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Chroniques
Démis pour les mauvaises raisons, il y en avait pourtant de bonnes !
06/11/2016 | 18:11
4 min

 

Le limogeage du ministre des Affaires religieuses a été bien accueilli par beaucoup, surtout ceux qui se prétendent de la sphère démocratique. Malheureusement, dans leur enthousiasme, ils n’ont pas vu que ce limogeage ne s’est pas fait pour les bonnes raisons et qu’il porte gravement atteinte au prestige de l’Etat et à la souveraineté du pays.

 

Il est vrai que le ministre des Affaires religieuses était fortement contesté dès l’annonce de sa nomination, en raison de ses déclarations sur la nécessité d’appliquer la Charia, une position en contradiction totale avec ses dernières déclarations au sujet de la relation étroite entre le Wahhabisme et le terrorisme. Ces déclarations lui ont d’ailleurs attiré les foudres des « frères » saoudiens et lui ont coûté son poste au sein du gouvernement. Depuis un certain été de 1987, on ne se souvient pas d’une présence gouvernementale aussi éphémère.

 

Certains penseraient même qu’il ne serait pas surprenant, même si c’est maladroit de sa part, sachant qu’il traine toujours lourdement le boulet de ses anciennes déclarations salafistes et radicales, le ministre des Affaires religieuses se serait saisi de la première occasion pour afficher son attachement à la lecture Zeitounienne de la religion musulmane.

Un attachement qu’il a voulu tellement ostentatoire qu’il lui a fait oublier les réserves d’usage qu’un ministre en poste doit observer, surtout quand il s’agit de dossiers qui peuvent avoir des incidences diplomatiques ou politiques. En ce sens, le ministre des Affaires religieuses a réellement fait un faux pas.

 

Néanmoins,  sur le fond, le ministre des Affaires religieuses n’avait-t-il pas raison de stigmatiser le Wahhabisme et dénoncer ses liens évidents avec le terrorisme ? La Tunisie n’est-elle pas engagée officiellement dans une guerre contre le terrorisme ? Le terrorisme ne se nourrit-il pas des idées wahhabistes et ne se propage-t-il pas grâce aux largesses et à la manne financière des Wahhabites aussi bien officiels qu’officieux ? Les déclarations du ministre des Affaires religieuses ne reprennent-elles pas en substance la réponse des ulémas de la mosquée Zeitouna au leader du Wahhabisme au début du siècle dernier ?

 

Mais soit. Le ministre des Affaires religieuses a commis un impair. De là à dire comme l’a affirmé l’un des conseillers à la présidence, qu’il a commis une faute grave, il y a emphase. Le président du premier bloc parlementaire est allé quant à lui encore plus loin. Il a déclaré avec toute l’assurance du monde, que nos relations avec l’Algérie, la Libye et l’Arabie Saoudite entrent dans le cadre de la sécurité nationale. En vérité la liste des pays à qui on attribue ce statut particulier est très variable selon les périodes et selon les intérêts des gouvernants en place.

Il fût en effet un temps où certains ont tenté de nous convaincre que la Turquie était pour nous le grand frère et qu’elle était un exemple à suivre. L’ancien président provisoire ne s’est pas gêné quant à lui, de menacer quiconque qui oserait s’attaquer à son mentor, le Qatar.

 

Le vrai problème dans cette affaire, c’est la nature de nos relations actuelles avec le régime saoudien. Il semblerait que nous sommes contraints malheureusement de faire le grand écart entre notre position historique, naturelle, de principe, contre l’islam radical ; et nos engagements politiques récents au sein de l’axe dit musulman et conduit par l’Arabie Saoudite. Pour acquit de conscience, il faut souligner que les forces armées se réclamant de cet axe, font des ravages qui s’apparenteraient  de plus en plus à un génocide  au Yémen, sous les regards complices et hypocrites de tous. De ce fait, il est aisé de comprendre que l’éviction du ministre des Affaires religieuses était une exigence saoudienne. Il serait autant aisé de comprendre que quand on fait de telles concessions, on y laisse souvent un peu de notre souveraineté nationale et beaucoup de notre dignité.

