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Tribunes
Crime contre la Tunisie
02/11/2015 | 18:06
3 min
Crime contre la Tunisie

 

Par Hédi Ben Abbes*

 

Il est inadmissible de rester spectateur face au drame qui secoue notre pays aujourd’hui et silencieux au regard de l’irresponsabilité dont témoigne une partie de la classe politique. Le spectacle affligeant dont nous a gratifié ce week-end Nidaa Tounes, traduit à quel point le climat politique dans notre pays est devenu exécrable. Inconscience, arrivisme, manque de patriotisme, intérêts personnels, mafia, complots, violence - j’en passe et plus encore -, ce sont les termes utilisés pour qualifier la situation dans le pays !

 

Le peuple a confié les rênes du pays à Nidaa, et voilà qu’il s’illustre dans une mascarade sans nom. Ce parti hétérogène était censé réformer le pays, affronter les défis de la sécurité, promouvoir le développement économique et social. Allié d’Ennahdha avec une majorité confortable au parlement, une population résignée a cru bon que le pire était derrière elle.

 

Hélas, non. Et résultat des courses, un immobilisme généralisé, un gouvernement paralysé, une insécurité accrue avec la présence de Daech aux frontières de notre pays. Les indicateurs économiques sont pourtant au rouge foncé et pendant ce temps, les uns cherchent à installer une sorte de pourrissement afin de mieux « profiter » de la situation ; les autres, empêtrés dans leur égoïsme et leur inconsistance se battent comme des vautours sur une Tunisie presque à terre.

 

Il est grand temps de dire STOP, de dire NON. Le président de la République doit prendre les choses en main et assumer ses responsabilités de chef d’Etat. Il ne peut accepter de voir la Tunisie sombrer dans la médiocrité qui a envahi tous les secteurs, à commencer par la sphère politique.

 

On aurait aimé voir ce gouvernement réussir et stabiliser le pays en entamant les réformes nécessaires à son développement. Sa réussite aurait été la réussite de tous les Tunisiens. Ne serait-ce qu’une lueur d’espoir, un début de projet. Mais hélas, rien de tout ça n’a eu lieu et nous sommes allés de l’incrédulité au désespoir en passant par le sentiment de s’être « fait avoir ».

 

J’accuse une grande partie de la classe politique d’être complice d’un crime sociétal contre notre pays. Par son inconscience et son irresponsabilité, elle est en train de compromettre l’avenir du pays et faire le lit des barbares qui jubilent face à cette débandade.

 

J’accuse une bonne partie de la classe politique de vouloir étouffer dans l’œuf notre démocratie naissante.

 

J’accuse tous les frileux, les adeptes de « akhta rassi wadhrib », ceux, qui par leur silence et leur inaction, se rendent complice de ce crime contre la Tunisie.

 

J’accuse tous les clientélistes et les opportunistes d’être sous l’emprise d’un égoïsme abject au détriment d’un pays déjà exsangue et au bord de la faillite.

 

J’accuse tous ceux qui veulent mettre en place une fausse alternance politique qui condamne le pays à subir l’immobilisme et qui pérennise le clientélisme.

 

A tous ceux dont l’amour du pays coule encore dans les veines. Ceux pour qui l’idée de l’intérêt général a encore un sens. Pour qui la politique est synonyme de servir et non de se servir(!). Pour qui le mot abnégation veut encore dire quelque chose, pour qui l’honnêteté, le travail et la compétence sont des valeurs absolues. A ceux pour qui le salut de la Tunisie est un devoir moral, je vous invite à ne jamais perdre votre capacité d’indignation, à ne pas céder au désespoir, à croire encore et encore dans votre capacité d’influer sur le cours des évènements.

 

Seul, un engagement désintéressé et sans équivoque pourra sauver la Tunisie et, par là-même, sauver notre conscience collective.

 

Il est grand temps de se mobiliser de manière républicaine et pacifique pour sauver ce qui peut l’être encore avant qu’il ne soit trop tard.

 

Il est grand temps de FAIRE LA POLITIQUE AUTREMENT par le rétablissement des valeurs.

 

La seule cause qui vaille la peine d’être défendue, c’est la cause de la Tunisie.

 

 

*Universitaire, dirigeant d’entreprise et ancien secrétaire d’Etat au ministère des Affaires étrangères.

02/11/2015 | 18:06
3 min
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Commentaires (56)

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TN
| 08-11-2015 23:29
Les principaux acteurs de la vie politique actuelle se retrouvent très bien dans la situation politique et économique que nous connaissons. Leur coalition est une structuration des intérêts convergents même si les objectifs des différentes parties sont divergents, voir même opposés. Ceci rend difficile le changement à court terme, la probabilité de la poursuite de l'effondrement de l'état et de l'économie est très élevée car c'est voulu. Nous devons agir chacun à son niveau, si non pour redresser la situation, au moins pour limiter les dégâts et freiner la dégringolade.

kamel
| 08-11-2015 21:41
surtout pas avec l'ex président que vous avez soutenu

lamine zuntag
| 08-11-2015 14:29
vous etes un homme politique et d apres votre court passage au mae tout garde un bon souvenir de vous oubliez vos anciennes appartenance et liguez vous avec un homme honnete et serieux je veux dire mohamed jegham et faites nous rever et esperer l heure est grave mr

