Comme déjà annoncé, le chef du gouvernement, Ali Laârayedh, vient de déposer en ce début d'après-midi du 9 janvier 2014, la lettre de démission de son gouvernement entre les mains du président de la République Moncef Marzouki. Voici une traduction synthétisée de cette lettre de démission:

"Monsieur le président de la République,
Nous avons eu l'honneur en date du 22 février 2013, d'être mandatés par vos soins, à former un gouvernement de coalition qui a obtenu la confiance de l'ANC le 14 mars 2013.

Nous avons axé notre mission sur quatre priorités : sécuriser les Tunisiens, lutter contre le terrorisme, protéger le processus transitoire, répondre aux attentes des régions défavorisées et sauvegarder les équilibres financiers.

Nous avons rencontré plusieurs difficultés. Nous avons préféré les affronter et nous avons réussi à en surmonter un bon nombre. Mais nous continuons à en croiser d'autres, comme le danger du terrorisme et les incitations à la violence.

La légitimité électorale a géré des péripéties très importantes de la transition démocratique. Cette légitimité a besoin aujourd'hui d'être renforcée par un consensus national, afin de poursuivre le chemin et aboutir à des élections libres et intègres.

La réussite de la transition démocratique est une victoire pour la Tunisie libre et démocratique, la Tunisie des droits de l'Homme, la Tunisie attractive et la Tunisie qui rassemble toutes ses régions et toutes ses composantes.

La difficulté du moment ne nous a pas empêchés d'assumer notre responsabilité. Nous avons accompli tout ce qui était dans notre pouvoir, dans le seul souci de protéger l'intérêt national.

Monsieur le président,
Les gouvernements se succèdent, les personnes se suivent mais la Tunisie reste. Et comme nous avons répondu présents à l'appel du devoir, nous présentons aujourd'hui notre démission également par patriotisme et en vue de favoriser la réussite de la révolution.

Nous sommes confiants en nos successeurs, afin d'offrir aux Tunisiens, en ce troisième anniversaire de la révolution, une nouvelle constitution, une date des élections, une ISIE et un gouvernement neutre soutenu par toutes les parties.

Nous avons eu l'honneur de travailler avec vous dans ces circonstances difficiles et nous nous félicitons de la qualité de nos relations et du respect mutuel que nous nous éprouvons."

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