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Après les pédophiles, des prédateurs d’un autre genre
19/02/2019 | 19:59
5 min
Après les pédophiles, des prédateurs d’un autre genre

 

L’affaire de l’école coranique abritant des prédateurs sexuels a choqué et continue de choquer l’opinion publique tunisienne. Que des enfants soient livrés par leurs propres parents à des pédophiles tortionnaires au nom de la religion et de la bonne morale, en a horrifié plus d’un. Mais l’horreur n’a pas touché tout le monde, loin de là, puisque dans le clan des islamistes férus de conspirationnisme, il ne s’agit que d’un complot des « médias de la honte » pour salir l’islam.

 

Une contre-campagne a vu le jour visant les journalistes ayant dénoncé les abjections commises au sein de la tristement célèbre école de Regueb. Il n’en fallait pas moins pour que des bataillons d’internautes pro-islamistes attaquent ces journalistes, chantres de la laïcité, de l’athéisme et de la débauche morale. Premier à en faire les frais, Hamza Belloumi, le présentateur de l’émission ayant révélé les détails de l’affaire. Il faut dire aussi que sans ce reportage personne n'aurait su ce qui se tramait dans cette école depuis des années. Il aurait fallu ce reportage et la polémique qui s’en est suivie pour que les autorités prennent en main les victimes.

Tout cela n’a pas été du goût des soi-disant preux défenseurs de la religion, choqués à leur tour que des journalistes dévoilent les travers de ces établissements dédiés à l’endoctrinement, choqués qu’on puisse accuser des croyants de pratiques qu’ils n’auraient pas commises, puisque la religion l’interdit. Evident !

 

Les Seifeddine Makhlouf, Rached Khiari et Cie ont tout fait pour dénigrer les journalistes tunisiens et l’équipe de Hamza Belloumi. Tout était bon pour les discréditer auprès du public.

Rached Khiari en particulier, ne lâche pas prise. Celui qui se présente lui-même en tant que journaliste et directeur d’un média, n’a pas hésité à toucher le fond pour abattre cet ennemi de l’islam qu’est Hamza Belloumi.

Dernière trouvaille en date, une vidéo et des statuts accusant le présentateur des Quatre vérités d’avoir jeté sa propre grand-mère à la rue, de la laisser vivre dans des conditions précaires alors qu’elle a demandé son aide, en vain. Fidèle à ses théories du complot, il affirme que les autorités sont intervenues pour l’empêcher de filmer le témoignage de la vieille dame, que son oncle avait peur de révéler le nom du « célèbre présentateur ». Hamza Belloumi est présenté comme étant un abject ingrat.

 

 

Rached Khiari surfe donc sur cette histoire pour traiter le journaliste de tous les noms d’oiseaux, et par la même occasion de s’attaquer à tous ceux qui ont dénoncé les exactions commises par les responsables de l’école coranique.

« Où sont les défenseurs de la morale. Nous avons constaté leur mutisme et leur lâcheté lorsque l’honneur des enfants pieux a été bafoué par les rumeurs. Ils n’ont pas été choqués par la diffamation des enfants du Coran, et ont pris la défense d’un chien ingrat. Qu’ils soient maudits ! Vos leçons, vous pouvez vous les garder ! ».

 

 

Rached Khiari étant à la tête d’Essada, il ouvre aussi les colonnes de son site à des pseudos chercheurs, pour disserter sur la prétendue guerre que mènerait Hamza Belloumi, contre les croyants, la religion et même Dieu en personne ! Un article (si l’on peut qualifier ceci comme tel) qui reprend toutes les pistes complotistes alléguant que le reportage a été fabriqué de concert avec le gouvernement pour nuire à l’islam. Un ramassis d’accusations alambiquées qui reprennent les codes de langage des groupes terroristes. Le « chercheur » titre : « La guerre de Dieu contre Hamza Belloumi », Dieu qui a eu gain de cause à travers son armée qui s’est moblisée contre les ennemis de l’islam et a fait que les enfants reviennent à leurs familles, etc… Des propos qui n’ont rien à envier aux cellules de communication de Daech.

 

 

Notre confrère Hamza Belloumi s’est abstenu de répondre à toutes ces inepties, en déclarant sur son profil : « Depuis que nous avons révélé l’existence du camp des violeurs de Regueb, leurs campagnes se succèdent. Ils n’ont rien laissé pour me combattre. Je suis devenu la principale cible des Daechiens. Désolé, je ne réponds pas aux rats d’internet … »

 

 

Ce que veulent Rached Khiari et ses compères, c’est faire taire les journalistes et toute forme de liberté d’expression et de la presse quand cela touche leur camp. Ils profitent bien de ce climat de liberté chèrement acquise pour diffuser des messages de haine, accusant les journalistes d’hérésie et d’apostasie. Un discours haineux qui pourrait mettre réellement en danger les journalistes. Si les figures de cette campagne ne le disent pas clairement, les personnes influencées par ce qu’ils diffusent appellent au lynchage public et au meurtre des impies.

 

Le Syndicat des journalistes avait dénoncé ces agissements et les menaces qu’essuient plusieurs confrères et consœurs. Le SNJT avait appelé à ce que le ministère public agisse d’urgence pour mettre fin aux menaces et assurer la sécurité des journalistes. A ce jour, les auteurs de ces publications haineuses restent impunis. Face à cela, la liberté de la presse, la défense des valeurs démocratiques et d’un Etat civil sont plus que jamais au centre des préoccupations.

 

Ikhlas Latif

19/02/2019 | 19:59
5 min
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Commentaires
Mansour Lahyani
Rien d'autre à ajouter : ils en ont pour leur compte !
a posté le 11-10-2020 à 17:23
"Face à cela, la liberté de la presse, la défense des valeurs démocratiques et d'un Etat civil sont plus que jamais au centre des préoccupations" : à la gueule des Khiari, des Makhlouf, des Affès, des Aloui, des Zribi, des Chebli, des gourous... et j'en oublie certainement, rien d'autre à ajouter, ils en ont pour leur compte !!!