Plus que quelques mois nous séparent de l’élection présidentielle. La date du premier tour a été fixée : ça sera pour le dimanche 10 novembre. En attendant, la scène politique est en effervescence. Les spéculations vont bon train et on tente de deviner qui se présentera et qui s’abstiendra. Mais il y a ceux qui ont déjà décidé de se porter candidats, parmi eux des prétendants le moins qu’on puisse dire fantasques…
Aura-t-on droit comme aux élections de 2014 à une pléiade bigarrée de candidats ? Il faudra s’y attendre. Pas moins de 70 postulants ont fait acte de candidature en 2014. Si l’on écarte les quelques prétendants les plus sérieux, la majorité n’avait aucun poids et certains étaient franchement farfelus. Mais c’est aussi le grand jeu de la démocratie puisque tout citoyen jouissant de ses droits civiques et répondant aux exigences constitutionnelles peut concourir à la magistrature suprême.
Pour cette première fournée 2019, on retrouve quelques visages qui ne doutent aucunement de leurs chances à gagner la présidentielle. Faut-il être réaliste pour se lancer dans la course à Carthage ? On peut se permettre d’en douter, tant certains candidats farfelus, prouvent bien que non.
Hechmi Hamdi, celui qui ne quitte finalement pas la politique
Le chef de Tayar Al Mahaba (Ndlr. Le courant de l’Amour) a annoncé, pas une mais une dizaine de fois qu’il quittait pour de bon la politique et qu’il se consacrait à son jardin dans son pavillon londonien. Il semble que le chant de la présidentielle a été plus fort. Il sera donc candidat en 2019 sur décision du conseil national du parti.
Personnage connu pour ses sorties « loufoques », Hechmi Hamdi promet d’amender la Constitution de 2014 pour que l’Islam soit la seule source de la législation et consacrer l’équité fiscale et sociale. « J’ai tenté de convaincre plusieurs personnes d’adopter ces revendications pour les soutenir sauf que je n’ai eu aucune réponse favorable. Aussi, j’ai accepté de me porter candidat. Je ferai le tour du pays de Bizerte à Ben Guerdène afin de mobiliser les gens autour de cette cause », écrivait-il lors de l’annonce.
Dans son programme, Hechmi Hamdi est bien décidé à « défendre sa religion et à s’opposer à la loi de Béji, Bochra et Chahed, ennemie des préceptes de l’Islam ». Il construira aussi une grande mosquée à l’avenue Habib Bourguiba « pour que celle-ci symbolise l’identité tunisienne et non la cathédrale ou l’ambassade française » ! Un programme qui promet.
Leila Hammami, la complotiste
Elle était candidate en 2014 et sa candidature avait été rejetée. Elle rempile pour l’échéance de 2019. Leila Hammami n’est affiliée à aucun parti politique. Elle se présente comme professeure universitaire en Grande-Bretagne. A l’époque, elle s’était faite connaitre du grand public après la publication d’un statut Facebook où elle a assuré qu’elle était la cible d’une éventuelle liquidation physique. Les raisons : des dossiers de corruption qui impliqueraient la Banque africaine de développement, qu’elle aurait en sa possession.
Vraisemblablement adepte de la théorie du complot, Leila Hammami avait expliqué le refus de sa candidature en 2014 par « l’influence de puissances étrangères en Tunisie, à travers des partis politiques tunisiens ». Une habitude qui perdure dans le temps, puisqu’elle explique le récent décès des 12 nouveau-nés au centre de la maternité de Tunisie en ces termes : « La partie étrangère la plus puissante en Tunisie a orchestré le meurtre des nourrissons dans le but de créer le chaos et préparer le terrain à un putsch avant les élections ».
Pour le moment, Leila Hammami n’a pas exposé son programme, mais elle assure qu’elle avancera des arguments et des solutions, tellement solides, qu’ils « feront fondre les poupées de cire qui se considèrent comme des leaders politiques »…
Bahri Jelassi, celui qui voit grand
Il a disparu des radars, il y a de cela un bon moment. Bahri Jelassi, connu pour ses positions rétrogrades et controversées, refait surface récemment pour annoncer sa candidature à la présidentielle de 2019. Le palais de Carthage, il s’y voit déjà en promettant de rendre la Tunisie semblable, voire meilleure que New-York, si jamais Ennahdha quittait le pouvoir… Une promesse tout autant ambitieuse, si l’on puit dire, que celle donnée en 2014 concernant la construction d’un pont qui reliera la Tunisie à l’Italie.
