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Tunisie - Kamel Néji : contre vents et marées, sauvera-t-il lâEUR(TM)UIB ?
13/04/2009 | 1
min
Tunisie - Kamel Néji : contre vents et marées, sauvera-t-il lâEUR(TM)UIB ?
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La banque était en plein désarroi. Au vu de ses derniers résultats, supérieurs aux objectifs fixés par le plan d’affaires 2008-2012, l’optimisme pourrait gagner les actionnaires.
En dépit de certaines analyses, de la conjoncture internationale, de la calamiteuse image de son actionnaire principal et des commentaires de l’un de ses commissaires aux comptes, Kamel Néji, directeur général de l’Union Internationale de Banques, semble tenir ses engagements pour sauver l’UIB. Réussira-t-il ?


La scène est cocasse. Le président du conseil d’administration de l’UIB, Bernard David, descend de la 607 accompagné par le directeur général, Kamel Néji. Ils s’apprêtent à pénétrer l’Association des intermédiaires en bourse pour la communication financière, tenue vendredi 10 avril, à la veille de l’Assemblée générale. Kamel Néji arrête son président et lui ajuste le col de sa veste. A deux mains. Cela en dit long sur la complicité des deux dirigeants, mais cela en dit long aussi sur la détermination du Tunisien à redorer le blason de la banque tuniso-française après une calamiteuse période quand elle était dirigée par un autre Français, représentant la Société Générale et à un moment où cette grande banque française traine les scandales les uns derrière les autres. Tout est dans le détail.

Pour ses résultats de 2008, et à lire certains détails du rapport de Ahmed Mansour, un des deux commissaires aux comptes de la banque, le scepticisme pourrait être de rigueur. La banque est sortie de sa léthargie, certes, mais il y a encore beaucoup de défaillances.
Interrogé par un analyste financier sur ces détails, Kamel Néji réfute. Qu’est ce qu’il faut retenir alors ? « L’exercice consiste à vous démontrer que le scénario de reprise est en ordre de marche. Et il marche bien », dira le DG.
Le retour à l’équilibre est là. Les résultats sont certes modestes, mais la symbolique est forte. Les fondamentaux sont consolidés et les indicateurs bien orientés. Et ces résultats surperforment le plan d’affaires 2008-2012, en dépit de la conjoncture internationale.

Les chiffres en témoignent. Le produit net bancaire est de 90,507 millions de dinars, contre des prévisions de 81,1 millions de dinars.
Les encours nets de crédits et de dépôts sont également supérieurs aux prévisions, alors que les charges générales d’exploitation sont inférieures à ces prévisions.
Quant au résultat net, il est enfin positif (0,9 MD), rompt avec le déficit de 2007 et, avouons le, apporte une dose d’optimisme puisqu’on s’attendait (selon le plan d’affaires) à ce qu’il soit négatif.
Il était en chute de 7,34% en 2007. Il est en hausse de 33% en 2008.
Loin de l’autosatisfaction, Kamel Néji souligne que son plan d’affaires est crédible et admet que beaucoup reste à faire, parce qu’il connait les mesures à prendre, parce que sa stratégie, dit-il, est cohérente.

Quid des critiques et des propos contenus dans le rapport de l’un des commissaires aux comptes (on pense notamment à Ahmed Mansour) ?
« A suivre le commissaire aux comptes, nous aurions des résultats de 1,5 MD (contre 0,9 MD déclarés), mais je suis prêt à vérifier avec vous les comptes un à un pour vous convaincre», dira le DG avec un ton d’un dirigeant déterminé, sûr de ses propos et confiant de ses chiffres.

Pour 2009, Kamel Néji expose son plan d’action : poursuite du développement et rénovation du réseau d’agences, renforcement de l’animation au plus près du terrain, amélioration de l’offre commerciale et développement de l’offre des canaux à distance, mise en place des conditions de développement de synergies entre les marchés, renforcement des actions de développement de la performance des managers, développement de la culture de la satisfaction client via un tableau de bord qualité, etc. Naturellement, le système d’information dispersé (objet de remarques pertinentes du commissaire aux comptes) sera optimisé.
En résumé, dira le DG, il s’agit de consolider nos forces, saisir les opportunités, pallier nos faiblesses et faire face aux menaces.

Les faiblesses, justement, parlons-en. M. Néji évoquera l’érosion de la position commerciale, du poids des créances classées, du retard dans la mise en place de la banque à distance, de l’organisation dispersée sur plusieurs sites, etc.
Mais le DG ne cite point, dans les défaillances de sa banque, son image chancelante et encore moins l’impact négatif que pourrait porter l’image fort négative de son actionnaire majoritaire, la Société Générale.
Une étude réalisée il y a quelques mois par l’agence tunisienne Sigma Conseil place aux premiers rangs la BIAT, l’ATB et Attijari Bank (et cette dernière nous semble, hélas, en perte de vitesse) pour ce qui est de la perception de l’image des banques en Tunisie.
Interrogé par Business News, Kamel Néji ne se dérobe pas et avoue que l’UIB porte dans ses germes un déficit d’image et déclare que la question d’image figure dans ses priorités et dans sa feuille de route.
« J’ai vu le rapport de Sigma Conseil et c’est clair que nous ne sommes pas les meilleurs. Mais nous ne sommes pas non plus en bas de tableau. Nous ne sommes pas les meilleurs, nous ne le prétendons pas et nous n’avons pas les moyens de le devenir actuellement, répondra-t-il tout en soulignant qu’un jour, l’UIB jouera dans la cour des grands, parce qu’elle a les moyens pour évoluer. »
A propos de la Société Générale, Kamel Néji ne réfute pas le fait que ce qui s’y passe a des effets sur l’UIB. Mais, dit-il, « La Société Générale a des soucis, certes, mais elle a d’excellents résultats. Il y a un côté gris, certes, mais il sera managé. La Société Générale continuera à figurer parmi les acteurs majeurs de l’Union européenne et ce que retiendra l’Histoire, ce n’est certainement pas ces affaires là. »
« Je n’aurai pas mieux répondu », admet Bernard David, qui semble fort satisfait de son directeur général. Les deux ont dernièrement rencontré à Paris, l’état major de la banque française. Complicité entre les deux dirigeants ? Une chose est certaine, Kamel Néji ajuste les « cols » de la Société Générale, mais aussi son image et les résultats de sa filiale.
13/04/2009 | 1
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