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Business News grandit !
10/12/2018 | 03:17
8 min
Business News grandit !


Business News innove et lance, à partir d’aujourd’hui lundi 10 décembre, de nouvelles rubriques pour ses lecteurs et une version destinée à l’élite tunisienne arabophone.

Quelles sont les raisons de ces changements, quels sont ces changements, qu’est-ce qu’on attend à travers eux… Voici notre démarche.

 

Le 15 janvier 2019, votre journal électronique Business News fêtera son onzième anniversaire. L’aventure est née d’une passion incommensurable pour le journalisme de son directeur-fondateur Nizar Bahloul. Cette aventure a connu, depuis, quelques tournants majeurs.

Essentiellement d’ordre économique, en raison de la situation politique qui prévalait, Business News essayait à l’époque de trouver juste une petite place  parmi les mastodontes et les dinosaures qui dominaient le paysage médiatique. Face à un régime dictatorial qui pouvait remplacer, à tout moment, votre page d’accueil par le fameux « Error 404 » (plus connu sous le nom de Ammar 404 chez nous), la rédaction marchait sur des œufs et s’obligeait à un contenu sobre et politiquement correct. Ou presque. Ses actionnaires fondateurs Taïeb Zahar, Nizar Bahloul, Taoufik Habaieb et Karim Skik savaient que l’aventure était assez périlleuse.

La révolution fut pour nous le premier tournant, c’était l’occasion de faire du journalisme comme on aime, comme on l’entend, comme on veut. C’est toute la ligne éditoriale qui a été changée. Business News reste un journal économique, mais il est devenu essentiellement politique. Il défend une idéologie et une idée particulière de ce que devrait être la société tunisienne. Nous avons un modèle de journalisme et de journalistes que nous suivons avec beaucoup de conviction et très peu de moyens (humains et matériels) et chez qui nous avons appris ce qu’est le journalisme. Ils s’appellent feue Françoise Giroud ou Jean Daniel, ils s’appellent L’Observateur, l’Express ou The Economist. Il n’est pas interdit de rêver, il n’est pas interdit d’être ambitieux, il n’est pas interdit de défendre ses valeurs.

 

Ces valeurs ont constitué pour nous la colonne vertébrale de chaque article, et elles commencent par la soif d’un idéal de justice. Ce n’était pas ainsi facile de défendre, en pleine révolution, ces figures de l’ancien régime au nom d’une justice équitable. A quoi servirait, sinon, une révolution si son appareil judiciaire va juger ses justiciables sur la base de leurs fonctions passées et non sur les délits qu’ils ont commis ? Les autoproclamés révolutionnaires l’entendaient autrement et plusieurs, parmi eux (dont des magistrats), gardent encore cette ligne revancharde et moyenâgeuse et refusent de laisser l’appareil judiciaire traiter des dossiers au lieu de traiter des personnes. Dans ce registre, on nage encore en plein délire, car plusieurs parmi les magistrats qui jugent les supposés corrompus sont eux-mêmes des suspects de corruption. Plusieurs parmi les autoproclamés révolutionnaires qui veulent condamner les « azlem » trainent eux-mêmes des casseroles.

Dénoncer ces gens-là, rompre avec ces pratiques et rêver d’un idéal de justice demeure une priorité éditoriale pour Business News. Et tant pis pour les autoproclamés révolutionnaires, les mercenaires de l’étranger, les donneurs de leçons payés par les ONG, qu’ils poursuivent leur chemin, Business News ne leur est pas destiné.

Les autres valeurs que nous prétendons défendre et faisant partie de notre colonne vertébrale dans chacun de nos articles sont la démocratie, qu’il faut défendre à tout prix. La liberté d’expression sans laquelle nous ne pouvons pas vivre. Sur ce point, nous pouvons déclarer, sans grand risque d’être démenti, que ce point figure parmi les très rares réussites et acquis des Tunisiens depuis la révolution. Que Business News fasse partie de ce paysage médiatique qui a réussi ce tournant et a résisté aux différents gouvernants au pouvoir depuis 2011, est un honneur et une grande fierté. Idem pour les libertés, toutes les libertés, y compris la liberté de la femme (surtout la liberté de la femme), la liberté de grève, la liberté du travail, la liberté tout court. C’est l’air que toute la rédaction de Business News respire et en insuffle à ses lecteurs.