En 2014, il avait vu sa candidature à la présidentielle rejetée. Aujourd’hui, Bahri Jelassi est bien déterminé à briguer le poste. Il ne change pas de cap, en voulant instaurer un Etat islamique. Bahri Jelassi étant, entre autre, un fervent défenseur de la polygamie et du mariage des petites filles. Il avait d’ailleurs suscité la polémique à plusieurs reprises, ses propos étant assimilés à de la pédophilie.
Homme d’affaires aux idées saugrenues, Bahri Jelassi avait fondé son propre parti, le POF (parti de l’ouverture et de la fidélité) avant qu’il ne s’auto-dissout peu de temps après sa création.
Slim Riahi, le désormais indépendant
Il a démissionné du secrétariat général de Nidaa Tounes après un passage éclair. Il avait fusionné son parti "l’Union patriotique libre" (UPL) avec Nidaa, avait annoncé l’avènement d’une nouvelle ère avec son arrivée au parti, et puis… plus rien. Slim Riahi a pris la poudre d’escampette après avoir accusé le chef du gouvernement et plusieurs personnalités politiques et sécuritaires de fomenter un putsch contre le président de la République. Incapable de présenter les preuves étayant ses accusations, il ne s’était pas conformé aux convocations du tribunal militaire.
Poursuivis dans plusieurs affaires, Slim Riahi ne semble pas pressé de rentrer au pays. Il a assuré à maintes reprises qu’il sera de retour. Le doute est de mise.
Slim Riahi considère actuellement la création d’un nouveau projet politique indépendant. Un projet qu’il présentera en vue d’appuyer sa candidature à la présidentielle de 2019… Slim Riahi, une carte brûlée ? L’homme d’affaires ne le voit pas de cet œil et prépare, depuis l’étranger, sa « très probable » candidature à l’élection présidentielle, comme l’affirment des sources qui lui sont proches.
Adel Almi, le chantre de la prohibition
L’auteur des raids ramadanesques contre les non-jeûneurs, n’est plus à présenter. C’est depuis septembre 2018, qu’il a annoncé la nouvelle. Le ‘cheikh’ est le premier à entrer dans la course à Carthage devançant tous les prétendants. Il a déjà choisi son slogan de campagne : « Mieux vaut un marchand de légumes qu’un vendeur d’alcool » ou encore « Oui pour une Tunisie verte, non pour une Tunisie alcoolisée ! ».
Un programme prometteur attend les potentiels électeurs…
Ikhlas Latif
Commentaires (29)
Commenterurgent un Coluche
hahahaha
@ jemjem et @ "Instituteur" Tournesol
Les "traiter" d'animaux domestiques voués au couteau et au méchoui ? Inutile puisqu'ils doivent s'en douter !
Mais on peut déjà les "traire" utilement !
Note à l'attention de "Instituteur Tournesol" :
Ci-dessus un exemple de "perle remarquable".
Mais "l'attaque frontale" n'est que reportée, sine die ! ;-))
Maxula.
Juste pour dire "tout est permis"
Un environnement que nous imposent certains politiques lamentables,ignobles,répugnants,honteux,traîtres,sordides témoignant d'un mépris abject de la vie des Tunisiens ....
Avant l'attaque frontale de MAXULA
l'un avec ses chamelles et l'autre avec son clébard
Quel spectacle auquel nous avons droit?
Le problème c'est que la majorité du peuple Tunisien y adhère cad que les khwanjias ont eu gain de cause puisqu'ils continuent à mener une vie paisible sans aucune inquiétude surtout que Bajbouj a le trou de mémoire en ignorant que ces traitres sont à l'origine de tout ce qui frappe nos 60 ans de civisme!!!
Maxula - Excellent
Merci d'apprécier la plaisanterie.
Mea culpa
Je plaisantais.
Salutations