alexametrics
mardi 23 avril 2024
Heure de Tunis : 07:04
A la Une
Débat d'entre deux tours : Comment ça marche ?
11/12/2014 | 19:59
5 min
Débat d'entre deux tours : Comment ça marche ?
La Tunisie choisira, dans quelques jours et pour la première fois de son histoire, son président par le biais d’élections libres et transparentes. Novices en matière de démocratie, les Tunisiens se laissent guider par les normes universelles en matière de scrutin et s’inspirent du savoir-faire électoral des pays pionniers en ce domaine. Cet apprentissage ne concerne pas uniquement le déroulement des opérations de vote, mais inclut également d’autres aspects en lien avec l’ensemble du processus électoral. Le débat télévisé de l’entre deux tours en est un. Ce dernier suscite l’intérêt du public tunisien et les rumeurs sur sa tenue alimentent la polémique sur les plateaux télévisés et sur les colonnes des journaux. Le président sortant et candidat à sa réélection, Moncef Marzouki, avait défié son rival au deuxième tour, Béji Caïd Essebsi, pour un débat télévisé. Celui-ci n’a pas encore décliné son avis.

Le débat d’entre deux tours est une célèbre tradition médiatique dans nombre de démocraties à régime présidentiel. En France, pays qui, par sa culture, est proche des Tunisiens, ce débat télévisé remonte aux années soixante-dix. C’est en 1974, en effet, que le premier face à face télévisé entre les deux candidats finalistes du deuxième tour avait eu lieu. Ce sont Valéry Giscard d'Estaing et François Mitterrand qui étaient, à l’époque, les protagonistes de ce premier débat à la télé. Et depuis, à chaque deuxième tour, les deux vainqueurs du premier round se retrouvent dans un plateau de télévision, entourés de caméras et faisant face aux questions de deux journalistes. Une tradition qui n’a jamais été interrompue, sauf en 2002, où le débat aurait dû opposer Jacques Chirac à Jean-Marie Le Pen. C’était le candidat du RPR qui avait refusé la confrontation arguant qu’il ne débâterait pas avec le représentant du Front national, parti qui, selon lui, prône le racisme et la xénophobie.

Au vu de sa forte audience, ce débat est décisif pour chacun des candidats. Le moindre faux pas se paye cash et cher. Un mot mal placé ou une grimace démesurée peuvent être fatals. Le dosage est, ainsi, important aussi bien dans la gestuelle que dans le discours. La subtilité de la réplique, la pertinence des arguments, la sincérité dans la voix décident de la crédibilité et de la performance du candidat.
En France, ce duel est soumis à des règles et des standards bien définis qui évoluent au fil des années et à mesure du progrès technologique. Le temps de parole de chaque candidat est calculé, de nos jours, avec une grande précision, nettement supérieure à celle des années 70 et 80 quand ce débat avait débuté. Un logiciel de reconnaissance vocale authentifie chaque candidat par sa voix et permet, ainsi, de comptabiliser les secondes même quand les deux concurrents parlent simultanément. Aussi, une montre chrono qui mesure le temps de parole s’affiche à l’écran. Les téléspectateurs pourront, donc, suivre seconde par seconde le temps consommé par chacun.
Dans cette émission quinquennale, le décor et l’emplacement des candidats répondent à certains codes. Bien qu’il soit changeant d’un débat à l’autre, le décor conserve une certaine sobriété. Aucun ornement superflu n’est donc toléré. Les couleurs (généralement le bleu et le rouge du drapeau français) et la brillance des lumières apportent, toutefois, une touche de prestige et d’élégance qui rime avec le contexte présidentiel de l’émission. Autre élément constant dans le décor, la photo de l’Elysée qu’on peut voir, en grandes dimensions, au fond, derrière les journalistes. On distingue également l’absence des gradins, le débat étant sans public. En outre, la tradition veut également que le candidat du PS soit installé à gauche des téléspectateurs et celui de l’UMP à droite.
A l’accoutumé, ce débat est animé par deux journalistes, souvent un homme et une femme. En 2007, c’étaient Patrick Poivre d'Arvor (alias PPDA) et Arlette Chabot qui interviewaient les deux finalistes. Laurence Ferrari et David Pujadas modéraient le débat en 2012. Outre poser les questions et définir les chapitres de l’entretien, les deux animateurs jouent aussi les arbitres. Ils interviennent, en effet, quand c’est nécessaire, pour calmer les ardeurs ou rappeler le temps de parole afin qu’aucun candidat ne soit en avance par rapport à l’autre.

