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Chroniques
Ces Tunisiens qui n’en ont plus rien à cirer
27/04/2018 | 15:59
3 min

Par Ikhlas Latif

 

La campagne municipale va bon train dans l’indifférence générale ou presque. Les deux mille listes candidates s’évertuent à attirer le plus de votants possibles sauf qu’une grande majorité de Tunisiens ne semble pas y prêter une grande attention. Après plus de 7 ans des événements de 2011, les citoyens se détournent de la chose politique. Une lassitude symptomatique de l’échec d’une classe politique qui n’a pas su convaincre et a failli dans sa mission. Les résultats des élections municipales prévues pour le 6 mai prochain en seront la concrétisation avec un taux d’abstention record. Ce ne sera pas une grande surprise au vu du désintérêt total affiché par les potentiels électeurs.

 

Hormis pour ce qui est des blagues et quolibets visant certaines listes farfelues, la mobilisation est pratiquement inexistante. Il est loin le temps où les réseaux sociaux bouillonnaient, où les internautes tunisiens s’impliquaient en affichant leur soutien à un candidat ou un parti. Ils sont bien loin les débats enflammés au sein des réunions de familles, au bureau ou au café du coin.  La grève des enseignants du secondaire ou encore le costume officiel de l’équipe nationale de football déchaînent plus de passions que le scrutin à venir et ses conséquences sur nos vies de tous les jours. Parce qu’il faut le dire, notre classe politique a perdu le pari de faire comprendre aux Tunisiens l’enjeu de ces élections qui vont instaurer un pouvoir local.

 

Ce sont surtout les jeunes qui se détournent du fait politique, une tendance mondiale cela va sans dire, mais la Tunisie se trouve au tout début de son processus de démocratisation. Donc la mobilisation devrait se faire ressentir, sauf que l’enthousiasme d’il y a à peine 4 ans ou 7 ans a été complétement sapé. On assiste effectivement à une perte de confiance critique des électeurs. On fait face à une fracture, un fossé qui se creuse de jour en jour entre une élite politique, qui peine à se renouveler, et des citoyens désabusés en perte de repère. Des citoyens qui n’en ont plus rien à cirer des beaux discours et des promesses qui ne seront pas tenues de toute manière. Un état des faits navrant parce que même s’ils sont déçus par la classe politique, même s’ils ont raison sur plusieurs reproches, les électeurs n’en restent pas moins l’une des pierres angulaires d’un système démocratique, une partie prenante de la gestion du pays.

 

Aujourd’hui, on a l’impression, ou plutôt la certitude, qu’une part non négligeable des personnes en âge de voter est bien décidée à sanctionner un système politique défaillant qui n’a pas su répondre à leurs attentes. Une nouvelle démocratie dont ils se détournent et désavouent de plus en plus.

 

Les observateurs de la place parlent d’une abstention record lors de ces municipales. Il n’est en effet pas exclu que l’abstentionnisme soit le plus grand taux du scrutin. Que cela soit un abstentionnisme d’indifférence ou de sanction, peu importe. Ce sera un indicateur concret du malaise qui s’est installé entre les citoyens et leurs représentants politiques et généralement de l’état de santé de notre si fragile système démocratique. Ce sera une belle gifle pour notre élite politique qui sera poussée (ou pas d’ailleurs) à repenser ses choix et à se renouveler. Mais ça, c’est une autre paire de manches…


27/04/2018 | 15:59
3 min
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Commentaires (33)

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Pan
| 29-04-2018 12:10
Cher ami, dans « le monde est nombre », le mot « complot » n'existe pas. Il reste, selon les convictions de chacun de nous, l'image a plusieurs facettes. Un exemple, vous pouvez voir en Pythagore l'un des illuminati(s) alors que moi je vois un mathématicien dont son ' me fascine.
C'est comme dans un débat, certains argumentent par recourir à la démonstration par l'absurde, d'autres par donner un contre exemple, mais d'autres leur salut est de recourir à l'ironie. Ainsi, cher ami, celui qui parle de la révolution numérique et son impacte sur l'avenir du monde, croire que désormais le nombre prime sur l'ethnie, l'économie et la culture, que tout devient une application, devient chez l'autre un adepte de la théorie du complot.
Cher ami je vais raconter une anecdote : un philosophe, du nom de Diogène, faisait la sieste sous un arbre, soudain un roi lui donne un coup de pied, et lui dit : « réveille-toi ! J'ai conquis ta ville ». Diogène se frotte les yeux et lui dit : « Seigneur, quant à la conquête des villes, c'est l'habitude des rois, mais le coup de pied, c'est plus la nature des animaux »

Pan
| 29-04-2018 11:37
Cher ami, dans « le monde est nombre », le mot « complot » n'existe pas. Il reste, selon les convictions de chacun de nous, l'image a plusieurs facettes. Un exemple, vous pouvez voir en Pythagore l'un des illuminati(s) alors que moi je vois un mathématicien dont son ' me fascine.
C'est comme dans un débat, certains argumentent par recourir à la démonstration par l'absurde, d'autres par donner un contre exemple, mais d'autres leur salut est de recourir à l'ironie. Ainsi, cher ami, celui qui parle de la révolution numérique et son impacte sur l'avenir du monde, que désormais le nombre prime sur l'ethnie, l'économie et la culture, que tout devient une application, devient chez l'autre un adepte de la théorie du complot.
Cher ami je vais raconter une anecdote : un philosophe, du nom de Diogène, faisait la sieste sous un arbre, soudain un roi lui donne un coup de pied, et lui dit : « réveille-toi ! J'ai conquis ta ville ». Diogène se frotte les yeux et lui dit : « Seigneur, quant à la conquête des villes, c'est l'habitude des rois, mais le coup de pied, c'est plus la nature des animaux »

