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BHCI - Un grand pas pour l'économie tunisienne dans la conquête de l'Afrique !
21/09/2016 | 19:59
6 min
BHCI - Un grand pas pour l'économie tunisienne dans la conquête de l'Afrique !

Alors que les yeux du monde entier et de tous les investisseurs et bailleurs de fonds sont rivés sur l’Afrique, ce nouvel "Eldorado" qui recèle d’énormes opportunités et qui a offert une croissance durable qui tourne autour de 7% par an, en moyenne, sur la décennie, la Banque de l'Habitat (BH) vient de s’offrir une nouvelle filiale en Côte d'Ivoire. Un pays qui recèle d’opportunités et offre une porte d’entrée à l’UEMOA. Focus sur cette nouvelle acquisition et sur les nouvelles perspectives qu’elle offre.

 

L’Afrique est un gisement de développement et de progrès pour les 50 prochaines années. Il s’agit d’un marché potentiel de 350 millions de consommateurs appartenant à la classe moyenne. Pour sa part, la Côte d'Ivoire est un pays situé à l’ouest du continent africain, qui fait une croissance de plus de 10% par an avec une contribution des TIC de 6%. C’est un hub économique de par sa situation au cœur de l’Union économique et monétaire ouest africaine (UEMOA) et une union douanière qui compte huit pays membres  partageant la même monnaie (le Franc CFA) au sein de laquelle la Côte d’Ivoire représente 40% du PIB. Depuis sa sortie de crise, le pays a renoué avec la croissance et avec son statut de pays à forte capacité de création de richesses, grâce notamment à ses nombreuses potentialités naturelles et socioculturelles, ainsi que la politique économique mise en œuvre.

Le pays recèle d’opportunités à saisir dans le BTP, notamment les logements et les infrastructures, dans le domaine des services, en particulier les technologies de l’information et de la communication, la santé, l’éducation-formation. Autre point important, le nouveau programme de développement de la Côte d'Ivoire pour la période 2016 – 2020 qui prévoit des investissements d’environ 29.000 milliards de francs CFA (environ 45 milliards d’euro) : c’est ce qu’a annoncé le président du pays, Alassane Ouattara, en décembre 2015. Autant d’atouts qui rendent la Côte d’Ivoire très attractive pour les investisseurs.

 

 

C’est dans ce cadre que la BH a réuni, lundi 19 septembre 2016, la presse tunisienne et les intermédiaires en bourse, lors d’une communication financière pour annoncer ses nouveautés. En effet, la banque vient de s’engager pour l’acquisition de 349.700 actions, soit 51,6% du capital de la Banque de l'Habitat de la Côte d'Ivoire, BHCI, suite au feu vert donné par son Conseil d’administration. Il s’agit des parts de l’Etat ivoirien qui a voulu les céder, dans le cadre de la privatisation de la banque, à un partenaire possédant une expertise dans l’habitat. Son dossier a été accepté par le comité de privatisation ivoirien pour un montant de 1,3 milliard de francs CFA, soit l’équivalent de 4,6 millions de dinars.

La BHCI dispose de 9 agences et de 60.000 clients, pour une part de marché en Côte d'Ivoire de 2%. A travers cette acquisition, la banque veut exploiter la niche de l’immobilier. Une activité qu’elle connait bien et dans laquelle elle excelle dans un pays et une région (UEMOA) en chantier où tout est à construire et où les immeubles poussent comme des champignons [NDLR l’agrément qu’elle reçu lui permettant de s’installer sur l’ensemble du territoire UEMOA]. L’expertise de la banque dans le domaine du financement de l’habitat étant reconnue en Afrique, elle est souvent sollicitée pour intervenir par de nombreux pays africains que ce soit à travers une participation au capital ou une assistance technique.

Cette implantation en Côte d’ivoire va lui permettre également de soutenir les hommes d’affaires tunisiens implantés, ou qui veulent s’implanter, de les épauler dans leur investissements et de leurs fournir une aide et expertise précieuse, permettant ainsi aux entreprises tunisiennes de se positionner sur ce marché en plein essor. Elle offre également des opportunités de croissance pour les filiales du groupe à l’instar du protocole de partenariat signé par sa filiale la Sopivel avec l’OPES holding ivoirienne (holding de financement et de construction) ou les Assurances Salim (présentes dans le capital de rachat de la BHCI).

