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Appel pour une mobilisation internationale en faveur de la Tunisie
03/09/2016 | 19:32
6 min
Appel pour une mobilisation internationale en faveur de la Tunisie

Afif Chelbi, Président du Comité d’orientation du Cercle Kheireddine et Hamadi Dachraoui Président du Cercle informent que le Cercle Kheireddine, le Cercle des Economistes français, et  la Fondation Prospective & Innovation, en collaboration avec  l’Association des Tunisiens des Grandes Ecoles,  l’Association pour la Recherche sur la Transition Démocratique, l’Initiative pour le Développement Economique et Social et Tunisian American Young Professionals, lancent un appel conjoint pour une mobilisation internationale en faveur de  la Tunisie :  

 

 

Le peuple tunisien a, par la seule force de ses convictions, réalisé en janvier 2011 une révolution pacifique au cours de laquelle les slogans lancés ont puisé leurs sources dans les valeurs universelles de liberté de dignité et de justice sociale. Il a fait preuve depuis lors d'une maturité exceptionnelle dans la gestion de la transition, comme l’illustre le Prix Nobel de la Paix attribué aux quatre principales organisations de la société civile tunisienne ayant parrainé le dialogue national.

En mai 2011, des économistes de plusieurs pays ont signé l’appel pour un soutien du G 8 au programme de développement économique et social tunisien. La communauté internationale était appelée à être au rendez-vous de l’histoire et à considérer la Révolution tunisienne comme un bien public mondial.

Cinq ans plus tard, alors que la Tunisie a consolidé sa transition démocratique et continue de bénéficier d’un fort courant de sympathie, l’appui de la communauté internationale a été pour le moins parcimonieux.

Nous avons pourtant la responsabilité collective de faire en sorte que cette transition réussisse et de prouver que la coopération économique est la meilleure barrière contre les extrémismes. Il est donc essentiel que la communauté internationale marque sa solidarité avec la Tunisie pour qu’elle puisse être et demeurer un exemple à suivre en matière de changement social, économique et démocratique pour l'ensemble de la région et au-delà.

Le risque auquel nous avons à faire face aujourd'hui est celui d'une mauvaise coordination des actions; le risque que le reste du monde attende que la Tunisie ait achevé sa transition pour l'aider, alors qu’elle a besoin de cette aide pour réussir cette transition. Sur le plan économique, les transitions démocratiques engendrent souvent une perte de croissance avant une reprise. Celle-ci tarde cependant à venir. La Tunisie a besoin d'un engagement international afin d'éviter que cette phase récessive ne dure trop longtemps, ce que ni son économie, ni sa société ne peuvent endurer. La Révolution n'a certes pas de prix, mais elle a un coût. La situation sécuritaire reste encore fragile et la situation économique s'est détériorée, ce qui a amené les agences internationales de notation à dégrader la Tunisie.

Aujourd'hui, la transition démocratique en Tunisie est à la croisée des chemins, avec un certain nombre d’acquis enregistrés, mais également des menaces qui pourraient avoir de graves conséquences, non seulement pour la Tunisie, mais aussi pour la région euro- méditerranéenne. Les derniers attentats terroristes qui ont endeuillé les deux rives de la méditerranée, la vague migratoire sans précédent qui submerge l’Europe, nous rappellent qu’au delà de la contingence de nos intérêts, doit prévaloir la communauté de nos destins.

Dans ce contexte, le Plan de développement économique et social 2016-2020 est venu fixer des objectifs ambitieux mais réalistes, car la Révolution a brisé le «plafond de verre de l’anti- démocratie» qui faisait perdre à la Tunisie plusieurs points de croissance.

 

Ce Plan comprend un vaste programme d’actions et de réformes qui devront permettre d’engager un nouveau modèle de développement, plus équilibré régionalement, plus inclusif socialement et plus ambitieux en terme d'intégration internationale. Il vise fondamentalement à préserver le modèle sociétal tunisien bâti sur l'autorité de l’Etat de droit, la démocratie, le rôle central joué par les femmes, la quête de plus de justice sociale et de libertés individuelles et une éducation fondée sur des valeurs universelles et porteuse de modernité.

Ce Plan prévoit en particulier un effort massif d’investissements publics et privés. Les besoins de son financement sont de l’ordre de  60 milliards d’euros sur 5 ans. Pour y faire face, la Tunisie comptera tout d’abord sur ses propres forces. L’épargne nationale couvrira    60 % des besoins, mais elle aura besoin inévitablement de financements extérieurs.

Nous appelons aujourd'hui la communauté internationale, à soutenir la transition en Tunisie et plus précisément à soutenir une feuille de route qui serait élaborée et conduite par la Tunisie; feuille de route qui identifierait clairement les acteurs impliqués et les montants à mobiliser.

Plus précisément, nous appelons la communauté internationale à mettre en œuvre:

— Un programme de soutien international doté de 20 milliards d’euros sur 5 ans.

