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Comment préserver la réputation, le capital le plus précieux et le plus fragile
25/01/2008 | 1
min
Comment préserver la réputation, le capital le plus précieux et le plus fragile
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L’agence de conseil en communication PR Factory a organisé jeudi 24 janvier 2008 le premier forum maghrébin des relations publiques. Comment réussir les relations publiques et en tirer meilleur profit dans les stratégies marketing et de communication ? Telle a été la question centrale de cette rencontre qui a vu la participation d’éminents spécialistes des relations publiques (PR) venus de France, d’Algérie, de Mauritanie, des Emirats Arabes Unis et de Libye. Les intervenants ont eu l’occasion, grâce à leurs riches expériences, de débattre autour des pratiques des PR en Tunisie, des études de cas instructifs dans le reste du Maghreb et les meilleures pratiques internationales.


Ouvrant la rencontre, M. Taoufik Habaïeb, directeur de « PR Factory » a entamé son intervention par cerner le champ des relations publiques qui est, en fait, un champ de relations avec des publics et non un seul. Il a défini ensuite ce domaine comme un ensemble de démarches de communications personnalisées pour promouvoir une notoriété ou une réputation au profit d’une entreprise, d’une idée, d’une personnalité. M. Habaïeb a précisé que les relations publiques sont des relations qui vont au-delà de la simple relation avec les médias ». En pratique, les PR doivent se reposer sur la crédibilité, l’indépendance et la confiance. En un mot : la réputation. Ce concept est un levier puissant destiné à la marque et l’entreprise. « Tout est question de réputation », a-t-il fortement souligné, ajoutant que le souci de consolider et de préserver sa réputation exige l’entretien de relations publiques efficaces sur la base de stratégies cohérentes et d’outils de communication importants, dans l’optimisation et la mesure de l’efficacité.


La réputation en fait est un levier puissant au profit de la marque et de l’entreprise. Les managers et chefs d’entreprise ne le savent que trop : tout est réputation, tout tourne autour d’elle. C’est le vrai capital, le plus précieux et le plus fragile. S’il faut des années pour bâtir la réputation, quelques secondes suffisent pour la détruire. Au Maghreb, « les pratiques des relations publiques commencent à devenir performantes, même si elles restent loin par rapport aux pays développés. Et de citer l’exemple de Coca-Cola qui considère qu’une marque ne doit pas être évaluée sur la base des écritures comptables, mais sur la réputation, ajoutant que lorsqu’une marque perd sa réputation, elle tombe. M. Habaïeb a cité plusieurs exemples de grandes marques dont la réputation dans le monde est extraordinaire. Il a également cité des marques moins bien classées en terme de réputation, alors que leur classement en tant qu’investisseurs est parmi les tous premiers.


D’où l’importance d’intégrer les relations publiques dans une stratégie de communication. En fait, comme il le souligne, les PR sont le driver et la pub ne vient qu’ensuite.
Sur le cas tunisien, M. Habaïeb a affirmé « qu’il n’y aura pas de bonne presse s’il n’y a pas de bonne relation presse ». En clair, tout exercice de relations publiques doit s’intégrer sur plusieurs actions comme le mix-marketing, s’adapter au public visé et s’inscrire dans la continuité (confiance). Il a cité qu’à côté des PR, il y a la communication corporate, interne, financière, de crise, les relations avec les médias et les institutionnels, ou encore la responsabilité sociale et environnementale, etc.

L’état des relations publiques vu ailleurs
M. Sadri Barrage, président de l’agence Headline PR à Dubaï, a pour sa part, focalisé son exposé sur l’engouement suscité par les relations publiques auprès de grandes multinationales basées dans ce pays et les stars sportives. « Dans ce pays, dit-il, les PR sont entrées maintenant dans les mœurs, notamment chez les acteurs économiques. L’ouverture des affaires économiques aidant, l’exercice des PR a de beaux jours devant lui ». Sur un autre point, il a précisé que l’évaluation des PR implique l’existence d’un budget conséquent
M. Mohieddine Djabri, spécialiste algérien en relations publiques, a déclaré pour sa part qu’« on passe chaque jour son temps à faire des relations publiques sans le savoir». Il a expliqué la portée de « moins égal à plus (- = +) », un concept qui s’appuie sur l’importance des symboles et moins de verbes. L’objectif d’une telle formule, selon lui, est de toucher un nombre considérable de clients, notant aussi que la spécificité algérienne est l’existence de plus de 120 organes de presse qui rendent la pratique des relations publiques un peu « délicate ».
Pour M. Isselmou Ould Sidoumou, directeur de « PR Factory Mauritanie », la pratique des PR commence véritablement à prendre de la consistance en raison de l’ouverture démocratique et économique de la Mauritanie. Il a cependant déploré le parasitage dont font souvent l’objet les relations publiques par de prétendants spécialistes. « Ils pervertissent la profession », a-t-il souligné.



Des rapports plus ou moins aisés
Suite aux interventions des invités de PR Factory, on a présenté à l’assistance les résultats de l’enquête menée auprès d’un échantillon de journalistes tunisiens. Ces derniers ont révélé entretenir plus ou moins de bonnes relations avec les représentants des entreprises publiques, privées, les organismes, etc. Ainsi, 53,8% des journalistes jugent que le niveau des relations presse est développé et 46,2% estiment le contraire. De façon globale, 62,3% pensent que ces relations sont moyennes, tandis que 24,5% ont répondu qu’elles sont médiocres. Ils considèrent que les entreprises privées sont les plus réceptives et les plus ouvertes à leurs demandes. Arrivent ensuite les entreprises publiques et les organismes. S’agissant de l’outil le mieux à même de les aider dans leur travail, ils sont 70% à répondre que c’est le dossier de presse. Les entreprises privées sont encore les premières à fournir cet outil suivies des entreprises publiques et des organismes.
Cette enquête a montré que 96,2% des journalistes pensent que le dossier de presse et les relations publiques sont un apport considérable pour l’exercice de leur travail. Concernant leurs attentes, ils estiment que le dossier de presse reste le premier outil le plus accessible, suivi des interlocuteurs compétents, des conférences de presse, des visites sur le terrain et des interviews sous le sceau de l’exclusivité.
Par ailleurs des responsables de communication de certaines institutions comme la BAD, Microsoft, LG, BTK-GCE, Qatar Airways ont tour à tour expliqué à l’assistance la portée des PR et les retombées que celles-ci ont suscitées auprès de leurs activités. M. Habaïeb est revenu à la charge pour signifier qu’il est important de multiplier ce genre de rencontres pour favoriser les échanges d’expériences et la concertation entre les professionnels des relations publiques. D’autant plus que les entreprises publiques et privées ou les multinationales sont appelées à intensifier leur communication, diversifier leurs produits ou services et optimiser en bénéficiant de nouvelles techniques des PR. Enfin, les intervenants s’accordent tous à dire que la région regorge d’un énorme potentiel en termes de relations publiques qui doivent être intégrées dans une stratégie de communication et adaptées de façon efficace. A noter que chaque pays du Maghreb organisera désormais un forum sur les PR les prochaines années.


25/01/2008 | 1
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