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Tribunes
Lorsque l’Etat s’oppose à l’Etat…
21/05/2020 | 15:30
2 min
Lorsque l’Etat s’oppose à l’Etat…

Par Samir Brahimi 



De nouvelles catastrophes financières en perspective.

Les chambres juridictionnelles mandatées dans le cadre de la justice transitionnelle pour traiter des prétendues exactions commises avant 2011 viennent de convoquer d’anciens hauts commis de l’Etat concernés par des dossiers à caractère économique et financier. Nous avons pu accéder au texte d’accusation qui suscite de multiples interrogations et risque d’occasionner à l’Etat, des préjudices importants et irréparables.

D’abord, le rapport d’accusation est dans sa forme, une simple reprise du rapport de feu Abdelfattah Amor. Il ne s’appuie pas sur des données vérifiées ou vérifiables et beaucoup d’affaires qui y sont évoquées, ont été́ déjà traitées ces dix dernières années par la justice traditionnelle et ont été pour la plupart, classées sans suite. Ainsi il est courant que les accusations formulées dans le rapport ne s’adossent que sur des articles de presse ou des déclarations de personnes sans réelle crédibilité́, telle l’affaire dite de 1,5 tonne d’or qui a fait l’objet de trois affaires judiciaires toutes classées au vu des conclusions sans appel des six (6) audits commandés et réalisés par qui de droit.

Mais, le plus grave est que le rapport présente plusieurs hommes d’affaires comme ayant subi des oppressions de la part de l’Etat ou de la part des banques. Ainsi, lorsque le Rapport présente sieur Abdelmadjid Bouden comme une victime (« ضحيةً »), vous devinez alors et tout de suite le risque qu’encourt le pays au cas où̀ la justice confirme ces dires. Ce sera tout simplement une preuve irréfragable pour condamner la Tunisie par le CIRDI à débourser des montants énormes qui risquent d’enfoncer davantage les finances du pays.

En second lieu, au moment où̀ le pays se trouve économiquement et financièrement ébranlé́ par la pandémie du coronavirus, il n’y a point de salut que dans la reprise de l’activité́ du secteur privé à travers l’investissement et la réalisation des projets. La situation critique des finances publiques ne permet plus d’espérer des miracles au niveau des recrutements dans ce secteur plus que saturé ou des projets publics nécessaires pour le développement de l’investissement. La circulaire du chef du gouvernement pour le projet de budget 2021 est claire à ce sujet puisqu’elle interdit quasiment les recrutements dans la fonction publique et les réduit de façon stricte aux besoins minimums pour des secteurs spécifiques.

Au moment où̀ les auditions démarrent, il est important que l’Etat cesse de s’opposer à l’Etat et que nos gouvernants inventent les solutions à même d’éviter au pays, de s’exposer à davantage de risques d’enlisement et de subir indûment, les préjudices collatéraux d’ordre économique et financier qui en découleront.

 

21/05/2020 | 15:30
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Commentaires
aldo
==== BICH KOUN TICHKI ====
a posté le 21-05-2020 à 15:57
et voilà la raison qu ' ECHHAAB va prendre des initiatives , confiance à aucun état , nous allons récupérés notre pays ferons le compte ensuite .