Les caisses sont vides, les entreprises sont proches de la faillite et l’Etat leur demande encore de trouver de quoi payer des impôts tout de suite, là et maintenant.
Portant la double casquette de chef d’entreprise et de chroniqueur, je me dois de dire à Elyes Fakhfakh et Nizar Yaïche, respectivement chef du gouvernement et ministre des Finances que nous n’avons pas de quoi payer les salaires de cette fin du mois de mars. Le confinement et la violence de la police ont fait que mes équipes n’ont pas pu assurer le recouvrement nécessaire pour collecter quelques sous. Quand bien même ils auraient pu, ils n’auront pas trouvé leurs vis-à-vis dans les différentes entreprises pour leur demander quoi que ce soit. Eux aussi, les vis-à-vis commerciaux, sont confinés chez eux et la seule chose qu’ils ont pu nous dire, c’est : « annulez la commande ! ».
Dans notre PME, comme dans la majorité des autres PME tunisiennes composant 80% du tissu économique tunisien formel, les caisses sont vides et on en est déjà dans les bas de laine. Des bas de laine obtenus grâce à notre banque (la Biat, publicité gratuite de gratitude) qui continue à faire rougir encore et encore notre compte, pensant à l’intérêt qu’il y a de sauvegarder notre existence. Côté intérêts, la Biat, tout comme les autres banques, en connaissent un rayon que nos gouvernants ont intérêt à connaitre. Car le premier perdant de la faillite d’une PME n’est pas son promoteur, mais l’Etat ! L’Etat gagne beaucoup plus que les patrons de ces entreprises, il est celui qui partage tout le temps vos gains, mais jamais vos pertes. Avec la dernière mesure (absence de mesure plutôt) de nous imposer de payer de suite impôts et CNSS, il est comme ce cow-boy qui tire la dernière balle sur sa victime, alors que c’était cette victime qui le faisait vivre !
Le souci avec l’Etat est qu’il n’impose que le secteur formel, le secteur légal, les contribuables, les honnêtes gens qui paient religieusement le fisc et travaillent sept mois pour eux et cinq mois pour l’Etat.
Il se trouve que la moitié du tissu économique tunisien (le réel, celui du terrain) est composé du secteur informel. Depuis longtemps, très longtemps, on nous promet de modifier la fiscalité afin d’intégrer ce secteur informel, mais il ne s’est jamais rien passé. Depuis qu’Elyes Fakhfakh était aux Finances. Ce dernier a fait sa traversée du désert, a reculé, a sauté et a atterri à la Kasbah, tandis que le secteur informel est encore là où il était.
Parmi les promesses électorales données par plusieurs partis composant l’actuel gouvernement (Attayar notamment), figure la proposition de changer l’argent, voire même la monnaie tunisienne.
Voilà une idée qu’on pourrait exécuter de suite et d’une manière soudaine, afin de faire rentrer dans le secteur bancaire toutes les liquidités qui circulent dans le circuit informel.
On est en plein confinement et le gouvernement appelle bien à utiliser les moyens de paiement virtuels et d’éviter le cash. Voilà donc le moment d’obliger tout le monde à ramener son sac rempli de billets et le déposer devant un guichet bancaire ou la Poste, sous prétexte de changement de l’ensemble des billets bancaires en circulation, voire même du dinar tunisien.
Que se passera-t-il ? Les contrebandiers n’auront d’autre choix que de se soumettre. Pas moyen pour eux de bloquer routes et autoroutes, elles sont vides. Pas moyen pour eux d’acheter des manifestants et des casseurs, ces derniers se terrent chez eux de peur du coronavirus et de la peine de prison de six mois qui attend les contrevenants.
Une fois l’argent déposé dans le secteur bancaire, il ne peut plus sortir sans attirer l’attention des « autorités fiscales » et sans leur poser quelques questions inspirées des nouvelles lois sur le blanchiment d’argent et les origines des fonds.
Entre temps, le système bancaire va bénéficier de grosses quantités de cash qui réduiront, mécaniquement, les taux d’intérêt. Avec du cash dans les banques et des taux d’intérêt réduits, nos entreprises (y compris la mienne) pourront obtenir des crédits pour redécoller, faire face aux pertes et manque à gagner de cette crise, investir et créer de l’emploi, et payer enfin l’impôt et la CNSS avec des montants bien plus importants que les actuels.
Il est une règle prouvée depuis la nuit des temps, c’est en temps de crise que l’on investit. L’Etat qui a été et qui sera toujours le plus grand gagnant avec des entreprises prospères se doit d’investir dans un projet, longtemps resté dans les tiroirs, à cause de contrebandiers qui financent, au vu et au su de tous, de soi-disant hommes d’Etat.
Maintenant qu’il s’apprête à gouverner par ordonnance, en faisant actionner l’article 70 de la Constitution, Elyes Fakhfakh a une occasion historique de tout chambouler, d’en finir définitivement avec le commerce informel et d’ouvrir une nouvelle page dans l’Economie tunisienne, après des décennies d’évasion fiscale.
Il est une autre règle, prouvée historiquement, c’est en début de mandat que les gouvernants doivent opérer les changements majeurs. Des changements impopulaires, certes, mais qui se font avec succès, sauvent les pays et créent les véritables hommes d’Etat.
Je lui ai soufflé la meilleure solution
Qui ne repose pas à changer l'argent mais
Hélas à réviser le barème fiscal !
Sais-tu que tu es client du commerce//?
ABBOU nous dit que la Tunisie compte 650 mille fonctionnaires qui sont aussi clients du commerce//.
Par contre le gouvernement peut et doit obliger les banques a une grande élasticité pour les dépassements de découvert !
FAKHFAKH mécanicien saura-t-il GOUVERNER une INSTITUTION qu'il ignore ?
Fakhfak n'est ni épaulé par des ministres rusés du genre de Abderrahim Zouari ni entouré par des conseillers rodés du genre de Salem Mekki ou Med Ali Ganzoui.
Non Monsieur Bahloul, nous devons prendre notre mal en patience car nous sommes condamnés à vivre et pour longtemps avec deux virus: le Covid 19 et le RG
G&G
RCDiste et fier
Superbe idée, vous allez avoir des queues devant les banques avec des milliards de Cash "sous le manteau" ... et personne ne va s'en apercevoir car avec le confinement c'est tous les jours les queues devant les banques ..rien que les banques et les boulangeries... quelle ingénieuse idée
allez y; prenez la décision de changer les billets de banque à commencer par les billets de 50 DT
Vous avez le résultat devant vous a l'assemblée, ce n'est pas suffisant peut-être ?