Le débat d’entre deux tours porte sur des thèmes qui constituent une préoccupation majeure pour les Français. Des questions telles que le chômage, la délocalisation, les caisses de sécurité sociale, la santé, les réformes fiscales, l’éducation, le travail, la sécurité, l’Europe, l’immigration et la politique étrangère sont décortiquées, débattues et argumentées, par les deux candidats, lors de ce duel.
Dans cette joute télévisée, la « bataille » se fait à coup de tirades et d’arguments. C’est une confrontation entre deux programmes où chaque candidat étale son projet et tente d’expliquer, dans un style concis et fluide, ses choix et le pourquoi de chaque mesure qu’il soutient. Convaincre n’est pas l’unique quête pour séduire le public qui regarde l’émission. D’autres aspects peuvent, en effet, marquer le téléspectateur qui suit le débat. La gestuelle, le style oral, l’agilité d’esprit, la force de caractère comptent aussi bien que l’argumentaire utilisé. Le débat recèle aussi un aspect offensif. Les candidats exposent leurs idées, défendent leurs programmes, mais également se critiquent et se décrédibilisent. La tension monte par moments et les nerfs se crispent, mais rarement des dérapages linguistiques ou de graves propos ont été enregistrés. Le respect prime souvent malgré la taille de l’enjeu.
Ce débat angoisse et stresse aussi bien le premier vainqueur que le second. Celui-ci y voit une dernière chance pour rattraper son adversaire et le dépasser. Tandis que l’autre s’inquiète de gâcher son avance.

Un débat télévisé aura, probablement, lieu, en Tunisie, entre les deux candidats du deuxième tour, Béji Caïd Essebsi et Moncef Marzouki ou à défaut entre leurs directeurs de campagne. Nessma TV et Al Hiwar Ettounsi avaient signifié leur souhait d’organiser cet événement politico-médiatique. Ce débat serait une première dans notre pays. Même si la tradition médiatique et politique n’existe pas encore en Tunisie concernant cet exercice, il faudra bien commencer quelque part. Pour l’instant, l’idée du débat et son refus par le candidat de Nidaa Tounes arrive à constituer un argument de campagne en faveur de Moncef Marzouki.