 

Ceci étant, le ministre des Affaires religieuses aurait dû être démis de son poste ministériel, le jour même, mais pour les bonnes raisons. Ses déclarations devant les parlementaires affirmant qu’il a demandé aux partis politiques de lui présenter des listes de candidats au poste d’imams sont choquantes et inacceptables.

En effet, ces déclarations sont dangereuses, graves et sapent le principe de la neutralité des lieux de culte, principe clairement consigné dans la Constitution tunisienne. Ces déclarations donnent la preuve que le ministre des Affaires religieuses compte adopter au sein de son département, une politique anticonstitutionnelle, ce qui constitue une raison valable et suffisante pour son éjection du gouvernement.

 

Ce qui est désolant dans cette affaire, c’est que notre pays se veut être un Etat de droit qui s’inquiète pour ne pas froisser les sentiments de ses alliés, mais qui s’inquiète moins, sinon guère, du non respect de sa loi fondamentale.

06/11/2016 | 18:11
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Commentaires (14)

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Chebou
| 12-11-2016 13:54
Notre ministre qui avait atteint l'âge de raison depuis bien longtemps et qui appartient à un mouvement bien rodé pouvait-Il commettre une telle imprudence? Pouvait faire une telle déclaration complètement contraires à toutes celles faites avant contre vents et marées sans avoir eu le feu vert du chef spirituel du mouvement? Allons soyons logique. Notre illustre ministre rempli pleinement et correctement sa mission.

kameleon78
| 08-11-2016 22:31
Tu t'y connais bien en cocktails, une bonne culture sur l'alcool, pour un islamiste ce n'est pas mal, tu sais tu n'as pas droit sur terre d'y goûter sauf au Paradis bien sûr tu vas t'enivrer de bonnes liqueurs et de jolies vierges, 72 rien que pour toi, n'oublies pas de prendre du viagra avec toi c'est indispensable.

TeTeM
| 07-11-2016 16:47
Il m'inporte peu de savoir quelle est la goute d'eau qui a fait déborder le vase. Ce qui m'importe c'est qu'il ai été licencié pour l'ensemble de son oeuvre.

CONQUERANT
| 07-11-2016 14:42
« Les paroles agréables à entendre sont rarement vraies, les paroles vraies sont rarement agréables » Lao-Tseu.
La pertinence de cette pensée résume assez bien la mésaventure vécue par le ci-devant ministre des affaires religieuses.
On a glosé beaucoup autour de cette affaire sans réellement mettre en avant la peur panique qu'a suscitée ce "Brutus" dans l'ensemble du corpus Wahhabite.
Il fit peur dans le landerneau Khalijite par des propos presque révolutionnaires. Oui, vous lisez bien « révolutionnaires ». Comment, se fait-il que ce Zeitounien -connu pour son allégeance à l'imprimatur (sans e) Nahdhaoui(Fils d'entre les fils)a-t-il osé ruer dans les brancards en proférant à l'endroit de la « Sainte » Arabie et ses satellites des paroles aussi osées ? Lui, le salafiste pur et dur. Renversant. Du jamais vu!
Il fut, donc, à son corps défendant, l'amorce d'un contre-modèle à bannir ou le balbutiement d'un antihéros à circonscrire impérativement de peur que le feu n'embrase d'autres contrées musulmanes sujettes aux convulsions émancipatrices ou attentives à l'idée même d'indépendance doctrinaire. Car, il n'y a pas que l'occident mécréant, arrogant ou impie contre lequel les islamistes combattent, il y a aussi les modèles antagonistes non soumis à la chariaâ comme la Tunisie, pays marqué par une idéologie séculariste que le Bourguibisme a arrimée et renforcée.
La Tunisie n'est pas tant haïe parce qu'elle est anti-islamique, mais surtout parce qu'elle incarne un universalisme, prosélyte à sa manière, un rival dans la course à l'hégémonie et au magistère moral universels que la bien-pensance Wahhabite entend exercer seule. L'intangibilité du dogme ne relève pas du simple mythe éculé; elle doit recevoir sur le terrain réaffirmation et consécration.
Il faut donc arrêter de toute urgence de diffuser en terre islamique (Dar al Islam) le venin de la laïcité, du matérialisme, de l'individualisme, de l'émancipation, de l'hédonisme ou de l'égalité des sexes.
Le limogeage-sanction du ministre des affaires religieuses apparaît, donc, comme la « légitime » rétribution encourue par celui qui a osé penser différemment parce qu'il ne saurait y avoir, pour l'heure, de voix (Dans la double graphie du phonème: Voies) discordantes dans la « Oumma Islamia » revue et corrigée par les Wahhabites.

