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Délégation parlementaire tunisienne à Damas : controversée et bénéfique
23/03/2017 | 19:59
5 min
Délégation parlementaire tunisienne à Damas : controversée et bénéfique

 

La visite d’une délégation parlementaire tunisienne à Damas dont les membres ont été reçus par les officiels syriens et, à leur tête, le président Bachar El Assad, ne laisse pas indifférent, de par sa composition, le timing et les objectifs déclarés et inavoués.

 

Les autorités officielles, plus précisément le ministre des Affaires étrangères, Khemaïs Jhinaoui, qui, sans désavouer le voyage, a tenu à s’en laver les mains en précisant que le gouvernement tunisien n’a été ni consulté ni informé de cette mission.

L’opinion publique, reflétée, notamment à travers les réseaux sociaux, se déclare, dans sa majorité écrasante en faveur des députés partis en Syrie. Seul le parti Al Irada de Moncef Marzouki s’est prononcé, par le biais de l’ex-CPRiste Imed Daïmi, avec véhémence contre cette mission

Selon les analystes, la délégation parlementaire prêche dans deux directions, en l’occurrence les chances d’une reprise des relations diplomatiques rompues par Moncef Marzouki depuis le mois de février 2012, soit à peine trois mois après l’avènement de la Troïka au pouvoir. D’un autre côté, il s’agira de recueillir des éléments pouvant être utiles pour la commission d’enquête parlementaire, présidée par Leïla Chettaoui, sur l’envoi des jeunes Tunisiens dans les zones de conflits.

 

Si sur le premier point, les membres de la délégation ne peuvent pratiquement rien dans le sens où il s’agit d’une décision souveraine qui reste du ressort du président de la République, ils semblent avoir pu glaner certains éléments pouvant être utiles pour la commission d’enquête officielle.

En effet, tous les officiels syriens rencontrés ont exprimé leur disposition, voire leur détermination à fournir à notre pays toutes les informations sur ce dossier épineux et explosif. D’ailleurs, ils déclarent publiquement qu’ils disposent d’informations, de preuves et de documents, voire des enregistrements sur les parties impliquées ayant commandité, financé et facilité ces voyages.

 

En tous les cas, les sept députés qui ont été du voyage à Damas observent, jusqu’à présent, une discrétion de rigueur, mais les observateurs s’attendent à ce que les langues se délient, une fois de retour au pays.

Il faut dire que cette mission pourrait s’avérer autrement plus efficace que celle officielle dans la mesure où elle est plus restreinte de par le nombre et plus motivée de par l’appartenance de ses membres qui sont tous pour la reprise des relations diplomatiques et pour faire toute la lumière sur les réseaux ayant organisé et financé les voyages des jihadistes en Syrie.

En effet, Sahbi Ben Fraj, qui se présente comme étant le porte-parole de cette délégation, a tenu à souligner, dans un post sur sa page Facebook, les grandes lignes sur lesquelles a porté la rencontre avec Bachar El Assad. Il a indiqué, ainsi, que le président syrien tient à entretenir ses relations officielles avec la Tunisie  tout en donnant la priorité aux relations entre les deux peuples en vue de les développer, les renforcer et les organiser davantage. Il a ajouté que le président syrien a affirmé que les autorités de son pays s’engagent à mettre toutes leurs ressources sécuritaires et judiciaires à la disposition des instances d’enquête tunisiennes qu’elles soient parlementaires ou officielles.

 

Le ton a été, donc, donné plaçant la barre assez haut et ne laissant aucune excuse à la commission d’enquête parlementaire « officielle » pour mener à bien ses investigations et d’être tenue, par voie de conséquence, à une obligation de résultats. Ouvrons une parenthèse ici pour rappeler la composition de cette délégation qui est formée de Sahbi Ben Fraj (Al-Horra), Mongi Rahoui, Mbarka Brahmi (Front populaire), Abdelaziz Kotti, Khemaïs Ksila (Nidaa Tounes), Noureddine Mrabti (UPL) et Issam Matoussi (indépendant).

