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Quels salaires gagnent les Tunisiens ?
29/01/2010 | 1
min
Quels salaires gagnent les Tunisiens ?
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La Tunisie se targue, à juste titre, d’être le pays où la classe moyenne constitue la base la plus large, d’être un pays où le taux de pauvreté a baissé sous la barre psychologique des 4%, un pays où plus des 80% de la population sont propriétaires de leur logement, un pays où la moyenne de revenu par tête d’habitant se situe déjà à plus de 5000 dinars par an.
Mais si on regardait, de plus près, la réalité des salaires sur le terrain ? En effet, entre ce que devrait gagner untel et ce qu’il gagne, effectivement, il y a parfois tout un monde. Cherté des places oblige, lors des recrutements, le paiement du salaire, dans le secteur privé, notamment, ne se fait plus, obligatoirement, selon le diplôme ou la compétence du candidat, mais bel et bien selon l’urgence de ses besoins.
Ainsi, par les temps de crise qui courent et vu l’abondance des demandes d’emploi et la prolifération des diplômés du supérieur, les employeurs n’ont que l’embarras de choix et c’est à celui qui, parfois, accepte le plus bas salaire, que reviendra le poste.
En toute logique, il est normal qu’à valeur et compétence égales, un employeur retienne celui qui lui coûtera moins cher. Ce n’est cependant pas le cas de toutes les fonctions. Pour certaines, les employeurs n’hésitent pas à payer des salaires élevés pour des candidats de valeur. Et la valeur ne se mesure pas toujours par le diplôme ou l’expérience, mais par le savoir-faire. Voici ce que gagnent les Tunisiens en moyenne, secteur par secteur.

Pour que nos lecteurs aient une idée assez précise de ce qu’on peut appeler la grille des salaires des différentes professions, nous avons procédé, selon les moyens de bord que nous avons voulu le plus fiables et crédibles possibles, à une collecte des données sur cette question auprès des gens des différentes corporations concernées. Donc auprès de gens qui ont bien voulu nous déclarer les salaires qu’ils reçoivent. Pour d’autres, on a fait appel à des documents officiels d’assemblées générales d’entreprises (cas des sociétés cotées en bourse) ou encore aux déclarations publiques des concernés (cas des sportifs).
Si on compare les extrêmes à savoir le plus bas salaire, qui est celui de l’ouvrier smigard et sans aucune qualification, et la plus haute rémunération à savoir celle d’un PDG d’une banque privée, on constate que le fossé est énorme, mais il est vrai que l’assiette la plus large tourne autour de 500 dinars par mois, émoluments perçus par un cadre moyen ou un technicien supérieur. Ces émoluments ne comprennent pas les extras, à savoir les primes, les bons d’essence, les tickets restaurant, etc.
Toujours est-il que pour le même poste, des différences existent selon que l’on soit débutant ou confirmé sans oublier l’ancienneté qui implique l’octroi des avancements en échelles et échelons.

Charité bien ordonné commence par soi-même. Chez les journalistes, si la convention collective veut que l’on commence, pour un maîtrisard de l’IPSI, à près de 600 dinars, et atteindre près de 1000 dinars lorsqu’on a le grade de rédacteur en chef, la réalité n’est pas toujours ainsi, dans le sens où nombreux sont les journalistes qui exercent, aujourd’hui dans certaines entreprises journalistiques selon le statut de contractuel avec une rémunération ne dépassant pas, dans le meilleur des cas, les 400-500dinars. C’est notamment le cas dans le secteur privé. Dans le public, et après une dizaine d’années d’expérience, ce salaire tourne autour de 1200 dinars.
Dans l’Education, un enseignant du secondaire commence avec un salaire mensuel de 700 dinars qui peut atteindre jusqu’à 850-900 dinars, alors que l’instituteur débute avec 600 dinars avant de monter selon son ancienneté, les avancements et les promotions.

Dans la corporation médicale, le médecin généraliste commence, dans la santé publique, avec un peu plus de mille dinars, le médecin spécialiste touche dans les 1500 dinars alors que le professeur agrégé arrive jusqu’à deux mille dinars.
Chez le corps des magistrats, on débute à 1300 dinars pour le premier degré. On passe à près de 1600 dinars pour le deuxième degré avant de passer jusqu’à un peu plus de deux mille dinars pour le troisième degré (cassation)
Pour les chefs d’entreprises privées, la fourchette se situe entre 1500 et 5000 dinars, alors que pour leurs homologues dans le secteur public, elle va de 2000 à 3000 dinars.
Pour les banques, le salaire d’un PDG dans le public varie entre 2300 et 2800 dinars alors que le salaire d’un PDG dans le privé passe à des proportions extraordinaires pouvant atteindre jusqu’à… 90 000 dinars par …mois ! C’était le cas dans une grande banque privée de la place il y a quelques années. On en saura certainement davantage cette année avec l’obligation légale imposée par la nouvelle loi de publication des salaires des premiers dirigeants.

Il y a lieu d’évoquer, également des salaires trop bas comme ceux des femmes de ménage employées selon le système de sous-traitance. Parfois, celles-ci ne touchent pas plus de 80 dinars par mois, alors qu’une secrétaire médicale dans un cabinet d’un médecin touche entre 120 et 250 dinars.
Les émoluments évoqués constituent le net perçu mensuellement sans compter les indemnités et autres primes de rendements ou les honoraires des gardes pour les médecins.

Sans prétendre couvrir toutes les branches professionnelles et avec des chiffres le plus proches de la réalité du terrain, voici, une grille non exhaustive des salaires mensuels d’un bon nombre de professions. Ces salaires sont donnés à titre indicatif en moyenne et en net hors primes et avantages :

- Médecin généraliste : 1000 dinars
- Médecin spécialiste : 1500 dinars
- Professeur en médecine : 2000 dinars
- Infirmier : 500 dinars
-Enseignant du supérieur : 1100 – 2000 dinars
- Enseignant du secondaire : 700-900 dinars
- Instituteur : 600 dinars
- Juge : 1300-2000 dinars
- Journaliste : 400-600-1000 dinars
- Rédacteur en chef : 1100-1200 dinars
- Ouvrier : 250 dinars
- PDG de banque : A partir de 2300 dinars et jusqu’à 90.000 dinars
- Dirigeant de PME (privée) : 1500-5000 dinars
- Dirigeant d’une entreprise publique : 2000-3000 dinars
- Ingénieur NTIC : 800 – 2000 dinars
- Secrétaire : 250-400 dinars
- Chauffeur de bus (public): 450 dinars
- Chauffeur de bus (privé) : 250 dinars
- Policier : 350 – 400 dinars
- Agent dans une banque : 600 – 700
- Cadre dans une banque : 900 - 1300
29/01/2010 | 1
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