Forza
| 29-04-2018 07:41
Ils voulaient détruire notre super éducation et notre super système de santé que les bâtisseurs de la Tunisie moderne ont construit
Oui et le monde est gouverné par un gouvernement d'extraterrestres. Les extraterrestres sont représentés par les Illuminati et ce sont eux qui ont comploté tout ça. Ils ont même programmé l'abstentionnisme.

Pan
| 28-04-2018 21:12
Une bonne analyse de la situation, et, un beau titre « Ces Tunisiens qui n'en ont plus rien à cirer », d'ailleurs un titre qui résume tout. Mais une remarque qui s'impose, vous avez ajouté à la fin ceci, je cite : « Ce sera un indicateur concret du malaise qui s'est installé entre les citoyens et leurs représentants politiques et généralement de l'état de santé de notre si fragile système démocratique. Ce sera une belle gifle pour notre élite politique qui sera poussée (ou pas d'ailleurs) à repenser ses choix et à se renouveler ».
Je pense chère mademoiselle, qu'il est temps de se rendre à l'évidence. Ce printemps arabe était inventé dans les laboratoires des Grands de ce monde. Tout a été calculé de A à Z. Des sociologues ont fabriqué l'insurrection, la révolte, la démocratie qui s'en suit, et même les dérapages. Ce que vous appelez un si fragile système politique, en fait, il a été dessiné, minute par minute ; ce que vous appelez l'élite politique, en fait, elle est un produit de marketing déjà élaboré. L'absentéisme et l'abstentionnisme ne sont pas une donne imprévue, mais déjà calculée.
L'abstentionnisme est une donne dans une application : la date des élections est juste avant le Ramadan, le ramadan veut dire le Sandouk de Sami Ferhri, la dernière fois on a fait gagner une vielle dame, cette fois-ci on a prévu un homosexuel ou un travesti. Après le sandouk de Sami Fehri, il y aura la coupe du monde, et là il y aura la fameuse publicité de la tomate concentrée de SICAM en Russie. C'est à ce moment là que l'abstentionnisme sera populaire.
C'est pourquoi on choisit d'en haut le thème du « printemps arabe », en fait, les Arabes n'aimaient pas le printemps. Ils aimaient d'autres saisons.
Bref, chère amie, hormis votre charme, je dis bas : « pays de merde et un peuple de merde ».

déja-vu
| 28-04-2018 18:05
https://youtu.be/1uv1ihHbF9U

Gg
| 28-04-2018 14:43
C'est déjà largement ce que je décris, les choses ont bien évolué dans ce sens depuis 2011 :-(
Mais comme je disais, chacun est maître chez soi...

Gg
| 28-04-2018 14:31
C'est déjà largement ce que je décris, les choses ont bien évolué dans ce sens depuis 2011 :-(
Mais comme je disais, chacun est maître chez soi...

Forza
| 28-04-2018 13:18
Vos angoisses et cauchemars ne sont pas la réalité.

A4
| 28-04-2018 12:02
VOTER ? (2)

Je n'irai pas voter
Tant qu'elle est encore là
Cette bande de ratés
Terne et sans éclat

Je n'irai pas voter
Pour entendre ensuite
Des gens mal formatés
Me dire qu'ils sont l'élite

Elite des malheurs
Sans programme ni projet
Qu'elle aille voir ailleurs
Moi je n'ai que rejet

Elite des bassesses
Laide de médiocrité
Qu'elle aille jouer sa pièce
Pour d'autres nullités

Moi j'ai eu l'occasion
De la voir à l'ouvrage
Je n'ai eu qu'aversion
Pour ses honteux ravages

Qu'ils soient pseudo "démo"
Ou religieux débiles
Ils n'ont fait que des maux
Aligné que des tuiles

Ils ne sont capables
Que de vils hurlements
D'idées lamentables
Et appauvrissement

Qu'irai-je faire dans ce souk
Où l'on veut vous filer
Des plans sentant le bouc
Du pas beau et du laid

Je n'irai pas glisser
Ni bulletin ni motion
Pour leurs urnes hérissées
Je n'ai que l'abstention

Je n'irai pas dire oui
Pour qu'après tous ces rats
Divisent le pays
En plusieurs émirats !!!

Gg
| 28-04-2018 11:44
Ce n'est pas mon pays, je m'en fous. Chacun est maître chez lui. Je suis seulement heureux que ma femme puisse vivre en France, et plus dans son pays qui la tuait à petit feu.
Mais ça vous ne comprenez pas, vous êtes vous même un islamiste, et un homme. Une femme, c'est quoi, n'est ce pas?
J'ai mal pour les millions de femmes comme ma femme, qui vont crever si vous gagnez.