El Barméki
| 07-11-2016 11:01
Ce ministère a été créé en 1989 pour des raisons démagogiques et dans l"objectif de canaliser les discours des imams et de prier pour la grâce du prince. Cette administration a démontré son inefficacité, son inutilité et ses actions néfastes voire dangereuses pour la patrie, le peuple et même l'islam tolérant et ouvert que le tunisien adore et défend. La Tunisie continuera de traîner ce boulet dépassé et bloquant tant que nos décideurs n'ont pas le courage de supprimer les structures budgétivores malheureusement nombreuses dans notre paysage administratif.

Assil
| 07-11-2016 10:20
enfin tu nous montres les orgies royales et princières (après le diner fais ce qui te plait)(baada el iicha efaal ma tacha).tu représentes la réussite de Pavlov:tu réagis instinctivement à tous ce qui te sembles une menace pour tes maitres

pit
| 07-11-2016 10:04
L'histoire du toutou...c'est pour notre "ami" abel chater et ses remarques toujours aussi pertinentes!

pit
| 07-11-2016 10:01
...allez à la niche tu as assez travaillé...à moins que tu sois payé au commentaire...tu as besoin d'argent pour t'acheter une voiture neuve ???

Abel Chater
| 07-11-2016 08:47
Cocktails à base de whisky ou de bourbon :
Manhattan : 4/7 de Whisky, 2/7 Vermouth rosso, 1/7 de campari, whisky coca, Mint julep, (en) Old Fashioned.
Le Van Avermouth : 5 cl de vermouth rouge + bière
Cocktails à base de pastis :
Le pétrole : (Ricard ou Pastis), coca
Le Perroquet : Pastis, eau, sirop de menthe, glace éventuellement
Le Perroquet Royal (ou Dentifrice) : Pastis, Get 27, eau, glace éventuellement
La Tomate : Pastis, eau, sirop de grenadine, glace éventuellement
Le Rourou : Pastis, eau, sirop de fraise, glace éventuellement.
La Feuille morte : Pastis, eau, sirop de menthe, sirop de grenadine, glace éventuellement
La Mauresque : Pastis, eau, sirop d'orgeat, glace éventuellement
Le Mazout : Pastis, cola, glace éventuellement
Le RG : Ricard, Get 27, eau, glace éventuellement
La tronçonneuse : Ricard ou Pastis, Bière
Le Pérozoute aussi appelé le pézoute : Ricard ou Pastis, sirop de menthe, cola, glace éventuellement
Le Pérozoute Royale aussi appelé le pézoute Royale : Ricard ou Pastis, Get 27 (Get 31 voir menthe-pastille), cola, glace éventuellement
Le pétouze aussi appelé proutouze : Ricard ou Pastis, cola, Get 31, sucre glace
Le Kastis : Ricard, Grenadine, Kas, glacec
Cocktails à base de gin :
Gin Layla, Gin Fizz, White lady, TGV tequila gin vodka, Royal Romance, Gin Tonic, Gin Pelletan (Gin au thé du Labrador infusé).

A ta santé et à la santé de tes lunettes !!!

Givago
| 07-11-2016 08:01
Je persiste et signe que ce monsieur n'aurait jamais dû étre au bombardé ministre,mais ils ont préférés faire plaisir à (monplaisir)et voilà le résultat. Ils veulent tous nous convaincre que ces islamistes sont blanc comme neige et qu'ils ont changés et qui,,et qui,mais ces gents sont viscéralement fourbes et antidémocratique. L'avenir nous le dira,quand vous faite rentrer le loup dans la bergerie il faut s'attendre à une hécatombe.l'amateurisme de nos hommes politique et les décisions hasardeuses et l'emporté pièce ont hypothéqués l'avenir du pays.