S.citoyen
| 08-11-2015 13:19
d'ailleurs il était le premier à abandonner son poste de secrétaire d'état

el haouari
| 08-11-2015 09:12
Je ne comprends pas pourquoi certaines personnes reviennent toujours sur Ben Ali, l'ancien régime et Marzouki. Cela est fini, définitivement fini, dans le sens propre et dans le sens figuré. Et qu'on arrete, une fois pour toutes, de nous casser les oreilles avec ça. Cela ne fait qu'emietter le peuple tunisien qui n'a plus en qui et en quoi croire.
Observez, objectivement et au jour d'aujourd'hui, ce que vit la Tunisie, ce que vivent les tunisiens au quotidien. Et observez, en vis à vis, ce que font non seulement les politiques mais aussi tous ceux qui interagissent sur l'environnement politique, économique et social en Tunisie. Ces observations vous amèneront à constater que les différents intervenants se courcircuitent mutuellement et chacun déconstruit ce que l'autre essaie de construire. Nous sommes dans la phase de délabrement et le gouvernement ne peut rien y changer si nous continuons de la sorte.
Peu importe le nom de celui qui a écrit l'article, quel est son passé ou son présent. Il a eu le mérite de l'écrire et de donner son avis. Cela n'empêche que la Tunisie est aujourd'hui dans un "trou noir" qui l'attire de plus en plus bas. Le patriotisme des uns et des autres n'y fera rien pour l'en extirper et la chute continuera inéluctablement.
A mon avis cela reste de la simple expression de voeux pieux qui ne peuvent compter. Seule l'action compte.
- Arrêtons d'abord de faire porter le chapeau à l'autre qu'il soit ben ali, marzouki ou qui que ce soit. cela ne fait que nous donner bonne conscience et nous garder dans l'inaction en attendant que l'autre, toujours l'autre, fasse quelque chose pour qu'on le critique encore et encore pour avoir de nouveau bonne conscience.
- Ensuite, organisons nous de manière à être agissant sur la scène politique, économique et sociale. Rappelez vous comment Nida Tounes a été constitué et comment il est monté au pouvoir pouvoir ? Constituons une association ou un groupe d'associations où seul le patriotisme sera roi.
- Allons adhérer massivement à Nida Tounes et agissons de son intérieur en élisant ses instances dirigeantes, en participant à la définition de sa ligne politique et en mettant dehors les arrivistes.
- Organisons des manifestations pacifiques pour nous exprimer sur les sujets qui nous préoccupent.
Ce ne sont que des idées et je ne crois pas détenir les clés de la solution, mais la critique dans l'inaction n'est que perte de temps. AGISSONS, AGISSONS, AGISSONS !!!
Il est vrai que cela ne sera pas facile au point où en est aujourd'hui la Tunisie.Cela nécessitera militantisme et sacrifices. Cela prendra du temps parceque d'autres ont toujours emprise sur la scene et ne voudront pas s'en dessaisir. Mais continuer à critiquer et rester dans l'inaction, ce sont exactement ce que cherchent ceux qui ont bousillé la vie des tnuisiens depuis bientot cinq ans. Continuer sur cette voie, c'est condamner les tunisiens au pire.

naanaa
| 04-11-2015 15:08
le plus grang crime en Tunisie etait la nomination de Moncef Marzouki à la presidence.Celui-ci plaçait l'intêret de Qatar au dessus de tous les tunisiens. Heureusement que c'etait une courte période


Rina
| 04-11-2015 09:57
M. Moncef kalel, tu crois vraiment que ben abbes a besoin d'un poste dans une équipe pareille ? s'il y a contact il serait plutôt dans l'autre sens, ils l'auraient contacté et lui aurait refusé car je pense qu'il n'a pas besoin de poste vu sa situation. la seule chose qui le motive c'est servir son pays mais dans des conditions normales avec une équipe valable. il a fait des sacrifices déjà et les fera encore je pense

YZ
| 04-11-2015 08:45
Bravo il n'y a pas un mot à changer.Reveillons nous.

kenz
| 04-11-2015 03:06
Vous tombez de la dernière pluie ou quoi? Vous pensez vraiment que benabes n'a pas "encore" contacté bce.. mais bien sûr qu'il l'a fait et qu'il a été "refusé" ...si nida l'a refusé ..pour un parti qui a ratissé aussi large...cela n'est pas de bon augure...

Tunisienne
| 03-11-2015 20:38
Je pense qu'il est temps d'etre réaliste, certains d'entre nous tolère voir des gens de l'ancien régime réapparaitre dans la sc'ne politique mais ne tolère pas une analyse aussi pragmatique de notre situation actuelle pourquoi? Parce que c'est Hedi BEN ABBES qui le publie ! Mais qui est Hedi BEN ABBES ? Sa carrière? Son parcours scientifique? Qu'a t-il fait depuis sa DEMISSION DEMISSION DEMISSION du gouvernement Troika? Quel est sa vision? Qu'est ce qu'il compte faire pour le pays? Je vois que c'est bien ces informations là qui nous permettent de juger! Je vous incite à une petite recherche!