alexametrics
jeudi 28 mars 2024
Heure de Tunis : 19:06
Dernières news
Réunion entre la FTDJ et l'ISIE à propos de la neutralité des médias écrits
22/08/2014 | 1
min
Réunion entre la FTDJ et l'ISIE à propos de la neutralité des médias écrits
{legende_image}
Une réunion s’est tenue vendredi 22 août 2014 au siège de l’Instance Supérieure Indépendante pour les Élections, entre différents dirigeants chargés des médias à l’ISIE et la Fédération tunisienne des directeurs de journaux. L’objet de la réunion demandée par la FTDJ est ce projet de texte de Décision relatif au comportement des médias durant la campagne électorale. Le projet de Décision de l’ISIE, soumis à la FTDJ et autres organismes professionnels pour avis, comporte parmi ses textes l’obligation de neutralité de la presse écrite (dans ses deux volets imprimée et électronique) et le respect du principe d’équité dans le traitement médiatique entre les différents candidats, les différents partis et les différentes listes. Ce sont ces deux points qui ont été contestés par la FTDJ d’où la réunion rapidement acceptée par le président de l’ISIE, Chafik Sarsar, qui tient à une parfaite coordination entre les deux parties pour le succès total des prochaines élections.
Du côté de l’ISIE, il y avait, outre M. Sarsar, Lamia Zargouni, juge et conseillère à la Cour de cassation, Khamayel Fenniche, Lassâad Ben Ahmed, Lyes Sellami et Fayçal Dhaou, tous chargés des médias et de la communication au sein de l’ISIE.
Du côté de la FTDJ, il y avait Taïeb Zahar, président, Nasreddine Ben Saïda, 1er vice-président et Nizar Bahloul, vice-président chargé de la presse électronique.

Les arguments justifiant le refus de la FTDJ du projet de Décision de l’ISIE quant à la neutralité des médias sont nombreux et leur traitement équitable sont nombreux.
Si ces principes sont obligatoires dans les médias publics, il n’en est pas de même pour les médias privés, ont déclaré les patrons de presse. Chacun de ces médias a une ligne éditoriale et des principes qu’il défend. Les uns défendent une République laïque, les autres défendent un projet islamiste et l’application de la chariâa. Les uns veulent un projet communiste, d’autres défendent un projet libéral. Partout dans le monde, il y a des journaux qui défendent la droite ou la gauche. En Tunisie, on ne peut pas demander à Adhamir de défendre un projet laïque, ni à Réalités, le Maghreb ou Business News de défendre un projet islamiste. En France, exemple parmi d’autres, on ne peut pas demander à l’Huma de défendre les libéraux, ni au Figaro de défendre le PS. Chaque média est libre de l’orientation de son support et du public qu’il cible, ont étayé les présents.
Quant au traitement équitable, la proposition est également rejetée, car on ne peut pas demander aux médias de traiter Bahri Jelassi et Moncef Marzouki à égalité, a-t-on expliqué à titre d’exemple.
Les patrons de presse ont conclu que ce projet menace la liberté d’expression et d’opinion, bien inscrite dans la Constitution, et qu’ils se retrouvent devant un dilemme certain : soit ils désobéissent à la loi, soit ils ne couvrent pas du tout les activités politiques durant la campagne.

Pour justifier la proposition de Décision, Chafik Sarsar a déclaré que le principe de neutralité et d’égalité est inscrit dans le code électoral et qu’il ne fait qu’appliquer ces principes. Ceci s’applique d’une manière explicite pour l’ensemble des médias nationaux et le législateur a bien fait la distinction entre les médias publics et les médias nationaux.
Il cite certains textes qui interdisent franchement la propagande politique et la publicité politique, même gratuite, pour la presse non partisane. Il citera ensuite les sanctions qui en découlent.
Mais bien que ces principes soient bien inscrits dans la loi électorale, M. Sarsar fait remarquer que le mot « neutralité » inscrit dans le code électoral et le projet de Décision de l’ISIE n’est pas à prendre dans sa définition conceptuelle et connue, mais plutôt dans sa définition légale telle que mentionnée dans le projet et le code électoral. Et de lire, devant les présents, cette définition qui précise que, par neutralité, le législateur entend le traitement objectif et intègre avec l’ensemble des candidats. Il s’agit également de ne prendre aucune position favorisant un candidat, une liste ou un parti et d’éviter tout ce qui peut influencer les électeurs.
Les différents membres de l’équipe de l’ISIE présents expliqueront par la suite les détails et les particularités à prendre en considération dans l’évaluation des articles, dans une volonté explicite de rassurer et de respecter la liberté d’expression et celle des lignes éditoriales des différents médias. Mme Zargouni va même jusqu’à préciser que le paysage médiatique tunisien est vraiment pluraliste et que l’ISIE ne va pas faire une vision à la loupe du cas par cas, mais plutôt une vue d’ensemble. Chaque idéologie finit par trouver son compte dans un certain nombre de médias.
Fayçal Dhaoui, chargé du monitoring de la presse imprimée et électronique précise qu’il est lui-même journaliste de la TAP et qu’il ne s’agira en aucun cas d’empiéter sur la liberté d’expression des journalistes.
Tous s’accordent cependant à éviter la diffamation, la rumeur et l’insulte. « Éloignez-vous des extrêmes et soyez équilibrés », conseillera M. Sarsar.
Reste à trouver ce terrain d’entente pour éviter les excès.
Face à la complexité de la chose, le président de l’ISIE a proposé d’organiser un workshop entre les différents intervenants dans le secteur, à savoir l’ISIE, la Fédération des directeurs de journaux, le syndicat des dirigeants de médias, le syndicat des journalistes et le CAPJC. Ce workshop se conclura par un code de conduite qui sera appliqué par l’ensemble des médias. Un code de conduite spécifique aux élections et respectant le code déontologique de la presse.
La FTDJ a approuvé de suite l’idée et s’associera à l’organisation de ce workshop dans les plus brefs délais avant le démarrage de la campagne électorale.

R.B.H.
22/08/2014 | 1
min
sur le fil
Tous les Articles
Suivez-nous