— Une déclaration claire sur les modalités de mobilisation et de coordination entre les différentes institutions financières (FMI, Banque mondiale, BERD, BEI, BAD et BID) afin qu'elles puissent contribuer de manière optimale à la croissance et à la restructuration de l'économie tunisienne.

— Un engagement, à titre individuel, des pays européens d'appuyer l'obtention pour la Tunisie du statut de partenaire associé de l'Union européenne avec un plein accès aux fonds structurels européens.

La Tunisie serait ainsi définitivement engagée dans un processus de transition historique avec son volet politique de construction d’une démocratie moderniste et son volet économique et social basé sur un plan de développement ambitieux. La communauté internationale dans son ensemble est invitée à se mobiliser rapidement pour contribuer à la réussite de ce processus dans le cadre d’un authentique partenariat qui aura des répercussions internes et externes, importantes en favorisant une transition démocratique allant dans le sens de l’ouverture et de la modernité et conduisant à plus de prospérité pour la Tunisie et pour la région euro- méditerranéenne.

 

Liste des premiers signataires :

Aghion Philippe

Arbi Hédi

Barré-Sinoussi Françoise, Prix Nobel de Médecine

Beacco Jean-Michel

Belhaj Ali Amel

Ben Achour Yadh

Ben Amar Tarak

Ben Becheur Leyth

Bénassy-Quéré Agnès

Benhamou Françoise

Ben Ayed Abdessalem

Ben Kahla Karim

Ben Miled Mounir

Ben Yedder Afif

Bernard Paranque

Betbeze Jean-Paul

Boissieu Christian de

Bouchamaoui Wided, Prix Nobel de la Paix

Bougzala Mongi

Boujenah Michel

Bourguignon François

Bousnina Mongi

Boussama Khaoula

Bréchot Christian

Brender Anton

Bresson Arnaud de

Cartapanis André

Chaabouni Tarek

Charpin Jean-Michel

Chelbi Afif

Cherif Fayçal

Chevalier Jean-Marie

Cohen Daniel

Dachraoui Mohamed

D’Albis Hippolyte

Degallaix Serge

Dimassi Hassine

Elloumi Hichem

El Menkaoui de Freitas Najat

Ezzine Mourad

Farhat Raja

Fitoussi Jean Paul

Gaida Habib

Ghachem Asma

Ghorbal Samy

Giaccomotto Christian

Guigou Jean-Louis

Haddar Mohamed

Hannachi Salah

Hatira Abdesslem

Houidi Taieb

Jouini Elyes

Karafi Néjib

Koiko Toshio

Kéfi Faiza

Lakhoua Foued

Limantour Jean François

Lorenzi Jean-Hervé

Louzir Hechmi

Malouche Mohamed Ali

Mamoughli Chokri

Mechri Hédi

Meddeb Radhi

Mérieux Alain

Moati Serge

Mouhoud El Mouhoub

Naccache Sonia

Nouira Chékib

Ouali Badreddine

Ounaïes Ahmed

Pastré Olivier

Pollin Jean-Paul

Portes Richard

Rassaa Abdelaziz

Redissi Hamadi

Reiffers Jean Louis

Rey Hélène

Saint-Etienne Christian

Sethom Mehdi

S’himi Mohamed

Smaili Mongi

Smaoui Ahmed

Tlatli Slim

Trabelsi Néjib

Trannoy Alain

Zargouni Hassen

Zimmerman Klaus

 

Dans ce cadre, ils organisent une rencontre de présentation de l’appel le jeudi 15 Septembre 2016 à Paris. Le programme de cette manifestation comprend 15 communications. L’ouverture sera assurée par Jean Pierre Raffarin et Wided Bouchamaoui.

 

03/09/2016 | 19:32
6 min
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Commentaires (30)

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Khaled Essid
| 08-09-2016 12:17
Autrement dit : vous appelez la communauté internationale de réparer les dégâts occasionnés par la révolution colorée aux teintes du printemps , mais vous oubliez "chers élitistes" que le printemps est arabe, il est conçu par la communauté internationale pour semer du chaos et non l'ordre et la prospérité! ne demandez donc pas à vos adversaires de venir à votre rescousse , juste pour les beaux yeux de la soit disant "Démocratie" qu'offrez vous d'autre à part votre langage en langue de bois maquillée par le druidisme d'outre atlantique ? qui tenez vous par les couilles pour qu'il vous accorde autant d'argent et de soutient ? sortez donc , de vos coquilles et quittez les aisselles de vos proches et confrontez vous à la vraie vie au quotidien du Tunisien qui a tant sué pour vous permettre des études confortables et rémunératrices ! vous qui êtes si doués quittez cet esprit quémandeur et passez à l'action . Rapatriez du savoir faire , prospectez les marchés et positionnez la Tunisie dans le rang des grands , où sont vos idée en matière d'éducation , en matière d'énergie , en modèle sociétal ! Cessez de nous abaisser en pratiquant la politique ancestrale du pitoyable , relevez la tête et imposez par le chantage et la force de volonté un modèle de coopération digne de l'intellect Tunisien !

