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Blocage des notes vs gel des salaires !
22/03/2018 | 19:59
4 min
Blocage des notes vs gel des salaires !

Le bras de fer opposant le ministère de l’Education à la Fédération générale de l’Enseignement est toujours engagé. Le clivage entre les deux parties ne semble pas prendre fin. Au contraire, la situation ne cesse de s’envenimer et les choses vont de pire en pire. Retour sur les dernières péripéties d’une affaire qui touchent la majorité des foyers tunisiens.

 

Comme décidé par la commission administrative relevant de l’UGTT, aujourd’hui, jeudi 22 mars 2018, a été la journée des enseignants. Un grand rassemblement a été organisé ce matin devant le siège du ministère de l’Education, en présence de plusieurs enseignants qui ont répondu à l’appel de la Fédération générale de l’Enseignement. Les protestataires se sont dirigés par la suite à la place Mohamed Ali, au siège de la centrale syndicale.

A cette occasion, le secrétaire général de la fédération, Lassâad Yaâcoubi a prononcé un discours pour enflammer la foule, tout en poursuivant son escalade. Yaâcoubi considère que l’enjeu est de taille et que l’affaire est devenue une question de dignité. « Les enseignants ne doivent pas se plier, ni renoncer à leurs revendications. Je vous remercie pour tout votre courage et votre militantisme, notamment, votre honorable décision de bloquer les notes des élèves », a-t-il ditLe secrétaire général s’est félicité de l’absence de toute réaction de la part des parents des élèves, considérant que leur position confère une certaine légitimité à leur action. Cela dit, il a préféré adresser « ses conditions » au chef du gouvernement, puisqu’il n’y a plus de terrain d’entente avec le ministre de l’Education, Hatem Ben Salem.

 

Il faut dire que la mesure annoncée par M. Ben Salem lors d’un point de presse tenu à l’issue du conseil des ministres concernant l’éventuel gel des salaires, a été comme un véritable séisme pour Lassâad Yaâcoubi et ses acolytes. En effet, le conseil ministériel avait décidé que le ministre de l’Education pourra prendre toutes les mesures organisationnelles, légales et administratives pour résoudre le blocage des notes de la part de la Fédération générale de l’enseignement, et ce, afin de mettre fin à cette déstabilisation inadmissible du système éducatif.

Une décision annoncée la vieille du rassemblement de colère prévu par les enseignants en a déstabilisé plus d’un, faisant de la manifestation tenue aujourd’hui, une occasion pour le syndicaliste controversé de rappeler au ministre de l’Education son passé au service du régime de Ben Ali. D’ailleurs, une grande partie des slogans scandés par les manifestants a été dédiée à cet effet. Mais les effets de cette décision ne se sont pas arrêtés là. Certains enseignants ont mené toute une campagne à travers les réseaux sociaux pour dénigrer le ministre, tout en s’attaquant aux internautes qui se sont félicités de la mesure de gel des salaires qui pourrait être prise par le ministère en cas de poursuite de l’escalade par le syndicat.

 

Ce n’est pas plus tard qu’aujourd’hui, que la Fédération générale de l’Enseignement a exhorté les directeurs des établissements scolaires de ne pas communiquer la liste des enseignants qui se sont abstenus de remettre les notes de leurs élèves à l’administration. Une ingérence dans les affaires administratives diront certains, mais ce n’est pas de l’avis de la Fédération qui se croit tout permis.

Cette même fédération a complétement rejeté une décision de justice rendue par le juge de la famille. En effet, le juge a appelé la Direction régionale de l’Enseignement de mettre fin au blocage des notes, considérant cette mesure comme une atteinte aux droits de l’enfant et une violence morale et psychologique à son encontre.

D’ailleurs, M. Yaâcoubi avait commenté ce jugement, considérant que la justice « ne devrait pas s’ingérer dans ces affrontements » étant donné que les mouvements de protestation des enseignants du secondaire étaient une affaire syndicale et non pas judiciaire.

« Le ministère de l’Education cherche à impliquer les élèves dans des conflits en recourant à la justice pour lever le blocage des notes. C’est une décision qui vise à condamner et punir les enseignants par la loi car le ministère s’est trouvé incapable de parvenir à des solutions », précise-t-il.

 

Ainsi, et au vu des derniers développements, la situation de crise semble persister plus que jamais. La politique d’escalade a été adoptée par les deux parties. Entre le ministère qui considère le blocage des notes comme une ligne rouge à ne pas franchir, et le syndicat qui puise la légitimité de son action dans le silence radio des parents, l’intérêt de l’élève ne figure sur aucune des priorités des intervenants. Dire que la réforme du système éducatif est l’un des besoins imminents du moment, est à priori déplacé, puisque le débat est porté SUR d’autres sujets, pour le moins futiles.

