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Chroniques
Comme l’EST, il nous faudrait un conseil des sages
Par Marouen Achouri
16/01/2019 | 16:00
3 min
Comme l’EST, il nous faudrait un conseil des sages

 

Le doyen des clubs tunisiens, l’Espérance sportive de Tunis, a débuté, depuis hier 15 janvier 2019, les festivités du centenaire du club. Des festivités qui doivent durer un an. Tout le monde ou presque s’accorde à dire que la grande force de l’Espérance sportive de Tunis réside dans ses structures et dans le fait que, quels que soient les noms qui ont présidé au destin de l’Espérance, ils n’ont jamais été plus grands que celui du club.

Un article ne suffirait pas pour parler de l’Espérance, ne serait-ce que de l’unique angle des structures. Toutefois, il en est une qui a toujours su intervenir à chaque fois que cela s’est avéré nécessaire : le conseil des sages. Il s’agit d’un conseil qui regroupe des gens qui n’ont plus rien à prouver à personne. Il est composé d’anciens présidents du club, d’anciens dirigeants, entraineurs et même joueurs. Ce conseil se réunit à chaque fois qu’il y a une crise ou un problème qui touche le club et qui essaye de trouver des solutions. Ce que le conseil des sages préconise est ensuite soumis au président du club qui fait ce qui lui semble juste. Depuis 100 ans que l’EST existe, le conseil des sages est devenu une espèce de voix de la raison que l’on se doit d’écouter.

 

Au niveau national, personne ne joue ce rôle de voix de la raison. Ou plus exactement, personne ne joue plus ce rôle. Malgré le fait que l’UGTT  ait toujours prétendu ne pas faire de politique, la centrale syndicale a toujours été un facteur d’équilibre sur la scène tunisienne. C’est l’union qui a toujours joué le rôle de voix de la raison quitte à descendre sur le terrain par moments. On se rappelle tous de son affrontement direct avec les ligues de protection de la révolution un certain 4 décembre. Pendant des années également, plusieurs politiciens attendaient de voir la position de l’UGTT avant de communiquer les leurs, certains allant même jusqu’à coordonner directement avec elle.

Aujourd’hui, l’UGTT semble abandonner ce rôle en se jetant corps et âme dans une bataille perdant-perdant avec le gouvernement. La grève générale décidée pour demain 17 janvier n’est dans l’intérêt de personne, mais cela n’empêche pas la centrale syndicale d’aller quand même sur ce chemin. La centrale promet, d’ores et déjà, des mesures d’escalade après cette grève aux conséquences inconnues.

 

En 2014, on avait espéré que ce serait Béji Caïd Essebsi qui jouerait ce rôle de sage, qui serait au dessus de la mêlée et représenterait un ultime recours pour tous. Mais le président de la République n’a pas pu s’empêcher, bien aidé par sa famille aussi, de devenir l’un des belligérants dans la guerre politique. Au lieu d’être un recours, il est devenu une partie en voulant à tout prix promouvoir et protéger son fils. Cette stature de « président de tous les Tunisiens » avait marché lors de l’accord de Carthage I, qui avait permis d’évincer Habib Essid. Mais ça n’a pas marché pour le deuxième épisode de cette triste saga. Par conséquent, Béji Caïd Essebsi est en guerre ouverte avec Youssef Chahed et, à degré moindre, avec Ennahdha. Du sage qui réunit les Tunisiens et qui fait profiter les acteurs politiques de son expérience, Béji Caïd Essebsi est devenu le gardien des avantages de sa famille et des amis de sa famille à travers, notamment, Nidaa Tounes qu’il pilote à distance.  

 

L’année 2019 s’annonce déjà sous le signe des tensions et des tergiversations. La campagne a commencé très tôt et il n’y a qu’à voir l’activisme douteux de certains sur les réseaux sociaux pour s’en convaincre. Ce n’est pas encore cette année que l’on parlera de projets, de programmes et de choix apaisé proposé aux électeurs. On marche d’un pas décidé vers la renaissance des clivages entre islamistes et modernistes et vers le retour des interrogations stériles sur l’identité tunisienne. La seule différence avec ce qu’on a connu en 2011 et 2014 c’est qu’il n’y aura pas d’arbitre. Tout le monde se battra avec tout le monde, le tout dans l’inexorable désintérêt des Tunisiens envers la chose publique.   

Par Marouen Achouri
16/01/2019 | 16:00
3 min
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Commentaires (4)

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Sidi Bou
| 17-01-2019 12:17
Comme la France la proletariat abîmé l'Etat ( (voir le comportement des Gilets jaunes).
UGTT de 2015 avec son prix de Nobel n'est plus ce qu'elle était en peu temps.Et si les syndicalistes maintiennent leurs entêtements la Tunisie sera complètement abîmée.

fode
| 16-01-2019 23:27
une analyse pertinente de la situation generale du pays avec a la cle la solution miracle qui va nous sortir du gouffre un conseil de sage comme l est, malheureusement je ne suis pas assez fute pour comprendre le lien !
jespere qu il yaura une suite darticles puisque selon ses dires un seul article ne suffit pas pour parler de lesperance

HatemC
| 16-01-2019 22:13
J'ai bien peur que ce conseil ne se transforme en conseil de la Choura '?' en un truc religieux, en police de la vertu '?' Non .. un Conseil des Sages dans un pays musulman se transformera en prédication '?'

Un Conseil des Sages vise à renforcer la place active et citoyenne des Seniors dans la ville., c'est la définition .. Les Sages apportent un '?il critique .. pour traiter de la vie de quartier, des transports et de l'accessibilité, du mieux vivre en collectivité '?'

Or nos Séniors fréquentent des mosquées et sont les plus rétrogrades '?' les Séniors reviennent de la Mecque complètement lobotomisés au wahabisme et deviennent les plus sectaires '?'

Si nos sages étaient présent et forces de propositions, ce pays serait mieux géré '?' nos contemporains sont des ignares '?' sans aucune vision '?' qu'ont-ils laissé nos parents et grands parents ? WELLOU '?' Ils ont laissé un pays exsangue '?' Kallou des Sages !!!!

Regardez l'état du pays dans son ensemble .. laideur à tous les coins de rues '?' des voyous partout qui te délestent de ton portable quitte à te planter un couteau dans le bide '?' vole et viole '?' nos Séniors ont mené le pays dans le mur, ils avaient un devoir d'éduquer leur enfants, or la jeunesse actuelle n'a aucune fibre patriotique '?' HC

Citoyen 1956
| 16-01-2019 20:30
Pour prendre la gréve de l'UGTT comme cas actuel et important Si Marouen veut nous impressionner de la quqlité exemplaire de la gérance de son club préféré ( apparamment). il
Passe sous silence les titres remprtés sous Slim Chiboub , tous tachés de corruption , achat d'arbitres etc... ce meme Slim Chiboub que la Samsara de l'IVD l'a blanchi à 100%.
Pour ces « succés » volés et la position de ce type en tant que gendrr de Ben Ali, d'autres clubs ont souffert et meme frolé la disparition s'ils lui ont pas été dévoués, ex le Stade Tunisien qu'il a tout fait pour le détruire, en vain. Ceci pour l'histoire et pour Marouen que son jeune age plaide en sa faveur mais qui aurait du éviter des amalgames pareils.