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Chroniques
Allez vous faire voir chez les Grecs !
28/01/2015 | 15:59
3 min

Par Marouen Achouri


La victoire de Syriza en Grèce a été un véritable séisme en Europe. Les gauchistes sont arrivés au pouvoir ! Bien sûr, les marchés ont peur, l’Europe traditionnaliste a peur et on ne cesse de parler de ce parti qui veut tout changer avec un jeune à sa tête.

Alexis Tsipras, le nouveau Premier ministre grec, est âgé de seulement quarante ans. Il a constitué son gouvernement deux jours après l’annonce des résultats des élections et a prêté un serment civil, sans bible et sans archevêque. Certains expliquent la réussite d’une coalition de gauche radicale en Grèce par la situation calamiteuse du pays. Ils sont vraiment dans une situation de crise : un chômage qui atteint près du tiers de la population, des revenus réduits de près de 30% pour les fonctionnaires et les retraités, des milliers de foyers qui n’ont plus d’électricité car ils ne peuvent pas la payer etc.

En Tunisie, heureusement, la situation n’est pas aussi dramatique. On peut encore se permettre le luxe de faire des grèves et on peut encore arnaquer la STEG pour l’électricité. La classe politique n’échappe pas à cette comparaison, rien à voir entre les deux. Nidaa Tounes savait qu’il avait gagné les élections législatives depuis le 26 octobre 2014. Trois mois plus tard, on n’a toujours pas de gouvernement. C’est qu’il ne faudrait pas se presser pour sortir le pays du « goulot de la bouteille » comme dirait Béji Caïd Essebsi.

Chez nous, on y va tout doucement. Des rounds de négociation, des allers, des retours, des oui, des non, mais au final, rien ! Chez les Grecs, tout cela s’est passé à une toute autre vitesse. La raison principale est le fait que le gagnant des élections, Alexis Tsipras, n’éprouve pas le besoin de faire plaisir à tout le monde. Dans sa campagne électorale, il a été anti-droite, cette droite qu’il accuse d’avoir vendu le pays aux intérêts étrangers, d’avoir mal négocié la dette et d’avoir mis le pays dans une situation sociale et politique inextricable. Donc, il ne leur a pas tendu la main pour gouverner une fois le pouvoir conquis.

Chez nous ça se passe autrement. Les éléments de la campagne de Tsipras ressemblent à s’y méprendre à ceux employés par Nidaa Tounes : la troïka est un échec sur tous les niveaux, sa gouvernance est responsable de la situation économique et sociale difficile de la Tunisie, ils ont accumulé les dettes et sont responsables de l’état de faillite du pays. Pourtant, une fois les élections gagnées, c’est vers Ennahdha qu’on se tourne en premier pour tenter de mettre en place une composition gouvernementale qui pourrait éventuellement passer. On se met à faire des courbettes et le discours a complètement changé. Maintenant, Ennahdha est bourré de compétences, il serait irresponsable de gouverner sans eux et autres arguments. En fait, la volte-face est aussi radicale que la tendance gauchiste de Syriza. La question n’est pas de savoir si Ennahdha est capable de gouverner avec Nidaa Tounes ou pas, la question est de savoir quand est-ce que vous nous mentez ? Pendant la campagne pour vous faire élire ou aujourd’hui pour pouvoir rester à vos postes ?

Le consensus et le dialogue commencent à s’essouffler devant l’insistance de l’opinion publique et l’urgence de la situation du pays. Prendre le temps du dialogue est louable en soi mais le temps politique est différent du temps social. Pendant que les politiciens s’arrangent entre eux, c’est la méfiance qui se creuse auprès de l’opinion publique et les problèmes sociaux qui se creusent. Les politiciens pensent avoir le temps de peaufiner un gouvernement qui leur va mais ne se doutent pas qu’il risque d’être refusé par le peuple avant même d’avoir commencé à travailler.

Tout cela sans parler de l’impression manifeste de partage du pouvoir selon le poids politique de chacun et in fine, de concevoir une deuxième troïka pour la mettre aux commandes du pays. Peut-on espérer des résultats différents alors qu’on emploie la même recette ?


28/01/2015 | 15:59
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Commentaires (20)

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nazou
| 29-01-2015 21:41
mettez vous au travail !!!
La grece est endetté a plus de 22O% et elle n'a aucune industrie !!!
le jeune élu leur a vendu du vent !!! les grecques vont vite déchanter !!!
L'Europe s'est assise sur 120 milliards ,qu'elle a absorbée ! (que nous avons payé d'ailleurs )
Mais les preteurs ne vont pas effacer 300 milliards pour les beaux yeux de Syriza !!!
l'allemagne a raison ! les peuples européens ne pourront pas payer d'avantage !

Hayy Ibn Yagdhan
| 29-01-2015 15:58
L' endettement de la Grèce n'est que le symptôme d'un système malade. Les Oligarches et les centres d'intérêts (syndicats, association professionnelles...) grecs ont ruine la Grèce pour s'enrichir. Quand ils ont épuisé les capacités d'endettement du pays ils ont fait appels a la Troika (la Banque centrale européenne, le FMI et la Commission Européenne). La Troika est venu au secours des banques européennes surtout Françaises et Allemandes qui ont alloué des prêts douteux et a des objectifs productifs. La Troika a aussi condamne la Grèce a la misère et a la depression économique.

