Les banques Tunisiennes prospèrent actuellement dans l'octroi de crédits à destination d'acteurs financiers et non financiers (entreprises, ménages, particuliers) dont la situation financière ne cesse de se dégrader et qui se trouvent en obligation de recourir au crédit bancaire pour survivre dans un contexte de crise économique.
Ainsi, au lieu de financer l'investissement productif de richesses par l'effet de levier financier (la bonne dette), les banques octroient du crédit à des acteurs économiques dont le niveau d'endettement ne cesse d'augmenter et dont la solvabilité ne cesse de se dégrader uniquement pour des besoins de consommation ou pour paiement des frais généraux (mauvaise dette).
Ce regain d'activité des banques dont le PNB ne cesse d'augmenter du fait de la hausse des marges sur intérêts et sur commissions, ne pourra pas cacher indéfiniment un risque de crédit gravissime qui est l'aggravation du stock des créances en souffrance, car plus les acteurs économiques s'endettent en période de crise et plus ils deviennent insolvables et donc incapables d'honorer leurs responsabilités de remboursement des dettes.
Nous allons donc immanquablement vers une dépréciation de la qualité du portefeuille des créances détenues par les banques ce qui pourrait à moyen terme dégrader le coût du risque par un provisionnement plus important des créances en souffrance, ce qui aura un impact grave sur le bilan des banques.
Le secteur bancaire n'est pas au bout de ses peines malgré les bons chiffres publiés d'aujourd'hui.