Enfin, on ne saurait ne pas évoquer notre amour pour une Tunisie progressiste et laïque vivant dans une économie ouverte et libérale capable de donner du travail et de la croissance à tous ses citoyens. En 2018, une Tunisie composée majoritairement de jeunes ne saurait être rétrograde et moyenâgeuse, elle se doit d’être progressiste. La liberté de conscience garantie par la Constitution exige que la Tunisie soit laïque pour que tous ses citoyens, qu’ils soient monothéistes, musulmans, juifs ou athées y vivent comme des citoyens à part entière sans distinction. Défendre toutes ses valeurs, défendre la liberté, la justice, l’égalité est un honneur, une fierté et une raison de vivre pour nous.

 

Nous avons travaillé ainsi de la révolution jusqu’aux élections de 2014 avec beaucoup d’aventures qui passent des menaces terroristes au harcèlement judiciaire. Les comptes étaient au vert et les statistiques dépassaient de loin nos objectifs. Tout ceci nous a permis de recruter de plus en plus de personnel (journalistes, modérateurs, etc), et créer de plus en plus de rubriques. La récompense était au rendez-vous, très rapidement Business News est devenu (et est encore) le journal francophone le plus lu de Tunisie. Ce succès était cependant un plafond de verre, mais aussi un piège.

Quand vous êtes premiers, tout le monde veut prendre votre place. Il fallait donc innover, sauf que nous avons fait ces dernières années du sur-place. Même si nous sommes restés premiers parmi les journaux politiques purement francophones, nous n’avons pas beaucoup avancé. Nous avons même été dépassés par quelques confrères qui ont lancé une version arabe et varié leurs sujets pour toucher les people, le sport ou les faits-divers, des rubriques fortement porteuses en audience.

Comment innover tout en gardant son ADN ? Comment faire des stats tout en gardant sa ligne éditoriale politico-économique et défendant des valeurs bien précises ? Comment convaincre des annonceurs avec des stats en baisse ? Comment ne pas licencier du personnel et rester en vie avec un chiffre d’affaires en chute et des résultats déficitaires ?

L’autocritique est nécessaire, les problèmes sont identifiables, mais les solutions n’existent pas vraiment. Car le problème vécu par Business News touche la quasi-totalité des journaux écrits (imprimés et électroniques) de par le monde. Grâce à l’appui de l’ambassade de France à Tunis, nous avons pu bien étudier cette crise économique qui touche les médias. C’est le business model lui-même (basé sur la publicité) qui est devenu inefficient. Il y a une seule chose à faire cependant et tout le monde s’est accordé à le dire : pour ne pas mourir il faudra innover, innover et  encore innover.

 

Les idées d’innovation existent, mais il faudra d’abord investir. Des investissements plus ou moins lourds que l’actionnariat du journal n’avait pas. Notre ancien actionnaire fondateur, Réalités, avait les mêmes soucis financiers et il a donc été convenu de se séparer pour qu’un nouvel actionnaire puisse entrer dans Business News.

Septembre 2018, Karim Guellaty entre dans le capital, avec plein de projets en tête, et Nizar Bahloul y augmente ses parts. Un pacte d’actionnaires est convenu pour que le nouveau venu ne s’immisce pas dans la rédaction. Ce n’est pas ce qu’il cherche, comme ont pu le constater les rédacteurs en chef du journal, les gardiens les plus zélés de la citadelle de la rédaction. Karim Guellaty rêve d’une presse réellement libre et indépendante défendant les mêmes valeurs que les siennes.

 

 A gauche Karim Guellaty, à droite Karim Skik ; deux des actionnaires de Business News

 

Des fonds sont injectés pour pouvoir innover et les tous premiers fruits de cette innovation sont aujourd’hui sous vos yeux. Ce n’est qu’un début.

