Cher Pan,
Votre message est époustouflant de sincérité, d'amour de la vie et de lumière... Merci pour ce moment d'émotion !
Bonne année, meilleurs voeux et merci à ma Tunisie pour ses authentiques fils !
Non il ne s’agit pas d’être pessimiste quant à l’année qui vient de s’écouler. Il s’agit d’établir un constat.
Organisez un événement de grande ampleur internationale, invitez des investisseurs, des politiques et des personnalités du monde entier, faites de la capitale un lieu (éphémère) où il fait bon vivre, afin de donner la meilleure image qui soit de ce pays, petit par la taille mais grand par les ambitions. Quelques semaines après, l’un des nôtres foncera dans une foule, dans un de ces mêmes pays qu’on a cherché à séduire, et entachera, pour des années, une image qu’on a bataillé dur à reluire.
Ces mêmes investisseurs qu’on appâtait il y a quelques mois à coups de discours pleins d’entrain, de rues propres et de promesses, verront en feuilletant les pages de leur presse quotidienne que nous ne sommes pas une destination où il fait bon d’investir. Nous sommes un véritable « vivier pour le terrorisme mondial ». Pourquoi nous offusquons-nous ?
Il ne s’agit pas de dresser un sombre tableau, mais de dire les choses telles qu’elles sont. Oui nous exportons des terroristes de par le monde. Oui nos enfants partent chercher de meilleures opportunités là où on les pousse à se faire exploser, à propager la haine et à tuer les gens par centaines. Oui, pour certains de nos jeunes, la vie est tellement oppressante et suffocante qu’ils choisissent de braver les frontières et de chercher le paradis en portant les armes.
Ceux-là mêmes qui viennent palabrer sur les plateaux tv pour s’offusquer de tels propos sont ceux qui permettent au terrorisme de s’installer et de perdurer et qui ferment les yeux face à la marée de départs de jihadistes en herbe.
Ceux-là mêmes qui nous pointent du doigt aujourd’hui pour le nombre de terroristes que nous exportons, oublient qu’ils ont été parmi ceux à soutenir notre ancienne dictature. Des années de dictature enjolivée comme étant « l’exception tunisienne », par ces mêmes démocraties et ces mêmes médias qui nous placent sur le bûcher aujourd’hui. Cette exception qui a fait que nous en sommes là où nous sommes aujourd’hui. Ces dictatures qui n’ont pas encore fini de cracher leur bile. Et aussi longtemps qu’elles auront duré, nous mettrons du temps à nous remettre sur pied et à voir le bout du tunnel.
Mais nous ne sommes pas que cela. Oui, nous ne sommes pas que cela. Nous ne sommes pas que des jeunes désabusés par la vie, poussés par l’ignorance, la marginalisation et la pauvreté à chercher refuge dans l’horreur. Nous sommes aussi ceux qui les ont poussés à partir, qui leur ont préparé le terrain, qui les ont regardés s’éloigner et qui viennent aujourd’hui pleurer le sang qu’ils ont fait couler.
Des années de dictature, mais aussi des années de nonchalance, de terrorisme « froid », de corruption et d’yeux fermés sur la gangrène qui nous ronge.
Ces dictatures sont loin derrière nous certes, mais leurs émanations sont encore là. Rached Ghannouchi a admis, il y a quelques jours, qu’Ennahdha a compté en son sein des membres « soupçonnés d’appartenir à des mouvements armés ». Que le président du plus grand parti politique du pays fasse une déclaration pareille, voilà ce qui devrait nous choquer davantage que les titres de la presse française. Titres qui changent au gré du jour. Il ne s’agit que d’un lien de cause à effet.
Peu importe qui sera au pouvoir aujourd’hui ou demain, la Troïka, Ennahdha, Nidaa, ou d’autres. Au final, c’est du pareil au même. Peu importe si notre président est Moncef Marzouki ou Béji Caïd Essebsi. Ce n’est pas ça le plus important. Au-delà des volontés politiques, les racines du mal sont encore là et mettront du temps à être arrachées et le pays à cicatriser. Rien ne partira avec un abracadabra, tant que les lobbys corrompus et les « empêcheurs d’avancer » seront les mêmes, bien décidés à ce que rien ne change.
L’année 2016, cette sombre et amère année qui ressemble tant à ses précédentes, sera derrière nous dans quelques jours. Elle n’a pas été pire que les précédentes. Elle a peut-être même été un brin plus ensoleillée. Il y a de fortes chances que 2017 y ressemble fortement avec son lot d’attaques terroristes, de crise économique, de tiraillements politiques, d’agressions racistes, de viols de mineurs et de flou. Mais dans quelques années, tout cela sera derrière nous…
Non il ne s’agit pas d’être pessimiste quant à l’année qui vient de s’écouler. Il s’agit d’établir un constat.
