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BMW veut quadrupler ses achats dâEUR(TM)équipements en Tunisie
31/01/2008 | 1
min
BMW veut quadrupler ses achats dâEUR(TM)équipements en Tunisie
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Après les avoir doublées entre 2006 et 2007, le constructeur automobile allemand BMW veut doubler encore une fois ses commandes d’équipements en Tunisie. Après les volants, pommeaux de leviers de vitesses ou tableaux de bord, on envisage l’achat de nouvelles pièces fabriquées dans nos usines. Une délégation est venue cette semaine spécialement de Munich à cette fin. Business News a rencontré les membres de cette délégation qui nous ont semblé très convaincus et déterminés à faire confiance aux équipements fabriqués en Tunisie, non pas seulement en raison du rapport qualité-prix, mais parce que l’option leur permet de vendre plus de véhicules sur notre marché grâce à la politique de compensation.

Depuis un bon bout de temps, les volants de la BMW série 5 et tous les volants de Mini sont fabriqués en Tunisie. Idem pour les sacs d’airbags, les pommeaux de leviers de vitesse, les tableaux de bord de certains modèles ou encore les câbles, les faisceaux de câble et les panneaux de portes en cuir. BMW, à l’instar de plusieurs constructeurs européens, fait confiance aux industriels tunisiens ou étrangers installés en Tunisie. Pour les prix et la qualité des produits, le site tunisien a toujours été compétitif. N’empêche ! Les sites de l’Europe de l’Est présentent également beaucoup d’avantages et on y retrouve des produits à un rapport qualité-prix similaire qu’en Tunisie. Parmi les avantages de l’Europe de l’Est, il y a notamment la proximité géographique favorisant la rapidité des livraisons grâec au réseau routier et ferroviaire avec un coût de transport moindre que l’avion ou le bateau. Il y a également l’aspect culturel, certains constructeurs (même s’ils ne l’avoueront jamais), préfèrent toujours donner des marchés à des Européens, plutôt qu’à des pays du sud lorsque le rapport qualité-prix est sensiblement le même.




Ces données commencent depuis quelques semaines à changer avec l’ouverture de l’Europe à 25 et les coûts salariaux, en nette augmentation, de l’Europe de l’Est. S’il y a quelques années, on pouvait acheter moins cher à Prague et à Bucarest qu’à Monastir ou Tunis, il n’en est plus vraiment de même aujourd’hui. « La Tunisie redevient plus compétitive en terme de prix par rapport à l’Europe de l’Est, nous dira ce haut responsable des achats chez BMW Munich qui siège dans les conseils d’administration du constructeur. Les salaires en Tunisie n’ont pas connu la même augmentation qu’en Europe, d’où un coût final qui devient plus avantageux ou égal quand on prend en considération les coûts et délais de livraison ».
Côté qualité, on ne discute naturellement point. Chez les constructeurs européens, cet aspect prime sur tous les autres et les usines tunisiennes (parmi lesquelles on retrouve de nombreuses marques européennes qui ont délocalisé chez nous) n’ont aucun problème de ce côté.




A coût égal, les constructeurs ont donc le choix entre un site tunisien et un site est-européen et pour les convaincre de venir faire leurs emplettes en Tunisie, il faut d’autres arguments. Celui de la compensation, applicable depuis les années 70, a toujours été excellent pour faire venir les responsables d’achat des constructeurs. Le système, rappelons-le, exige qu’un constructeur automobile ne puisse vendre ses véhicules en Tunisie que s’il a acheté pour le même montant des équipements dans des usines installés dans le pays. Ce système a permis la création de milliers d’emploi et la création d’un pôle industriel des plus modernes. Les plus grands constructeurs internationaux (Mercedes, BMW, PSA, VW, Ford…) achètent depuis des années des centaines de types d’équipements en Tunisie et trouvent satisfaction.
Pour BMW, comme pour les autres fabricants, on a toujours accepté de jouer ce jeu de la compensation dès lors que les règles sont claires et qu’ils ont la possibilité d’exporter leurs véhicules à un volume égal à celui de leurs importations. Chez le constructeur munichois, on est prêt carrément à quadrupler le montant. En 2006, le montant des achats de BMW ne dépassait pas les sept millions d’euros, contre 15,4 millions d’euros en 2007.



La délégation venue cette semaine en Tunisie envisage de doubler ce montant pour le porter à 30-40 millions d’euros à la fin 2008. « A prix égal, je suis prêt à changer de fournisseur puisque j’ai un avantage ». L’avantage en question est celui de la compensation et ce responsable de BMW est venu chercher la garantie que s’il commande deux fois plus en Tunisie, il peut vendre deux fois. « Nous n’avons pas de problème de qualité (leurs fournisseurs en Tunisie sont des multinationales globalement) et nous sommes prêts à dépasser les problèmes logistiques de transport et de délais de livraison. Ce qu’on veut est cette relation gagnant-gagnant dans laquelle chacune des deux parties trouve son compte. Nous sommes totalement disposés à aider les pays en développement et cela fait partie de notre stratégie chez BMW », nous dit-il, rappelant cependant qu’il est nécessaire qu’il ne soit pas perdant au change.




Interrogé par Business News sur la compensation, M. Mohamed Ben Jemâa, directeur de Ben Jemâa Motors concessionnaire tunisien de BMW, nous affirme qu’il n’a aucun problème par rapport à ce point. « L’administration tunisienne s’est toujours conduit comme il se doit avec nous et conformément à la règle établie de la compensation. Il nous est même arrivé d’être déficitaire (plus d’importations que d’exportations NDLR), mais on a été compréhensifs avec nous et ont tout fait pour aider notre développement et notre expansion ».



Le témoignage de M. Ben Jemâa a de quoi rassurer les responsables allemands et les encourager à mener à terme leur stratégie puisqu’ils vont pouvoir vendre plus de véhicules chez nous. Nous nous interrogeons cependant si ce témoignage est valable pour tous les concessionnaires ? Les Allemands que nous avons rencontrés se sont également posé cette question. C’est que dans le petit monde de l’automobile, rien ne se cache et si un concessionnaire se plaint d’un fournisseur ou d’une administration, tous les autres vont le savoir en un temps record. Éviter ces déconvenues et malentendus est dans l’intérêt de l’industrie tunisienne, de l’emploi dans nos usines, mais également chez nos concessionnaires qui emploient aussi des centaines de personnes, les forment (en Tunisie et à l’étranger) et participent pleinement à la croissance économique.
Du côté de BMW, il n’y a aucun problème et d’après l’enthousiasme que nous avons observé chez les responsables allemands, il y a de fortes chances que les commandes d’achat vont être multipliées par quatre cette année, par rapport à 2006. Espérons voir cet enthousiasme chez tous les autres constructeurs allemands français et italiens, mais aussi coréens et japonais. Un enthousiasme dont les effets positifs vont profiter d’abord et avant tout à la Tunisie.


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