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Un rapport de la banque mondiale révèle des défaillances dans la communication de crise de Mehdi Jomâa
13/04/2014 | 1
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Un rapport de la banque mondiale révèle des défaillances dans la communication de crise de Mehdi Jomâa
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Depuis quelques jours, plus particulièrement, après les récentes révélations quant à la situation économique catastrophique dont notamment les difficultés financières, les débats ont commencé à changer de couleurs avec une fixation accentuée sur les volets économiques. La menace planant autour des paiements des salaires des fonctionnaires par l’Etat y est pour beaucoup.
Les politiciens et le commun des citoyens semblent avoir pris, enfin, conscience, de l’ampleur du chaos et des scenarii apocalyptiques pouvant régner dans le pays au cas où il y aurait cessation de paiement desdits salaires !


Du coup, toutes les parties prenantes, citoyens, organisations nationales et partis politiques réclament au gouvernement de Mehdi Jomâa la vérité, toute la vérité, sur le présent et l’avenir proche, mais aussi sur les origines ayant mené la Tunisie à une telle situation, jamais vécue auparavant et jamais imaginée.

En attendant que le chef du gouvernement dise au peuple toute la vérité requise, comme il a promis de le faire, d’ailleurs, certaines évaluations ont vu le jour à propos de la situation économique actuelle, des causes l’ayant amenée et des éventuelles possibilités d’y remédier.
Il est bon de savoir, toutefois, que de pareilles études ont été effectuées sans tenir compte, semble t-il, des dernières révélations sur l’aggravation insoupçonnée de la situation qui prévaut dans l’état actuel des choses et que certains n’hésitent pas à qualifier d’alarmante malgré les notes d’optimisme que d’autres tiennent à faire propager.

Ainsi une étude commandée par une société de production tunisienne auprès de la Banque mondiale a permis à cette dernière d’élaborer un rapport significatif sur les politiques économiques suivies jusque-là, sur les lacunes et sur les propositions pour sortir du marasme.
Intitulé « Communications en vue de réformes », ce rapport, mis au point le 30 mars 2014 suite à une évaluation entreprise depuis le 28 août 2013, commence par évoquer le contexte économique dans ses deux volets, national et sectoriel.
On y lit : « Les politiques économiques de la Tunisie ont entraîné un manque de concurrence, des lourdeurs bureaucratiques, des règles relatives au droit du travail qui favorisent la précarité de l’emploi et la mauvaise gouvernance dans de nombreux secteurs économiques. Ces politiques ont aggravé les disparités régionales, favorisé l’exclusion économique et réduit la viabilité et l’efficacité des filets de sécurité sociale du pays ; toutes choses qui sont au cœur des nombreux griefs que les Tunisiens formulent au sujet des possibilités économiques qui leur sont offertes ».

C’est le constat accablant auquel ont conclu les auteurs de l’étude avant de préciser que le changement du système économique passe, inéluctablement, par l’adoption de réformes profondes censées améliorer l’environnement économique, réduire la discrimination et accroître la transparence du cadre réglementaire et juridique, éliminer les privilèges et supprimer les monopoles.
Pour cela, ajoute l’étude, il est nécessaire d’instaurer un débat en vue d’un large consensus pour ouvrir la voie à une croissance plus inclusive et à la création d’emplois. Or, assure, le même rapport, le débat sur ces questions économiques fondamentales et sur le modèle socioéconomique tunisien a été, totalement ou presque, absent des médias. Du coup, nombreux sont les Tunisiens qui ne comprennent pas l’origine des problèmes économiques actuels, les compromis potentiels à consentir pour certaines réformes ainsi que les sources de leurs problèmes économiques les plus pressants et les solutions y afférentes.

Etant donné que la problématique constitue toute une chaîne dont il faut tenir compte de tous les maillons, il est impératif de susciter un débat général en vue d’éduquer et d’informer le grand public public sur les grands enjeux économiques auxquels est confronté le pays.
C’est dire qu’en s’attaquant aux principales réformes économiques tout en tenant compte des disparités sociales et en renforçant la transparence de l’action publique, le projet en question s’inscrit complètement en droite ligne de la série des politiques de développement en cours.
La société de production tunisienne, bénéficiaire de cette étude de la Banque mondiale, est appelée, donc, à sensibiliser et à éduquer les Tunisiens sur un ensemble de questions relatives aux politiques de développement grâce à une programmation multimédia supposée emporter l’adhésion de tous. Pour chaque sujet, le bénéficiaire va produire une série de programmes et de contenus visant à simplifier le sujet et à expliquer au public tunisien les applications pratiques, les choix et les opportunités liés à cette question, et ce au rythme d’un sujet toutes les quelques semaines, sur une période de 12 mois tout en rappelant que ces réformes portent sur la gouvernance, l’inclusion économique et sociale, la croissance durable et la création d’emplois.

Comme on le constate, toute cette étude est axée sur un principe fondamental ; à savoir la franchise dans le débat et la nécessité de prôner la transparence dans le traitement des crises, plus précisément de mentionner clairement les causes et les responsables, ce qui n’a pas été le cas, jusqu’à présent, pour le gouvernement de M. Jomâa.
En effet, les composantes de la défunte troïka et les partis de l’opposition continuent à s’accuser mutuellement des maux dont souffrent la Tunisie et son économie. Autant dire que chaque partie veut se disculper et faire endosser la responsabilité à « l’autre », et ce dans l’objectif évident de se préserver pour la période électorale à venir.
Il est évident que la partie, qui pourrait être désignée –arguments, chiffres et preuves à l’appui bien entendu-, comme étant l’auteur des dysfonctionnements actuels, sera durement, voire irrévocablement, touchée lors des élections à venir. C’est dire l’ampleur des enjeux, en l’occurrence le pouvoir dans le pays pour une durée minimum de cinq ans.

Alors, Mehdi Jomâa aura-t-il suffisamment de courage pour désigner les « vrais responsables » de cette catastrophe qu’est en train de vivre le pays ? Le défi est de taille, mais les conséquences de pareilles révélations seront, également, dures à assumer…
13/04/2014 | 1
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