 

 

Sarra HLAOUI

22/03/2018 | 19:59
4 min
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Commentaires (10)

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LARIO
| 30-03-2018 12:49
mr taboubi et mr chahed doivent siffler la récréation, on est au bout du tunnel, c'est devenu un peu tard, mr le ministre doit étre compréhensif, presque 100% de son corps enseignant sont en désaccord total avec lui, il n' y a plus de moyens pour engager des pourparlers avec lui, le seul moyen est d'entamer le plus tot possible une nouvelle négociation sans aucune condition des deux parties sous l'égide du président du gouvernement et le sécrétaire général de l'UGTT en constituant une nouvelle commission de hauts responsables du ministére et de la fédération. Notre ministére de l'éducation est appauvrie, un budget complémentaire est d'une nécessité absolue

sador
| 24-03-2018 08:09
Le gouvernement doit tenir bon.Aucune concession.Pas de négociations avant la remise des notes.Sinon le gouvernement sera considéré comme une pétaudière et perdra de sa crédibilité.Y'en a marre des dictatures des corporations qui sont en train de phagocyter une démocratie naissante.

Nephentes
| 23-03-2018 12:22
Cette escalade est obscène.

Ces enseignants sont payés pour servir l'intérêt général ; Quel avenir pour ces centaines de milliers d' enfants ?

Un enseignant a pour mission quasiment sacrée :éduquer des enfants et adolescents, c'est à dire contribuer de manière décisive à l'édification de leur avenir;

Cette mission est totalement ignorée actuellement, dans le cynisme et l'irresponsabilité les plus complets.

A t'on affaire à des enseignants ou à des voyous
Comment peut on se prétendre enseignant en agissant de la sorte

Comment l'Education Nationale peut elle encore être un service d'utilité publique avec des soi-disant "enseignants" fonctionnaires aussi irresponsables si ce n'est criminels

Ridha_E
| 23-03-2018 11:12
Comment voulez-vous que les internautes ne se félicitent pas de la mesure du gel des salaires de ceux qui utilisent le chantage comme moyen de débat ?
Cette décision aurait dû être prise depuis l'époque de Jalloul. Mais, comme les gouvernements successifs ont fait preuve d'une faiblesse sans précédent, ce monsieur s'est cru tout permis : il menace, tance, insulte et fait de la surenchère bête et stupide.
Comment cet idiot peut-il dire que, puisque les notes sont communiquées aux élèves, ne pas les communiquer à l'administration ne pénalisent pas ces derniers ?
Ignore-t-il que, pour s'inscrire pour un concours ou un examen, chaque élève doit présenter SES bulletins qui ne peuvent être fournis que par l'administration ?
J'espère que cette fois le ministre, avec le soutien de tous les ministres et de tous les élus PATRIOTES, va tenir bon et mettre fin à cette mascarade menée par ce va-t-en-guerre sans cervelle.

Helios
| 23-03-2018 10:51
Le ministre doit gagner le bras de fer et appliquer la loi pour le bien des enseignants, des parents et des élèves. Une situation indigne pour l'UGTT et qui risque à entrainer un mauvais tournant pour les générations futures. Mais soyons optimistes, si on est dans un pays de droit et de droits.

raspoutine
| 23-03-2018 07:57
en bloquant les notes vous prenez les élèves et les parents en otage ce qui n'est pas normal. soyez à la hauteur de vos revendications

HAMADI
| 23-03-2018 06:35
L'UGTT VEUT SOUMETTRE L'ETAT A SES DESIRS et moi simple citoyen je préfère vivre sous un état solide qui assure ma sécurité et une école sous la tutelle de l'état que de vivre sous l'esclavage de L'UGTT ? REGARDEZ TOUTES LES DERIVES QUI SONT CAUSES PAR L'UGTT DANS TOUTES LES ENTREPRISES PUBLIQUES ET PRIVEES,? ILS BRANDISSENT LE SLOGAN DE LA JUSTICE SOCIALE POUR ARRIVER A LEURS FINS ? MAIS LA REALITE EST TOUT AUTRE ? SI NON COMMENT OSER NOUS PIETINER AU POINT DE CONFISQUER LES NOTES DE NOS ENFANTS ET METTRE L'ENTREPRISE SCOLAIRE QUI EST SACREE POUR NOUS SOUS LEUR CONTROLE ? NOUS PARENTS D'ELVES ET SIMPLE CITOYENS NOUS REFUSONS CETTE DICTATURE ET NOUS SOMMES POUR L'AUTORITE DE L'ETAT ET LE DIALOGUE QUI RESPECTE L'ETAT ?

regalo
| 22-03-2018 22:01
L'article me rappelle les lèche-bottes de l'ancien régime.Le manque d'impartialité et de professionnalisme sont remarquables;le gouvernement ne peut rien contre les revendications légitimes et déjà accordées par le gouvernement en 2011;l'escalade profitera aux enseignants qui vont jusqu'à déclarer une grève ouverte que le ministre ne pourra contenir et finira par être limogé.

Ali
| 22-03-2018 21:53
On est avec vous M le Minisre. Il faut sévir face à ces énergumènes qui prennent les élèves et leurs parents en otage.
IL NE FAUT PAS CZDER ET ALLER JUSQU'AU BOUT.

DHEJ
| 22-03-2018 21:07
Supposé de punir celui qui transgresse l'article premier du CPP.