Le scenario Grec se repete en Tunisie avec un délai de 10 ans, la Troika tunisienne a recrute 200 000 personnes a la fonction publique tout comme le PM Grec en 2003. Les leaders financiers tunisiens se vantent de leur expertise a souscrire a des prêts a des taux usuriers de 6% et plus en dollars dans un environnements ou plusieurs pays reçoivent des taux d'intérêts négatifs. Ces emprunts ne sont pas vraiment nécessaire vu qu'ils ont destines a une dépense locale en dinars pour payer les 800 MD de salaires mensuels a une bureaucratie de plus de 800 000 employes. La Banque Centrale pouvait consider un "Quantitive Easing" comme la BCE qui va créer 1100 Milliards d'euros. Puisque le dinar est lie a l' Euro, notre Banque Centrale peut procéder a des politiques monétaires similaires avec un risque minimum.

Le taux d'endettement de la Tunisie est faible quand on le compare a la Grèce, mais la Grèce paye un taux d'intérêts de 2.6%, le service de la dette Grecque est de 8 Milliards de dollars. La Tunisie est soumise a un taux d'intérêts plus usurier.

petit x
| 29-01-2015 12:55
Syrisa irait-il loin dans son ouevre ?
Certainement pas parce qu'en économie les lois et règles son têtues.
Une Grèce fortement endettée et aux moteurs de croissance en pannes ne donne aucune chance à Syrisa d'agir en dehors du dicta du FMI et de l'Europe; il n'y a que le style qui va changer.
Vous allez entendre parler des difficultés de ce nouveau gouvernement dans moins d'une année.
Chers Tunisiens ne rêvaient pas trop, si vous voulez sortir de ce pétrin, mettez-vous au boulot le plus vite possible et soyez compétitifs sinon le sous-développement vous envahit davantage.

Mohamed Salah
| 29-01-2015 10:52
Franchement, après un moment de reflexion après les élections durant lesquelles j'étais un de ces citoyens qui voulait un changement des politiciens et des politiques et surtout ceux qui nous gouvernent, j'ai constaté que BCE a sacrifié son parti et le pays en choisissant de se presenter aux présendentiels. Il a choisi son intéret personnel au depend de la patrie et de Nidaa Tounès, Si il n'était pas président aujourd'hui ,il pourrait former un gouvernement deNidaa tounès alimenté par quelques elements des autres partis pour atteindre une majorité parlementaire suffisante et pas necessairement confortable, mais il aurait su convaincre ses opposants et aurais à chaque fois usé de sa capacité de negociateur pour expliquer ses idées et dissuader ses retracteurs. Malheureusement, il a choisi la presendentiel, ou il sera obligé sans équivoque de respecter la constitution et la separation des pouvoirs entre le gouvernement et la presidence, il a laissé ces orphelins de Nidaa Tounès qui apparamment n'ont aucun sens de la negociation et persuasion , ce Nidaa qui commence a se dechirer avant de commencer un vraie exercice de pouvoir. Je suis certain que si c etait BCE qui formait son gouvernement , on aurait pas attendu tout ce temps et il saurait le constituer dans deux semaines au Max. Non, il nous a choisi quelqu'un de l'exterieur pour soit disant dire a je ne sais qui ," vous voyez je suis democrate et je n' accapare pas tous les pouvoirs". Mais on s en fou que vous accaparez ou non, nous citoyens seront tjrs la pour t'observer et sortir dans les rues si vous montrez meme ton bout de nez vers un retour de la tyranie ou autres intentions mal faisants pour la Tunisie. On vous a elu pour gouverner et nous montrer ce que vous savez faire pour la Tunisie, pour pauvreté , la justice, la liberté, le travail et et et.



Il parait que tous politiciens en tant que vous etes anciens , moins anciens ou nouveaux , vous etes des traitres , des apprentis, des affairistes de très mauvais gout....

Voila mon coup de gueule d'après election.

Merci

Kairouan
| 29-01-2015 08:24

Bonjour et Merci pour votre rappel, il y a quelque temps, du chapitre IX - At-Tawbah; un rappel etrange, il faut dire, mais qui invite a une si belle meditation.
En toute amitie et en vous souhaitant sante, serenite et bonne continuation!
Imen

boubaker sadok
| 28-01-2015 20:26
la gauche coincé qui veut ménager la chèvre et le chou sans le courage des reformes décisives est l'image de l'immobilisme de la gauche qui n'ose pas prendre les décisions difficiles et vitales pour l'avenir du pays

DHEJ
| 28-01-2015 20:18
Comme architecte institutionnel!

maamar
| 28-01-2015 19:52
Mr Marouen vous ne manquez vraiment pas d'air.
Votre discours n'est ni à droite ni à gauche il est tout simplement populiste. Le parallèle que vous faites entre la Grèce et la Tunisie est tout ridicule. A moins que vous teniez compte de l'avis des allemands qui traitent les Grecs" d'Arabes d'Europe" Je crois que vous êtes bien servis.

Biotekk
| 28-01-2015 19:29
Prenons l exemple de l Allemagne. SPD et CDU se sont vachement battus l un contre l autre Pendant les elections. Apres les resultats 40% CDU et 27% SPD ils ont du faire Une coalition car aucun parti ne pouvait pretendre le droit de gouverner seul. C ca Le choix du people, tel que Le notre. En nahdha doit etre consulte Meme si ceci fait mal.

Hashtag
| 28-01-2015 19:17

Ce n'est pas de changer la composition du gouvernement mort-né, mais changer de premier ministre. Parce que les tergiversations de Mr Essid n'augurent rien de bon !
Il faudrait designer un homme à poigne, qui sais ce qu'il doit faire, qui n'hésite devant rien et accomplit sa tache sans se soucier des susceptibilités et des commentaires des uns et des autres. Un homme honnête volontaire, mais aussi ferme, sûr de lui et intransigeant.
La compromission avec des rétrogrades ne fera pas avancer le schmilblick. Il est donc nécessaire de composer avec les partis républicains qui sont représentés à l'assemblée du peuple.