Outre le toilettage graphique de Business News version française, une version arabe voit le jour. Son contenu ne diffèrera pas de la partie française en ce qui concerne l’actualité et les analyses. Il était impératif pour nous de faire ce choix afin que la partie arabe véhicule exactement les mêmes valeurs de la partie française. Nos lecteurs arabophones auront quasiment le même contenu que les francophones et c’est toujours le même type de public que nous ciblons : des cadres supérieurs, des politiques, des diplomates, des investisseurs…

Il y aura une petite différence, en revanche, dans les articles d’opinion. Chaque partie aura ses propres chroniques hebdomadaires et tribunes. Pour cette partie arabe, nous avons le plaisir d’annoncer l’arrivée dans la famille de Business News de la professeure Neïla Sellini et de la célèbre blogueuse Bent Trad. Nos chroniqueurs de la partie française Sofiène Ben Hamida et Marouen Achouri vont exercer leurs talents bilingues avec des chroniques spécialement dédiées à nos nouveaux lecteurs. Il y aura enfin la chronique du nouveau rédacteur en chef principal Mongi Khadraoui, ancien secrétaire général du SNJT et journaliste de talent depuis des décennies.

 

La deuxième innovation visible à partir d’aujourd’hui est le lancement de la partie vidéos sous-titrées. C’est un nouveau pôle que nous avons créé et qui sera dirigé par Insaf Boughediri qui se joint à nous après avoir fait le bonheur de médias réputés comme Le Renouveau, La Presse, Nessma TV ou Al Hiwar Ettounsi. Elle aura pour charge de piloter ce projet et de lancer, mi-2019, la première web TV tunisienne d’actualité.

Outre ces lancements et ces toilettages, la rédaction a désormais un nouvel organigramme avec Mongi Khadraoui rédacteur en chef principal, Marouen Achouri et Insaf Boughediri, rédacteurs en chef exécutifs et Ikhlas Latif et Synda Tajine, rédactrices en chef adjointes. Bien entendu, toute cette équipe de dirigeants ne saurait travailler sans une grande équipe de journalistes. De nouveaux recrutements ont été effectués tout au long de ces deux derniers mois et d’autres le seront au cours de la prochaine période.

Ces lancements ne sont qu’un avant-goût de cette nouvelle ère de Business News. Plusieurs autres projets seront lancés au cours de l’année 2019 dont la web TV comme annoncé plus haut, une version papier ciblée et spécialisée, l’application bien entendu etc.
Notre objectif est de toucher un lectorat plus large et de lui communiquer les valeurs auxquelles nous croyons et dont on n’a pas dévié d’un iota.

Ce n’est d’ailleurs pas un hasard que la date choisie pour le lancement de ces premiers changements soit le 10 décembre 2018 coïncidant avec l’anniversaire de la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Les valeurs incarnées par la Déclaration de 48 sont identiques aux nôtres. Nous les épousons toutes !

Ce que nous pouvons promettre à nos lecteurs, c’est que ces valeurs seront toujours défendues par notre rédaction, quel que soit le gouvernement à venir, quel que soit le pouvoir en place, quelle que soit la composition de l’actionnariat. Bonne lecture ! Bonne vision !

 

La rédaction de Business News

10/12/2018 | 03:17
8 min
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Commentaires (43)

Commenter

Mouzal
| 13-12-2018 22:50
C'est toujours apprécié de bien grandir.
Une question toutefois pourquoi le site n'est-il pas sécurisé?
Impossible de l'afficher à travers:
htpps//www.businessnews.com.tn/

tounsia2
| 12-12-2018 09:37
SVP, veuillez lire "J'espère que la rédaction de BN aura LA GENEROSITE de les traduire en Français . . ."
Merci

PS: je n'ai pas mis les accents sur le mot majuscule pour éviter d'apparition des points d'interrogations au milieu du mot

Slaheddine Karoui
| 12-12-2018 08:24
Je consulte systématiquement votre journal. J'en suis satisfait, notamment par l'édito et les chroniques en osant vous demander de livrer à vos lecteurs une chronique sur l'état financier du pays deux à trois fois par an. Bonne chance et grandissez dans tous les domaines, dont surtout la qualité des livraisons.

