Et quatre de plus ! Quatre jeunes membres de la Garde nationale assassinés par des terroristes. Encore une fois, on se réveille sur une nouvelle terrible. Encore une fois, on voit les visages fermés des Tunisiens allant au travail et écoutant leur radio débiter un flot continu de mauvaises nouvelles. Encore une fois, on voit Mohamed Ali Aroui se coltiner la tâche d’expliquer à l’opinion publique un énième acte terroriste. Encore une fois, on verra le gouvernement se réunir et se concerter pour dire que la lutte contre le terrorisme est une guerre qui nous coûtera en temps, en vies et en moyens.
On va observer des minutes de silence et probablement annoncer un deuil national. On verra aussi les ministres qui seront présents aux funérailles des quatre agents de la Garde nationale. On alimentera ainsi notre bibliothèque d’images que l’on a, hélas, trop vu et auxquelles on commence à s’habituer.
On sera aussi abreuvé par les condoléances présentées par les différents politiciens. Ils tenteront d’exprimer leur douleur, le plus sincèrement possible, avant de partir dans des analyses à deux balles. On verra également les communiqués des partis qui vont condamner fermement et s’indigner contre cet acte lâche et barbare. On connait la musique.
Justement, on connait la musique parce qu’on la beaucoup trop souvent entendue. On n’arrive même plus à savoir combien de fois on l’a entendue. Cette musique est lassante, fatigante et déprimante.
Les forces de l’ordre nous assurent de leur détermination à combattre la terreur et de leur disposition à mourir en martyrs. On ne peut que les en remercier mais nous ne voulons plus de morts, de cadavres, de funérailles, de larmes et de sang.
Ça devient difficile d’être Tunisien, mais c’est dans la difficulté que l’on se construit. Et c’est la difficulté qui permet de trancher les positions et de comprendre ce que nous sommes. Les personnes qui soutiennent ces actes ou qui refusent de s’en indigner montrent clairement leur appartenance. Il s’agit bien d’une guerre. Une guerre entre les défenseurs d’une patrie et les pourfendeurs d’une idéologie.
Le couplet de la guerre globale contre le terrorisme qui passe par la lutte contre la pauvreté et la nécessité du développement vous sera servi à toutes les sauces par les politiciens. Ce qu’ils ne disent pas, par contre, c’est que le terrorisme est enfant d’ignorance. Et que nous sommes des ignorants ! Quand on est incapable de monter dans un bus sans se bousculer, quand on s’acharne sur des personnes de couleur à cause d’un match de foot, quand on est inondé par ses propres ordures, on ne peut pas apporter de réponse au fléau terroriste.
Cette réponse sociale qui vient spontanément de la population. Cette mobilisation qui ne se contente pas d’une indignation collective mais d’une condamnation individuelle sans équivoque. En Tunisie, ce type de réponse n’existe pas.
On reste divisés entre ceux qui condamnent, ceux qui se taisent et ceux qui saluent ce type d’actes. On sera toujours divisés entre les complotistes qui n’hésitent pas à remettre en cause la véracité de cadavres pourtant bien réels et d’autres qui ont les larmes aux yeux en pensant à ces soldats morts pour nous protéger.
C’est là qu’on se tourne tous vers nos gouvernants en tentant de trouver une réponse, de déceler une stratégie ou même une volonté claire et affichée. Et c’est là qu’on trouve une réponse laconique qui creuse encore plus les divisions et les différences. On voit un président de la République et un chef du gouvernement qui tardent à nous parler. Pourtant, sous d’autres cieux, l’allocution au peuple est quasi immédiate et les dirigeants vont sur place.
En tout cas, ce n’est pas comme ça qu’on pourra se défaire de cette horrible statistique qui fait de la Tunisie le principal fournisseur en djihadistes. Ce n’est pas comme ça qu’on mettra fin aux écoles coraniques disséminées un peu partout sur le territoire qui dispensent un enseignement plus que douteux. Ce n’est pas comme ça qu’on pourra construire un pays débarrassé du terrorisme.
Oui le mal est là, visible, ostentatoire, et les moyens de le combattre sont connus. Pourtant rien ne se passe. Les nostalgiques de Ben Ali s’en donnent alors à cœur joie et ceux qui ne veulent ni du terrorisme, ni de Ben Ali sont perdus. Mais bon, on s’en remettra, on oubliera et on se rappellera de tout cela au prochain meurtre, au prochain cadavre. Et la même musique recommencera…
http://www.medi1.com/infos/invite/Invite_Emission.php?id=817
Il y a un problème local à Kasserine. Terrorisme, trabendo, clans familiaux et mafias locales sont entre chevées
Le terrorisme peut servir d'alibi pour couvrir des activités mafieuses éloignées de toute idéologie
Le 2e probleme est que la religion, notre belle Religion a été empoisonnée par des gens qui n'y connaissent absolument rien. Je me me souviens qu'enfant j'accompagnais parfois mon Pere à la Mosquée et qu'aprés une fois à la maison avec des amis ils buvaient une bière. Notre pays a changé pour le pire et il est temps de nous reveiller !
J'ai connu votre pays au début des années 70. J'étais jeune et j'ai été éblouie: je suis restée à jamais sous le charme de la Tunisie. Alors c'était un pays tranquille, très agréable et le respect était réciproque entre les communautés. La religion ne créait pas de scissions ou alors je ne les ressentais nullement. Je suis revenue plus de 20 ans plus tard: l'atmosphère avait changé, c'était un peu trop la cahsse aux touristes mais nul sentiment d'insécurité ou de tension. Maintenant je n'ose revenir alors que j'aime toujours autant la Tunisie. Je préfère garder pour toujours en moi le souvenir éblouissant de cette Tunisie radieuse de mes 18 ans.