Elyes Zammit
11/12/2014 | 19:59
5 min
Suivez-nous
Commentaires (13) Commenter
que des malhonnêtes
fleta
| 14-12-2014 15:16
Si BCe ne peut débattre avec une personne dans un plateau tv, comment va t il affronter tous les problèmes du pays, bande de malhonnêtes :-P
un debat n ajoute rien
canalou
| 12-12-2014 19:48
nous avons le choix entre 2 projets clairs et nets et nous devtions faire le bon choix Il faut une recherche personnelle pour connaitre l histoire de la tunisie et barrer la route aux faussaires et aux menteurs . Marzouki a insulte les tunisiens et la tunisie en denigrant le travail des leaders du mouvement national . L ingratitude est un vilain defaut . Les tunisiens sanctionneront les faussaires
debat!!!!!!
kissimmee!!!
| 12-12-2014 19:39
avec qui voulez vous que débatte mr caid essebssi ? soyons sérieux, avec ce clown? c'est de la perte de temps. vaut mieux qu'il garde ses distances. on ne peut pas débattre avec n'importe qui.
PAS BESOIN DE DEBAT
momo
| 12-12-2014 17:37
A mon avis Elbeji n'a pas besoin de débattre avec un débile un singlet il n'est pas à la hauteur.par contre il peut expliquer au peuple se qu'il a fait pendant ces trois années de pouvpoir provisoires .
plus les médias qui veulent ce débat que les électeurs
griguer
| 12-12-2014 16:13
les médias c'est clair veulent ce débat et les raisons sont connus et sont universelles des médias du monde entier . ils veulent de la laine pour tricoter .
les tunisiens et tunisiennes n'ont pas besoin de débat pour se décider . je pense les choix sont clairs et les chiffres du 1 er tour parlent d'eux mêmes .
marzouki est arrivé au 2 ème tour grâce au vote des électeurs d'ennakba au 2 ème tour les électeurs d marzouki sont connus : électeurs d'ennakba + électeurs du cpr + électeurs de wafa + électeurs de courant mahaba + électeurs de frikha + électeurs de ayadi + électeurs du courant démocratique + les extrémistes et les voyous de la milice " lpr " .
les électeurs de béji laid essebsi sont connus : électeurs de nidaa + électeurs d'afek + électeurs de mustapha kamel nabli + électeurs de l' upl + électeurs du front populaire + électeurs de nourredine hached + électeurs de khalthoum kannou + électeurs de moubadara .
en réalité il suffit de lire et d'analyser les résultats des législatives et du 1 er tour de la présidentielle .
chaque tunisien et tunisien doit se poser une question pourquoi ennakba qui se dit parti démocratique n'a pas de candidat pour les élections présidentielles !
a quoi joue ennakba , deuxième parti du pays , avec 69 sièges n'a pas de candidat aux élections présidentielles .
le candidat des islamiste c'est marzouki .
la transition en tunisie est a sa fin et le risque de guerre civile persiste .
un débat et un face à face entre les deux candidats n'est pas une décision sage en cette période très tendue en tunisie .
le scénario ivoirien doit être dans la tête de chaque tunisien et tunisienne .
la transition peut basculer en guerre civile .
deja marzouki prépare sa milice et fait comme laurent gbagbo .
marzouki est dangereux marzouki est fou
vraiment
sss
| 12-12-2014 15:03
on s'en fait de l'audimat tv ce qui importe c sauver la tunisie! pour moi l'autre est ko! je voterai bce et pour une tunisie meilleure des écoles pour tous des médicaments et des soins pour tous et du travail pour un grand nombre de jeunes parce que l'on ne peut pas faire travailler tous les jeunes d'un coup l'important l'école des soins et du travail et que la vie soit moins chère pour que tous le monde puisse manger c fou!la cherté de la vie !
Si des gens hésitent encore, ils le seront toujours.
jbb
| 12-12-2014 13:57
il n y a pas photo quant au choix. Nous avons eu tout le temps pour le faire . Pensez au pays et pas au show et à l audimat . Arretez c est très sérieux Mr zammit
UN DEBAT POUR FAIRE PLAISIR AUX MEDIAS NN INTERESSE PAS
mbj
| 12-12-2014 13:54
Le choix est clair entre les deux candidats et ce n est pas ce débat qui changera quelque chose vu la gravité de la situation. Aux médias : un peu plus d' honnêteté et pas de mascarade svp.
BCE a raison de ne pas vouloir débattre avec MMM
hamahama
| 12-12-2014 12:57
cet une question de dignité, a t'il un jour insulté Mr Marzouki, et bien non , ce dernier a prononcé 3 fois aouthou bellah enver BCE pour Répendre a la question d'un journaliste AL JAZIRA, si il prêt de ce rallié avec BCE et MARZOUKI ESTAOUATHA minhou 3 fois , a la place de dire au mois un non , c'est un homme haineux ce MMM car un bon musulman la yestaouathou illa mina chaitan ragime (diable ) alors pourquoi il veux aujourd'hui débattre avec lui s'il le considère comme un diable le respect doit être mutuelle
alors je ne trouve pas nécessaire que BCE ce rabaisse pour ce bouffon , qu'il le l'aise dans ces délires,
CE DÉBAT EST OBLIGATOIRE....!
BORHAN
| 12-12-2014 10:04
Un débat doit être OBLIGATOIREMENT organisé entre les deux tours.
Il doit avoir lieux sur la chaîne publique Watania et uniquement et seulement entre les deux candidats, Marzouki et Essebsi.
Si par malheur, l'un des deux candidats se dérobe, refuse ce débat c'est qu'il a quelque chose à se reprocher et a surement peur d'affronter l'opinion, les électeurs.
Le citoyen réclame et exige ce débat pour bien l'éclairer dans son choix définitif.