Zohra
| 12-12-2018 06:04
Sabeh enour,

Quelle est différence entre vous et Nahdha ? Aucune tous les deux vous voulez detruire notre identité.

Et pour ca vous avez vraiment de la marge, il faudrait se lever de bonheur pour détruire ce que Bouguiba avait construit.

Ya chakhloul

HatemC
| 11-12-2018 22:16
Assumes ton arabité sur la Tunisianité et ne mets pas dans la balance Bourguiba pour te justifier... assumes et n'esquives pas ... Bourguiba a été trompé par M'zali yé bouhéliyé ... HC

tounsia2
| 11-12-2018 20:12
. . . les chroniques de Mongi Khadraoui et Neila Sellini sont impressionnantes tant par le niveau d'analyse que par la beauté de la plume ; J'espère que la rédaction de BN aura l'indulgence de les traduire en Français pour ses fidèles lecteurs qui ne savent pas lire en arabe et qui sont visiblement nombreux. . .

Zohra
| 11-12-2018 20:07
Je ne suis pas complexée de ma langue, la langue arabe est enseignée a Henri IV SVP.
Allez-y faire un tour aux langues orientales, vous allez voir des francais de souches qui l'enseigne merveilleusement mieux quiconque.
Mon ex chef un français, à sa retraite a réalisé son rêve écrire et lire l'arabe, c'est beau.


Vous faites allusion à Nahdha à travers la langue arabe c'est triste.

Zohra
| 11-12-2018 19:48
Tout d'abord bonsoir cher Hatem.

Ha ha ha excellent, vous voulez nous enlever quoi ? Dans quelle illusion vous vivez.
Depuis mon jeune âge mon amour pour Bourguiba n'avait pas de limite. Wallah wallah wallah, une fois j'avais fait plus de 15 km a pieds pour aller le voir j'avais l'âge de 10 ans. Je l'avais adoré.
Et je n'irai jamais jamais contre les idées de mon zaim.
L'arabe est la langue officielle de la Tunisie, comme l'avait instauré mon amoureux.

Haba min hab wa karika min karih

Avec tous mes respects

HatemC
| 11-12-2018 19:23
L'arabe n'a jamais été la langue des Tunisiens, les Tunisiens parlent une langue qui emprunte juste des mots de l'arabe, mettez vous cela en tête une bonne fois pour toute, les islamistes nous imposent l'arabe et on a vu le désastre sur les Tunisiens, ils sont des trilingues analphabètes '?'
L'Algérie et le Maroc ont enlevé l'arabe est sa langue de leur constitution et mis en opposition la langue amazigh qui devient la langue officielle qui est parlé et l'arabe la langue administrative '?' Nos voisins sont décidément moins colonisés dans leur tête et reviennent à leur vraie valeurs '?'. HC

Zut et Flûte
| 11-12-2018 19:22
@Le Nomade
Votre commentaire me fait lire en vous mieux que dans un livre;
Cet air supérieur que vous prenez,cette note d'ensemble que vous donnez,cette façon de nommer publiquement vos amitiés , bref en deux mots:
Tout respire en vous l'expatrié ,sans doute de l'Enseignement,votant à gauche, riche de son salaire en '?' ,qui converti en DT,lui permet de faire effectivement du nomadisme touristique en Tunisie,faisant le Nabab lui qui,s'il était resté en France serait probablement avec .... Les Gilets Jaunes dans la rue.
Meskin ,el gaouri ,jey yetkaber ãlè Syèdou,yesskhayel kol mèhou mdawer kaãk*
*Dites à vos amis de vous traduire,et que cela vous serve ,à vous,de leçon pour le reste de votre séjour.