A la lecture des noms des députés formant cette délégation, un constat s’impose : absence de tout député appartenant à Ennahdha, au Nidaa du clan de Hafedh Caïd Essebsi, à Afek Tounes, au Tayyar et à Irada !

 

Par contre, on notera que la commission parlementaire chargée d’enquête sur l’envoi des Tunisiens aux zones de conflits, récemment  élue à l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) est composée de 22 membres, dont 7 députés issus du parti islamiste Ennahdha, qui est accusé d’avoir encouragé, lorsqu’il était au pouvoir, en 2012 et 2013, l’envoi de jeunes pour combattre le régime El Assad. Alors, la question qui se pose est la suivante : le mouvement Ennahdha va-t-il accepter la coopération avec le régime de Damas, plus précisément sur ce dossier, surtout si l’on sait que certains officiels syriens n’hésitent pas à désigner du doigt la Troïka et Moncef Marzouki en les accusant d’être derrière la poussée de jeunes Tunisiens vers les groupes jihadistes ?

 

A ce propos, il est bon de rappeler que des dirigeants nahdhaouis avaient apporté leur soutien public au jihad en Syrie. On se limitera à en citer les plus fervents « supporters », à savoir, l’ex-ministre des Affaires religieuses, Noureddine Khademi, qui a curieusement et complètement disparu de la circulation, et l’ancien député à l’ANC, Habib Ellouz. Et il y a aussi, les deux imams Béchir Ben Hassen et Ridha Jaouadi qui ont appelé au jihad en Syrie à la télé et dans des vidéos sur Facebook.

 

Le vice-ministre syrien des Affaires étrangères, Fayçal Mokded a, d’ailleurs, déclaré, lors de la dernière visite d’un groupe de journalistes tunisiens en Syrie, que la Troïka et Marzouki « sont tenus pour responsables de l’envoi des jeunes tunisiens pour rejoindre les groupes terroristes ».

 

Pour revenir à l’autre point portant sur les relations diplomatiques entre la Tunisie et la Syrie, le même vice-ministre syrien des Affaires étrangères assure qu’elles sont en train de se rétablir progressivement. La Tunisie ayant nommé, en juillet 2015, un consul à Damas.

« La Syrie cherche actuellement à normaliser ses relations diplomatiques avec la Tunisie » a assuré Fayçal Mokded déplorant tout de même que « la Tunisie se contente actuellement d’une simple représentation consulaire en Syrie ». « Cette situation est inacceptable pour la Syrie et notre principal objectif aujourd’hui est de normaliser ces relations », a-t-il dit sans cacher le mécontentement de son pays.

 

C’est dire l’importance de cette visite des parlementaires tunisiens à Damas qui aura déblayé du terrain sur la voie d’une probable reprise des relations diplomatiques avec la Syrie et sur le chemin de la vérité quant aux réseaux d’envoi de nos jeunes dans les foyers de tension, plus particulièrement en Syrie.

 

Sarra Hlaoui

 

 

 

23/03/2017 | 19:59
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Commentaires (17)

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james-tk
| 25-03-2017 23:55
La Syrie est, sans conteste, notre mère nourricière, n'en déplaise à certains.
C'est réconfortant, cela fait chaud au c'ur de savoir que, l'écrasante majorité de nos compatriotes restent fidèles aux principes, de combat et de justice qui animent leurs esprits éclairés. soutenir la résistance est un devoir sacré, au delà des croyances et des idéologies.

Rifal
| 25-03-2017 05:06
Paradoxe tunisien : ils sont là autour de Bachar mais en tant que gouvernants (ARP), ils ont leur grande part de responsabilité quand au départ de leurs jeunes compatriotes tunisiens.