Assumer la responsabilité
| 07-09-2016 18:01
Excellente initiative. J'y adhère.

Merci pour les initiateurs amis de Tunisie.

Par contre, les tunisiennes et les tunisiens sont en partie responsables de la situation actuelle du pays et doivent changer leur comportement et assumer leur responsabilité pour l'améliorer.

j.trad
| 05-09-2016 22:09
il en reste moins que le quart/peut être même qu'il a cassé toute la jarre/ton culot /contre le créateur de l'eau/continuez à insulter l'islamisme /jusqu'au jours du CATACLYSME /qui vous enseignera le REALISME /qui vous dégoutera du MODERNISME./.

MDO
| 05-09-2016 16:15
Le principal problème qui empêche le pays de décoller en évitant tant que possible le recours excessif à l'endettement se sont les vagabonds de l'UGTT qui ne soucient jamais des capacités du pays et sa souveraineté qui devient menacé avec l'augmentation de l'endettement et ne cherchent qu'à satisfaire leurs sales besognes ce qui oblige le pays à demander toujours l'aide étrangère.

el manchou
| 05-09-2016 13:29
Il est temps que le pays fasse défaut et arrête d'emprunter des milliards de $ juste pour payer les salaires et avantages de la nomenklatura post révolution Barouitienne.

mjr
| 05-09-2016 09:24
avant de demander l'aide des autres.
C'est une initiative louable mais qui ne semble pas appropriée venant de sympathisants de l'ancienne orientation politique et économique.
Avant de demander de l'argent à qui que ce soit posons nous la question suivante:
"Pourquoi le décollage économique qui aurait pu s'enclencher dans les années 90 n'a-t-il jamais eu lieu "
.A titre d'exemple le tourisme a stagné avec des recettes en devises de 1,818 milliards d'euros en 2000 pour une capacité de 197453 lits et seulement 1,856 milliards d'euros en 2010 malgré une augmentation à 239890 lits
-Un premier élément de réponse réside dans le fait que selon plusieurs économistes la Tunisie s'est positionnée comme une économie à bas coûts et basse qualité dans l'industrie avec une étiquette "low cost" dans le tourisme.
-Un deuxième élément de réponse se trouve dans le système politique et la corruption qui ont créé un effet désastreux à long terme sur économie tunisienne dirigiste et centralisée à outrance qui a crée beaucoup d'entrepreneurs avec un profil de rentier.
Commençons par faire un audit sérieux et tirer des leçons de notre histoire et entamer des réformes pour contrecarrer les lobbies avant de demander des aides.
Sinon cela ne fera qu'aggraver les distorsions dans notre pays.

kameleon78
| 05-09-2016 00:42
Mobilisons nous d'abord chez nous. Les allemands et les japonais après la seconde guerre mondiale en 1945 étaient dans une situation pire que la notre, les deux pays étaient ruinés, les peuples n'avaient plus rien à manger et en plus ils devaient payer des réparations de guerre de plusieurs dizaines de milliards de dollars, malgré cela ils se sont mis au travail, ils se sont sacrifiés, ils ont banni les grèves, le résultat? Vingt ans après ils sont devenus parmi les pays les plus riches au monde. Le tunisien est fainéant, il n'aime pas le travail, il veut vivre vivre avec les subsides de l'état, il n'est pas courageux, il est égoïste et pleurnicheur. Vous rajoutez à cela une organisation irresponsable l'UGTT qui fait la grève au moindre prétexte, moi à la place des organismes internationaux ainsi que le FMI je dirai aux responsables politiques tunisiens : "Arrêtez de mendier, mettez-vous au travail, soyez solidaires de votre pays et ne le laissez-pas crouler comme ça".

SELIM
| 04-09-2016 23:27
J'ai lu avec délectation, comme d'habitude, votre commentaire et je ne peux que souscrire à toute cette analyse exposée avec tant de clarté et dans un style aussi rigoureux que léché. Avec comme souvent juste un petit bémol pour que je ne passe pas pour un laudateur : concernant la gouvernance et le mode de société il vaut mieux ne pas attendre que ça aille mieux car ça va demander encore du temps. Mes salutations les plus amicales.

babsouika99
| 04-09-2016 21:47
Respects pour l'appel, c'est une bonne initiative.

Néanmoins, il faut que la Tunisie et les Tunisiens se mobilisent eux-même. La Tunisie a reçu beaucoup de crédit qui n'ont fait que financer une masse salariale galopante et de la démagogie politicienne.

Donc, avant de faire appel aux autres, faisons appel à nous-même et mettons-nous au travail!

TMT
| 04-09-2016 20:42
Je ne peux que saluer les signataires tout en appelant les personnes en mesure d'apporter un tant soit peu pour réussir cette belle initiative d'y adhérer avec enthousiasme
J'y adhère!