Dans une intervention à la séance plénière, tenue aujourd’hui lundi 14 avril 2014, à l’Assemblée nationale constituante, Mahmoud Baroudi, élu de l’Alliance démocratique s’est élevé contre les jugements rendus par la Cour d’Appel militaire dans l’affaire des martyrs et des blessés de la révolution les qualifiant d’une honte, d’un coup dur au processus de la transition démocratique et d’une tentative de retour des symboles du passé.

M. Baroudi fait assumer la responsabilité de ce coup dur aux diverses composantes de la troïka pour leurs tergiversations à faire accélérer le processus de la justice transitionnelle, plus particulièrement au président provisoire de la République, Moncef Marzouki, « cet ancien défenseur des droits de l’Homme qui a accepté un poste de président sans prérogatives sauf celle de commandant des forces armées, y compris les tribunaux militaires»…
Le dirigeant de l’Alliance démocratique a fait, ensuite une adresse à l’attention de M. Marzouki lui reprochant le refus de procéder aux réformes nécessaires de la justice militaire avant d’exprimer son étonnement du fait que le président de la République soit choqué du verdict rendu par ledit tribunal.

« Vous n’avez pas honte d’avoir, trois ans durant, ri au nez de tout un peuple qui n’a rien vu de vos qualités de militant des droits de l’Homme sauf ce fameux pin’s fixé en évidence à votre veste…Vous n’aves pas honte de vos tentatives de fuir vos responsabilités dans les enquêtes devant révéler la vérité quant aux auteurs des meurtres d’une élite de nos jeunes alors que vous avez sous vos ordres tous les appareils aptes à le faire… Vous n’aves pas honte de votre silence quant aux pratiques des deux gouvernements de la troïka qui ont enterré le dossier de la justice transitionnelle… », a-t-il lancé en substance avant d’enchaîner en guise de conclusion : « Vous n’avez pas honte des larmes des veuves et des orphelins… Vous n’avez pas honte des cris de douleur des blessés que vous avez trahis… Vous n’avez pas honte de votre échec cuisant à assumer vos prérogatives… S’il vous reste un peu de pudeur et si vous êtes vraiment choqué de ce scandale judiciaire, prenez, alors, vos prérogatives et votre célèbre burnous, et partez ».

A noter que le président de l’ANC a essayé de couper la parole à l’intervenant et de le priver des trente dernières secondes du temps qui lui était consacré.