Analyse déjà publiées il y a quelques mois : L'histoire se répète mais on ne sait pas en retenir toujours les leçons. Place au cercle vicieux de la haine qui n'appelle que la haine et les larmes....
Lorsque une société ou une famille commence à enfanter des jeunes kamikazes suicidaires et terroristes ou bien des centaines de candidats, sans peur, prêts à mourir pour traverser la méditerranée et rejoindre le nord, les gouvernants ou les parents se doivent alors, de se poser des questions essentielles sur leur façon de gérer leur société ou communauté d'abord ...et se lamenter ensuite le temps qui faudra. Car ils en sont directement et/ou indirectement responsables.++++++++++
Sans compter sur une nouvelle donne douloureuse de cet abandon de besoin de vivre qui n'existait pas dans le passé : celle des centaines de suicides ou tentatives ( annuelles) tout court de jeunes tunisiennes ou tunisiens +++++++fixant un mal être intense largement banalisé. Mais où sont les psychologues, les sociologues, les politiciens bardés de diplômes ?
Silence pesant mais la langue de bois est encore criante. D'autres s'esclaffent : " Passons, c'est la modernité " répondent laconiquement les "moutons" conditionnés par des groupes loubards "avertis" spécialisés dans la surchauffe à grande échelle.
Dans la courbe de Gausse, le même homme (ou femme) est capable du meilleur comme du pire selon l'environnement juste ou injuste, équilibré ou malsain qu'on lui impose. Enrager, radicaliser ou hystériser une ou un individu (ou jeune), rien de plus facile. Comment un révolutionnaire rappeur comme Emino se transforme en jihadiste ( voir article ci-dessous). Il suffit également de parcourir la rubrique des faits divers - crimes et drames familiaux quasi-quotidiens de tel ou tel journal ici et ailleurs pour en saisir le sens.
Comment les gouvernances successives ont -elles réussi à mécontenter autant de population ayant le sentiment grandissant d'injustice, certaines régions du sud devenues quasi insurrectionnelles vis à vis de Tunis.
Ceci étant dit, la vigilance face aux tenants du bâton et de la privation des libertés (toujours présents et aux aguets et souvent pyromanes - pompiers) reste de rigueur. Ils sont encore là, présents dans les institutions vitales, responsables de gros dégâts et encore capables d'en rajouter pour diviser, radicaliser davantage d'individus de tout profil en accentuant l'injustice et les abus répressifs à l'aveugle sous prétexte de lutte contre le terrorisme. Zaba, c'était son fond de commerce pour mater au bâton et commercer tout azimut sur le dos du reste. Ils sont encore là, les mafieux, les attiseurs de haine entre les membres d'une même société ou communauté, ils ont des moyens, des médias à la solde. Ils ne doivent pas réussir. La vigilance extrême est également de rigueur face à tous les extrémistes mafieux mercenaires qui, sous couvert ou habillage de la religion, dénaturent volontairement le message humaniste de l'Islam et monnayent le recrutement de jeunes naïfs pour servir de chair à canon avec l'espoir "d'atterir au paradis". RMD

HatemC
| 24-03-2017 18:02
Les Egyptiens ont sauvés leur fesses en éliminant la vermine islamistes ...

La Tunisie est tombé dans le panneau ... pour combien de temps ???

http://actu.orange.fr/monde/egypte-l-ex-president-moubarak-rentre-chez-lui-CNT000000FigD5/photos/l-ancien-president-egyptien-hosni-moubarak-le-2-mars-2017-lors-de-son-transport-vers-l-hopital-militaire-du-caire-apres-une-audition-au-tribunal-d07de2d161ac1e99760faf5cfebd9239.html

