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Présidentielle : Le week-end de la dernière chance
17/11/2014 | 1
min
Présidentielle : Le week-end de la dernière chance
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Six jours nous séparent de l’élection présidentielle du 23 novembre. Une élection qui semble susciter plus d’engouement que les législatives, tenues un mois auparavant. En pleine campagne, les candidats rivalisent en stratégies de communication, messages subliminaux et techniques de rassemblement afin d’attirer le plus grand nombre. Les 15-16 novembre ont été le week-end de la dernière chance pour nos présidentiables qui en ont profité pour organiser leurs « grands meetings », histoire de rassurer sur leurs poids « réels » dans les urnes.

Samedi prochain, 22 novembre 2014, sera la journée de silence électoral. Ce jour-là, les jeux seront faits et, saufs événements extérieurs à la campagne, les candidats ne pourront plus rien faire pour changer le cours des votes. Toute manœuvre sera légalement, en vertu de la loi électorale, considérée comme frauduleuse et donc passible de poursuites.
En attendant, les 15-16 novembre ont été le week-end de la dernière chance pour les différents candidats au scrutin présidentiel qui ont tenu de « grands » meetings un peu partout dans le pays. De la capitale en passant par Béja, Sousse, Sfax, Gabès, Gafsa, Tataouine et autres villes, les candidats à la présidentielle ont sorti le grand jeu pour prouver, aux futurs électeurs, leur force de frappe.

Plusieurs milliers de personnes se sont déplacées pour assister aux meetings de Béji Caïd Essebsi, Moncef Marzouki et Hamma Hammami. Ces candidats, très en vue, ont organisé leurs événements, samedi, dans des endroits stratégiques des grandes villes du pays.  De la place Bab Diwan en plein centre de la ville de Sfax, pour Moncef Marzouki, au Palais des sports d’El Menzah à Tunis, pour Béji Caïd Essebsi et Hamma Hammami, la foule a été à chaque fois au rendez-vous.

C’est à Sfax que s’est tenu le grand événement de Moncef Marzouki. Un meeting de grande ampleur organisé entre la place des 100 mètres, promenade emblématique de la ville surplombant la municipalité de Sfax, et celle de Bab Diwan, entrée principale de la Médina. Il s’agit du premier président ayant organisé un événement de cette ampleur à Sfax. Les riverains n’ont pas manqué de saluer cette « première ». Mais ce qui a le plus été remarqué lors du grand rassemblement de Marzouki, qui a tout de même réuni plusieurs milliers de personnes, ce sont les grands moyens déployés par son équipe de campagne mais aussi par les forces de l’ordre assurant sa sécurité. La circulation a été paralysée au centre-ville et un impressionnant dispositif sécuritaire a été installé afin de préparer la venue du candidat et d’assurer la sécurité de l’actuel président de la République.
Ceci dit, malgré le grand nombre, ceux qui avaient assisté au grand meeting de Marzouki n'étaient pas tous venus le plébisciter. C’est une foule hétérogène qui s’est assemblée entre Bab Diwan et la place des 100 mètres. Entre curieux et autres passants faisant leurs courses sur les lieux, plusieurs groupes sont venus critiquer l’actuel président et l’ont appelé à dégager scandant des slogans hostiles.


Du côté de Tunis, la coupole d’El Menzah a accueilli, tour à tour samedi et dimanche. Béji Caïd Essebsi et Hamma Hammami. Les deux meetings ont vu défiler des publics différents mais le nombre était au rendez-vous, deux jours de suite. Si Hamma Hammami a réuni une salle comble, nombreux partisans de Béji Caïd Essebsi ont été contraints à attendre dehors faute de places. En effet, le Palais des sports affichait complet, déjà avant le démarrage de la manifestation, tandis que plus d’un millier de personnes ont dû se contenter de suivre l’événement sur un écran géant placé en plein air près de la salle sportive.
Et les événements ont continué de plus belle pendant tous le week-end où de nombreuses villes ont été visitées telles que Gafsa et Béja.

Plusieurs milliers de personnes ont entendu Béji Caïd Essebsi rassurer sur son état de santé, parler de la restauration du prestige de l’Etat et du rassemblement de tous les Tunisiens. D’autres ont applaudi Hamma Hammmi évoquer les libertés, la justice sociale et rappeler la mort des militants de gauche. Pendant que plusieurs autres ont scandé « Marzouki président ! » pendant qu’il se présentait comme un rempart au retour du « clan destourien » et à l’omnipotence.  Chacun son crédo. Chaque candidat a sorti sa carte gagnante : un vide sur la scène politique, la peur du retour de la dictature, ou un indéniable passé militant.

Durant le même week-end, l’autre candidat très en vue pour la présidentielle, Slim Riahi, a montré ses "talents d’orateur" sur la chaîne El Hiwar Ettounsi lors de l’émission à « Celui qui ose seulement ». Une prestation plus que controversée qui lui a valu des critiques de la part d’observateurs de la scène politique mais aussi des supporters de l’Etoile sportive du Sahel, club rival du CA qu’il dirige. Alors qu’il tentait de rassurer sur son succès de « troisième force politique du pays » Slim Riahi semble avoir fait tout le contraire et sa prestation a très peu séduit.

Si nombreux étaient conscients de l’importance de ce dernier week-end précédant l’élection de dimanche, d’autres, en revanche, sont carrément passés à côté. Hormis les candidats cités plus haut, aucun des autres n’a brillé par une quelconque prestation durant les jours écoulés. Hechmi Hamdi a organisé des meetings populaires dans plusieurs villes, Kalthoum Kennou, Mokhtar Mejri et Mohamed Frikha se sont déplacés à la rencontre de leurs futurs électeurs. Mais aucun d’eux n’a réussi à opérer une réelle démonstration de force.

L’importance des meetings organisés renseigne-t-elle sur le poids réel d’un candidat ? Ceci est très peu certain compte tenu de la déculottée que se sont prises des formations politiques ayant fait des salles combles lors de leurs meetings mais qui se sont retrouvés avec des scores dérisoires lors des élections de la constituante de 2011, comme des législatives de 2014. Où réside alors le réel tour de force de ce week-end préélectoral ? Les dés sont-ils déjà jetés et les politiques, conscients de leurs faiblesses, ont-ils jetés l'éponge, pendant que les autres, sûrs d'eux, se pavanent, déjà vainqueurs?
17/11/2014 | 1
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