 

La conquête africaine ne s’arrête pas là pour la BH et elle s’emploie à déployer plus largement son expertise et son savoir-faire : elle est en discussion très avancée avec d’autres banques que soit pour des prises de participation ou une expertise, notamment au Tchad et en Guinée. Elle est également un actionnaire de référence dans deux banques spécialisées au Congo (12% capital) et au Burkina Faso (8% capital).

 

Bien sûre avec cette acquisition, la Banque de l'Habitat annonce des chiffres au vert pour le premier semestre 2016, en dépit de la persistance d’une conjoncture économique en berne. Mieux, le directeur général, Ahmed Rjiba, prévoit des résultats pour l’exercice 2016 supérieurs à ceux de 2015 et même supérieurs à ceux prévus dans le business plan. De quoi renverser, ainsi, la vapeur ; la banque ayant été déficitaire de 220 millions de dinars en 2013. Elle compte verser un dividende de 8% du nominal en 2016 et de 12% du nominal en 2017 et en 2018.

En effet, la banque a dégagé un Produit net bancaire (PNB) de 148,1 MD en croissance de 17% par rapport au 30 juin 2015. Ce niveau positionne la banque dans le top 5 des Banques cotées avec une part de marché de 9,9% contre 9,3%, une année auparavant. Elle clôture le premier semestre 2016 avec un bénéfice net de 37,6 MD contre 33,6 MD une année auparavant, soit une croissance de 12,04%.

Par ailleurs, le plan de recapitalisation réalisé en 2015 a permis à la banque de se conformer à toutes les normes prudentielles édictées par la BCT avec un ratio de solvabilité global de 10,6%, un ratio de solvabilité Tier1 de 7,3% et un ratio de liquidité à court terme de 76,5%.

 

La BH poursuit, également, ses chantiers de restructurations. Son plan social prévoit le départ volontaire qui touchera 365 employés sur 3 ans, pour un coût de 108 MD mais qui permettra un gain de 75,6 MD. En parallèle, un programme de recrutement ciblé de 300 employés sera réalisé sur 3 années et répondra aux besoins de la banque dans les différents métiers.

La banque mise sur la refonte du système d’information et l’amélioration de la qualité de service et la diversification de ses produits. Elle veut aussi améliorer la qualité des actifs par l’intensification des efforts de recouvrement et une meilleure gestion des risques sur la clientèle.

Autre point, elle mise également sur le renforcement de la synergie avec le groupe de la BH ainsi que sur l'amélioration de ses performances financières et sur la conformité aux ratios prudentiels et réglementaires afin de mieux conforter sa position dans le secteur bancaire et d’améliorer le rendement du capital.

 

Concernant ses perspectives 2016-2019, la banque grâce à une stratégie commerciale agressive et sur un développement du réseau, table sur un taux de croissance annuel moyen (TCAM) des dépôts de la clientèle de 6,9% (pour atteindre une part de marché cible des dépôts à vue de 38%) et des crédits de 7,7% (avec une part de marché cible des engagements sur les entreprises de 64% et 36% pour les particuliers).

Le management vise ainsi un PNB de 293,9 MD à fin 2016 pour le porter à 415,2 MD fin 2019. Il ambitionne de poursuivre l’amélioration de la productivité, qui se traduira par un coefficient d’exploitation passant de 44,5 % à fin 2016 à 38,6% en 2019.

Le résultat net 2016 est estimé à 79,3 MD contre 70,58 MD en 2015 soit une croissance attendue de 12,3%.

 

La BH poursuit sa lancée. Elle continue l’exécution de son plan de restructuration ambitieux et commence à récolter les fruits de ses efforts et de son travail acharné.

 

Imen NOUIRA


 

21/09/2016 | 19:59
6 min
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Commentaires (2)

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ASSO. Petits Porteurs
| 24-09-2016 13:39
Dommage, certains responsables des entreprises économiques manquent de professionalisme et ne savent pas que les bonnes affaires se traitent en secret jusqu'à la signature definitif. En outre une communication financière d'une entreprise cotée en bourse et ds les locaux de la bourse qui s'avère incomplète et même fausse cela s'appelle du délié d'enicier et le démenti des autorités ivoiriennes est considéré comme une gifle à tous les tunisiens.

zohra
| 21-09-2016 20:36
heureusement, qu'il y a encore des secteurs qui travaillent dur et qui récoltent le fruit de leur efforts.