MOMO
| 24-03-2017 17:22
Ce sont deux hommes qui ont su mater les freres musulmans et ce tartour qui aujourd hui a travers son Hitler de daimi refuse la realite meme les americains discutent avec assad
bravo monsieur le president tu es un homme compare a ce tartour

leila
| 24-03-2017 17:11
Bachar el Assad l'histoire retiendra que tu as sauvé notre Nation, la Tunisie et toute la région du spectre islamiste et terroriste en faisant face à la Turquie et à ses alliés occidentaux. Vive la Syrie libre et laïque. Hier j'écoutais à la télé avec dégoût Imed daimi et tous ces islamistes qui ont encore le culot de défendre les terroristes en prenant les tunisiens pour des imbéciles...Inchallah eux aussi ils disparaîtront un jour quand on aura des patriotes comme Bachar à la tête de l'Etat et l'histoire retiendra leur soutien aux terroristes et leur volonté de détruire la Syrie mais aussi la Tunisie et toute la région en faveur des monarchies du Golfe!

BABA SANfour
| 24-03-2017 16:57
Tu peux changer de pseudo tant que tu veux.Ce que tu penses,on s'en tape.
Tu dois t'ennuyer ,sec,dans la vie!
Un con reste un con,et le pseudo ne change rien à l'affaire!
M.....ou ARABE

houda
| 24-03-2017 15:40
ont detruit le londe arabe si ce n est la syrie l egypte la tunisie la lybie l algerie et le maroc auraient devenus pire que la somalie

zohra
| 24-03-2017 13:13
Si vous aviez des idées contre Bachar vous avez très bien fait de ne pas s'attarder, car vous n'avez apparemment rien compris de la vie.

Anest biaaklek

Arabe
| 24-03-2017 12:21
J'ai arrêté de lire à partir de "L'opinion publique, reflétée, notamment à travers les réseaux sociaux, se déclare, dans sa majorité écrasante en faveur des députés partis en Syrie. " Pas la peine de perdre du temps....

HatemC
| 24-03-2017 11:33
Nahdha a toujours soutenu la destruction de la Syrie et appuyé le départ de Bachar pour installer Font Al Nosra devenu Front Fatah al-Cham ou Jabhat Fatah al-Sham soutenu par l'Arabie Maudite ...

Nahdha soutient les Salafiste, les frères musulmans tout comme en Egypte ou Nahdha réclame la tête de Sissi .. et le retour de Morsi le criminel ...

La rupture diplomatique n'est pas du fait du GOUMI Marzouki mais de Ghannouchi et sa secte maudite ...

Cette délégation COURAGEUSE est décriée pcq Ghannouchi ne l'approuve pas .. et l'enquête de la pseudo commission sur les filières de djihadistes accouchera d'une souris tant que des pseudos députés islamistes en font partie ...
Cette commission est NUL et NON AVENU .... et je ne la CAUTIONNE PAS ... tout comme vous tous d'ailleurs ... et le faire savoir ...

De la poudre aux yeux ... tout comme les enquêtes sur les meurtres de Belaid et Brahmi ...

On connait les commanditaires ... mais l'affaire est étouffé grâce au grabataire BCE qui est leur principal rempart pour que les enquêtes n'aboutissent jamais... pourtant c'était une promesse de BCE ...

Il a passé un deal avec Ghannouchi ... il a trompé bcp de Tunisiens ...

Nida est une succursale de Nahdha tout comme la plupart des partis ...

Nahdha fait comme le RCD ... copie conforme ...
Nahdha autorise des parties qui lui font allégeance ... le reste ce n'est que du cinéma pour enrhumer du crétin que nous sommes ... en croyant à cette démocratie ... et au franc parlé des partis politique ... aucun parti politique n'agit sans le consentement de Ghannouchi ...Meme pas celui de Marzouk qui trouve Mouza génial et qui a été salarié de Freedom House ... ONG qui a bati sa réputaion sur les coups d'état dans nos pays avec l'apport des cyber collabos formés par OTPOR ... financé par Soros ... la boucle est bouclée ... la Tunisie a été livré aux islmaistes pour des décennies ... sans une prise en main de l'armée et un vrai coup d'état pour rétablir le pays ... HC