L histoire comme le temps ne s'arrête pas et ne connait de marche arrière
La crise politique est à son comble. Le conflit, désormais public, entre la Kasbah et Carthage prend des proportions inquiétantes. Les médiations entreprises par le président de l’ARP, Mohamed Ennaceur, semblent apaiser un peu les tensions mais ne seront pas suffisantes. Le prochain épisode de ce feuilleton aura lieu lundi, avec l’interview télévisée du président sur Al Hiwar.
Que va dire Béji Caïd Essebsi dans l’interview qu’il va accorder en direct à notre consœur Maryem Belkadhi lundi ? La question est sur toutes les lèvres depuis l’annonce de cette interview. Le président de la République, qui a pris fait et cause pour son fils dans le conflit qui l’oppose au chef du gouvernement, doit annoncer des mesures importantes. Parmi celles-ci, selon une grande partie des observateurs de la scène politique tunisienne, l’activation de l’article 99 de la constitution.
« Le Président de la République peut demander à l’Assemblée des Représentants du Peuple de renouveler sa confiance au gouvernement à deux reprises au maximum durant le mandat présidentiel. La confiance est votée à la majorité absolue des membres de l’Assemblée des Représentants du Peuple. En cas de non renouvellement de la confiance, le Gouvernement est réputé démissionnaire. Dans ce cas, le Président de la République charge la personnalité la plus apte à former un Gouvernement dans un délai ne dépassant pas les trente jours conformément aux paragraphes premier, cinquième et sixième de l’article 89 […] ».
Il s’agit là d’une solution constitutionnelle potentiellement très coûteuse politiquement. Sachant que le chef du gouvernement profite du soutien d’Ennahdha et de celui du bloc de la coalition nationale, un éventuel vote de confiance à l’ARP pourrait tourner en sa faveur. Dans cette configuration, il s’agirait d’un violent camouflet pour le président de la République et pour Nidaa Tounes. Après avoir enterré sa stature de symbole d’unité nationale en devenant l’un des protagonistes du conflit, il parait difficile qu’il risque sa légitimité de président en défiant l’ARP. Par ailleurs, si l’ARP est acquise au chef du gouvernement, cela montrera de manière claire que Nidaa Tounes, en tant que force politique, a perdu son influence et se retrouvera de fait dans l’opposition malgré les contorsions linguistiques de ses dirigeants.
Dans le cas contraire, à savoir celui où Youssef Chahed n’obtiendrait pas la confiance de l’assemblée, on aura assisté à l’éviction forcée d’un chef de gouvernement. Par ailleurs, il n’est pas certain que cela puisse résoudre la crise politique qui secoue le pays d’une part, et d’autre part tendra les relations du président et de son parti Nidaa Tounes avec Ennahdha. Des tensions dans cette relation politique pourraient augurer d’un nouvel épisode dans la crise, surtout avec l’obligation constitutionnelle de constituer un gouvernement dans les 30 jours suivants.
Arithmétiquement, si le gouvernement de Youssef Chahed est confronté à un vote de l’ARP, celui-ci pourrait compter sur les votes du bloc de la coalition nationale, à savoir 43 députés à priori, plus les votes des élus Ennahdha, donc 69 élus. Le total ferait 112 votes, à priori suffisants pour garantir le passage à l’ARP du gouvernement. Il n’est pas non plus exclu que d’autres élus indépendants votent en faveur du gouvernement de Youssef Chahed sachant que la vague de démissions touchant Nidaa Tounes se poursuit.
Le président de l’ARP, Mohamed Ennaceur, a bien tenté de rapprocher les points de vue en usant de ses talents de négociateur et d’homme de consensus. Vraisemblablement sur ordre du président de la République, il a tenté de sonder tous les intervenants de la scène, aussi bien les partis que les organisations nationales. Toutefois, il parait clair qu’aucune avancée réelle n’a été obtenue concernant les positions de chacun. Il est allé, vendredi 21 septembre, rendre compte au président de la République de ses efforts dans ce contexte. Béji Caïd Essebsi a également reçu Rached Ghannouchi, jeudi 20 septembre, dans le cadre des consultations qu’il est en train d’effectuer.
Comme à son habitude, Béji Caïd Essebsi garde le suspense entier concernant la teneur et le contenu de son intervention de lundi. Durant sa présidence, BCE a toujours voulu garder le contrôle du tempo politique et donner le ton a tous les intervenants politiques de la place. Mais cette fois, le président de la République joue très gros et les conséquences seront importantes, quelle que soit la décision qu’il aura prise concernant son ancien poulain, Youssef Chahed.
Marouen Achouri
Commentaires (21)
CommenterMans
L histoire comme le temps ne s'arrête pas et ne connait de marche arrière
Nous rêvons toujours du temps de Ben Ali .
@ Le Patriote | 24-09-2018 10:25 :
Ben Ali ce n'est pas un dictateur si c'est un dictateur la situation était mieux que l'instant faut dire que Ben Ali c'est un président que nous avons regretté son départ volontaire comme je rêve dee la période de gouvernance de cet homme intègre qui avait maîtrisé la situation jusqu'au son dernière jour de gouvernance .
Le colosse aux pieds d'argile?
"Ronsard me chantait du temps où j'étais belle" ( Ronsard:Les Amours)
On ne devrait pas s'attendre à aucune considération ou perspicacité ..
il n'a rien compris le pauvre et il continue la fuite en avant
Cette interview dans les circonstances actuelles est indécente!
L homme par qui tous les scandales et catastrophes sont arrives
Colibe bis
Je suis désolé d'écrire tout cela j'ai l'intime conviction que la majorité des tunisiens sont des victimes de ces misérables véreux égoïstes qui utilisent leurs situations afin de dépoullier le peuple.
BCE le magicien
on peut compter sur lui dans les grands moment .
il fera disparaître chahed et peut être toute l assemblée avec. ON REPARTIRA A ZERO