciences. La Tunisie a été partout classée parmi les dix derniers.
Il s’agit de mesurer le niveau de lecture des élèves, ainsi que leur capacité à aller plus loin, à utiliser leurs connaissances, à réfléchir sur des sujets. Même chose en maths ou en sciences, où l’on teste les capacités à tirer des conclusions sur des choses qu’ils découvrent
.

Sur les 65 pays, la Tunisie a été classée 56ème avec 401 points en matière de compréhension de l’écrit. La moyenne des pays de l’OCDE étant de 493 points. Shanghai a occupé la première place avec 556 points, détachée devant la Corée (539 points), la Finlande (536 points) et Hong Kong (533 points). Le Kirghizstan ferme la marche avec 314 points, largement dépassé par l’avant-dernier, l’Azerbaïdjan dont les élèves ont obtenu une moyenne de 362 points et le Pérou avec 370 points.

Pour ce qui est des mathématiques, les élèves tunisiens ont obtenu une moyenne de 371 points, se classant à la 60ème place, ex æquo avec l’Indonésie, et ne laissant derrière eux que les Qataris avec 368 points, les Péruviens avec 365 points, les Panaméens avec 360 points et les Kirghizes avec 331 points. Les élèves de Shanghai sont quant à eux les premiers avec 600 points devant ceux de Singapour avec 562 points et ceux de Hong Kong avec 555 points. La moyenne des pays de l’OCDE, étant de 496 points.

Concernant la compréhension des sciences, la Tunisie est 55ème ex æquo avec le Monténégro et l’Argentine, récoltant 401 points. Le Kirghizstan est dernier avec 330 points derrière le Pérou avec 369 points et l’Azerbaïdjan avec 373 points. Pour ce qui est des trois premières places, les élèves de Shanghai sont là aussi premiers avec 575 points, devant ceux de la Finlande avec 554 points et ceux de Hong Kong avec 549 points.

De tels résultats montrent clairement que nos élèves sont encore loin des moyennes des pays avancés en matière d’enseignement comme la Corée, la Finlande ou Hong Kong. Ils sont même largement dépassés par les élèves des pays de la rive Nord de la Méditerranée comme l’Italie, le Portugal, la Grèce, ou encore la Turquie que la Tunisie a toujours essayé de s’en approcher dans ses performances.
Une telle situation rappelle le besoin de réexaminer la question de l’évaluation des élèves en Tunisie et attire l’attention sur le fait qu’on ne saurait accepter qu’un élève passe d’un niveau à un autre ou d’un palier à un autre sans un examen national qui garantit que le concerné assimile certains acquis académiques définis.
Les experts considèrent que le choix du passage automatique d’un niveau à un autre, adopté durant la dernière décennie, est l’une des raisons essentielles de la chute du niveau des élèves. Les résultats d’une enquête faite auprès de plus de cinquante mille instituteurs, ont montré que ces derniers recommandent de revenir au passage par la moyenne.

Les députés sont revenus sur cette problématique lors des débats à la Chambre des députés sur le budget du ministère de l’Education. Plusieurs députés se sont interrogés sur l’absence de paliers d’évaluation qui peuvent empêcher les élèves médiocres de passer au palier supérieur et ne laissent filtrer que les élèves ayant fait preuve de leur assimilation du minimum requis. Ils se sont soulevés contre le fait qu’ « il n’y ait aucun examen national obligatoire avant le baccalauréat avec ses fameux 25 % pour le rattrapage des médiocres ».
Les parlementaires ont lancé des idées sur le retour à un examen obligatoire de la sixième, voire aussi, de la neuvième, ainsi que de l’élimination des 25 % du baccalauréat. Les défenseurs de cette thèse pensent que « c’est l’un des axes essentiels sur le parcours de l’amélioration de la qualité de l’enseignement, prônée par tous sans que les programmes officiels s’y mettent avec la rigueur souhaitée ».

Plusieurs experts pensent que « la réforme mise en route, ayant commencé avec les première et les deuxième années de l’enseignement de base, mettra une décennie au moins pour donner ses fruits sur le niveau général des études » et s’interrogent sur « les mesures immédiates à prendre pour lutter contre la médiocrité constatée » car « ce n’est pas normal que l’on assiste, sans lever le petit doigt, à notre enseignement qui se consume ».
Les mêmes experts affirment que « le classement PISA n’est que la face apparente de l’iceberg » tout en insistant sur le besoin de « se remettre en cause pour parvenir à concevoir autrement l’éducation afin d’entamer l’essor préconisé pour rejoindre le groupe des pays performants ».
15/12/2010 |
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