Organisez un événement de grande ampleur internationale, invitez des investisseurs, des politiques et des personnalités du monde entier, faites de la capitale un lieu (éphémère) où il fait bon vivre, afin de donner la meilleure image qui soit de ce pays, petit par la taille mais grand par les ambitions. Quelques semaines après, l’un des nôtres foncera dans une foule, dans un de ces mêmes pays qu’on a cherché à séduire, et entachera, pour des années, une image qu’on a bataillé dur à reluire.
Ces mêmes investisseurs qu’on appâtait il y a quelques mois à coups de discours pleins d’entrain, de rues propres et de promesses, verront en feuilletant les pages de leur presse quotidienne que nous ne sommes pas une destination où il fait bon d’investir. Nous sommes un véritable « vivier pour le terrorisme mondial ». Pourquoi nous offusquons-nous ?
Il ne s’agit pas de dresser un sombre tableau, mais de dire les choses telles qu’elles sont. Oui nous exportons des terroristes de par le monde. Oui nos enfants partent chercher de meilleures opportunités là où on les pousse à se faire exploser, à propager la haine et à tuer les gens par centaines. Oui, pour certains de nos jeunes, la vie est tellement oppressante et suffocante qu’ils choisissent de braver les frontières et de chercher le paradis en portant les armes.
Ceux-là mêmes qui viennent palabrer sur les plateaux tv pour s’offusquer de tels propos sont ceux qui permettent au terrorisme de s’installer et de perdurer et qui ferment les yeux face à la marée de départs de jihadistes en herbe.
Ceux-là mêmes qui nous pointent du doigt aujourd’hui pour le nombre de terroristes que nous exportons, oublient qu’ils ont été parmi ceux à soutenir notre ancienne dictature. Des années de dictature enjolivée comme étant « l’exception tunisienne », par ces mêmes démocraties et ces mêmes médias qui nous placent sur le bûcher aujourd’hui. Cette exception qui a fait que nous en sommes là où nous sommes aujourd’hui. Ces dictatures qui n’ont pas encore fini de cracher leur bile. Et aussi longtemps qu’elles auront duré, nous mettrons du temps à nous remettre sur pied et à voir le bout du tunnel.
Mais nous ne sommes pas que cela. Oui, nous ne sommes pas que cela. Nous ne sommes pas que des jeunes désabusés par la vie, poussés par l’ignorance, la marginalisation et la pauvreté à chercher refuge dans l’horreur. Nous sommes aussi ceux qui les ont poussés à partir, qui leur ont préparé le terrain, qui les ont regardés s’éloigner et qui viennent aujourd’hui pleurer le sang qu’ils ont fait couler.
Des années de dictature, mais aussi des années de nonchalance, de terrorisme « froid », de corruption et d’yeux fermés sur la gangrène qui nous ronge.
Ces dictatures sont loin derrière nous certes, mais leurs émanations sont encore là. Rached Ghannouchi a admis, il y a quelques jours, qu’Ennahdha a compté en son sein des membres « soupçonnés d’appartenir à des mouvements armés ». Que le président du plus grand parti politique du pays fasse une déclaration pareille, voilà ce qui devrait nous choquer davantage que les titres de la presse française. Titres qui changent au gré du jour. Il ne s’agit que d’un lien de cause à effet.
Peu importe qui sera au pouvoir aujourd’hui ou demain, la Troïka, Ennahdha, Nidaa, ou d’autres. Au final, c’est du pareil au même. Peu importe si notre président est Moncef Marzouki ou Béji Caïd Essebsi. Ce n’est pas ça le plus important. Au-delà des volontés politiques, les racines du mal sont encore là et mettront du temps à être arrachées et le pays à cicatriser. Rien ne partira avec un abracadabra, tant que les lobbys corrompus et les « empêcheurs d’avancer » seront les mêmes, bien décidés à ce que rien ne change.
L’année 2016, cette sombre et amère année qui ressemble tant à ses précédentes, sera derrière nous dans quelques jours. Elle n’a pas été pire que les précédentes. Elle a peut-être même été un brin plus ensoleillée. Il y a de fortes chances que 2017 y ressemble fortement avec son lot d’attaques terroristes, de crise économique, de tiraillements politiques, d’agressions racistes, de viols de mineurs et de flou. Mais dans quelques années, tout cela sera derrière nous…