Une cérémonie a été organisée, jeudi 8 décembre 2016 au siège d’Amen Bank pour célébrer le lancement du nouveau produit immobilier de la banque, Credim Express, en présence du président du Directoire, Ahmed El Karm, des membres du directoire Mehrez Riahi et Neji Ghandri, ainsi qu’un parterre de promoteurs immobiliers tunisiens.

Credim Express est un crédit habitat destiné aux clients et non-clients de l’Amen Bank, pour l’acquisition d’un bien immobilier bâti par un promoteur dont le projet a été financé par la banque. Il offre des conditions de financement avantageuses, des formalités simplifiées et des délais réduits.

Prenant la parole, Ahmed El Karm a affirmé qu’«entre le promoteur immobilier et l’Amen Bank, il y a une histoire d’amour». Et d’ajouter : «Nous avons toujours considéré à l’Amen Bank que la promotion immobilière est réellement un vecteur essentiel de croissance économique. Nos amis français ne disent-ils pas que quand le bâtiment va tout va ! C’est pour cela qu’on a consacré la promotion immobilière comme un axe fondamental des interventions de la banque. Nous avons dans le portefeuille de la banque l’équivalent de 600 promoteurs immobiliers, dont 300 ont déjà des engagements en cours dans les différentes agences. L’encours de la promotion immobilière s’élève à 1 milliard de dinars et cela depuis de nombreuses années, ce qui fait de l’Amen Bank, la première banque en Tunisie de financement de la promotion immobilière».

Il a estimé que les rumeurs selon lesquelles «la promotion immobilière est en crise» sont de la foutaise : «Nous nous inscrivons en faux quant à cet allégation, nous considérons que nous sommes très loin de ce type de crise. Ce qu’il y a c’est un disfonctionnement conjoncturel du marché, dans le sens où il y a une certaine divergence entre le logement construit en terme de coût et la capacité des ménages, principalement de la classe moyenne, à accéder à ces logements». Il a précisé que l’Amen Bank a lancé, il y a une année, une campagne de lobbying avec l’appui de certains promoteurs, dont l’objectif est d’expliquer aux autorités qu’on n’avait pas intérêt à perdre le secteur de la promotion immobilière, surtout que les secteurs du tourisme et du phosphate sont en crise.

M. El Karm souligne donc qu’on doit joindre les efforts pour remédier à ces disfonctionnements et assurer la relance de la promotion immobilière, car avec sa relance elle draine l’ensemble des métiers, des secteurs et des branches. La stratégie qu’il préconise se concentre sur 4 axes majeurs :

• Il faut baisser le prix assez élevé des logements : «Nous considérons que pour stimuler le secteur, il faudra faire un geste et faire de petits rabais, car le Tunisien anticipe, vu la situation économique actuelle, une baisse des prix de logement, donc il temporise sa décision d’achat et si le promoteur fait un geste, il pourrait, moyennant une campagne publicitaire forte, relancer la demande d’une manière instantanée», a-t-il affirmé.
• Il faut alléger le poids de l’achat du logement pour les ménages, avec des facilités de financement plus larges et plus ambitieuses : «Nous devons impérativement réduire le taux d’autofinancement. Il faut aussi allonger la période de remboursement, au lieu de 15 ans aller à 25 ans et pourquoi pas 30 ans. Ce qui va réduire la charge financière mensuelle. c’est un effort que nous sommes en train de faire avec la banque centrale et nous avons fort espoir que ça pourrait aboutir rapidement».
• Il faut ouvrir l’accès au logement aux étrangers, car le marché a changé depuis la promulgation de la loi dans les années 60.
• Il faut une plus grande efficacité de l’administration : «Il n’est pas normal que des logements construits et achevés ne puissent pas avoir des compteurs de la STEG et de la Sonede ou un PV de recollement assez rapidement. L’inefficacité de l’administration coûte très cher au promoteur et allonge la période de vente du logement, en alourdissant les charges financières et donc en augmentant les prix du logement. Des pas ont été réalisés par le gouvernement en déduisant les frais financiers rattachés à un logement des charges déductibles des revenus imposables, en autorisant les Libyens à acheter les logements sans l’accord du gouverneur, en espérant que ça s’étende à d’autres étrangers, etc.»

Ahmed El Karm a affirmé que, dans cette dynamique, Amen Bank ne pouvait pas rester les bras croisés. La banque désire apporter sa contribution, pour aider à l’accès aux logements et améliorer la conjoncture du secteur. Ainsi, la banque a essayé de remodeler son produit Credim qui commence à s’essouffler, en introduisant des nouveautés sur ce produit.

Ainsi, Credim Express réduit les délais bancaires pour des accords de financement, à des délais maximum de 14 jours pour l’octroi d’un crédit et la signature d’un contrat. Le taux de crédit sera ramené à TMM+2,5% pour les périodes inférieures à 15 ans et un taux fixe de 7,75% pour un délai dépassant les 15 ans.

«Un sacrifice de la part de l’Amen lorsqu’on sait le coût des ressources actuellement pratiqué sur le marché monétaire tunisien. Il n’est pas sûr que nous gagnons dans cette opération, mais puisque nous appelons les promoteurs à faire une geste, il faut que la banque fasse de même», a-t-il avoué.

Autre nouveauté, le partenariat avec les promoteurs dont les agences deviennent des extensions de la banque. «Nous voulons que vous soyez propriétaires de ce produit dans le sens où vos commerciaux, lorsqu’ils vendent un logement, vendent avec lui le financement à l’acquéreur et que le dossier se traite, grâce à internet, du bureau du promoteur», a expliqué M. El Karm. En effet, c’est le promoteur qui fait la demande de crédit pour son client, via un logiciel préinstallé dans son PC. Il scanne les documents nécessaires et les joint au dossier. Donc, l’opération est principalement électronique avec un minimum de déplacement : 2 déplacements pour les clients de la banque et 3 pour les non-clients.

Les promoteurs conventionnés avec la banque bénéficieront d’une formation sur le logiciel. L’objectif étant de réduire, sinon supprimer, toutes les lourdeurs et les mesures futiles.

Ahmed El Karm a souligné que la banque est à l’écoute des commentaires et des observations pour les intégrer immédiatement dans la solution et l’améliorer.

Certains promoteurs n’ont pas caché leur jalousie face au taux préférentiel proposé à leurs clients et ont appelé la banque à baisser ses taux pour eux aussi. D’autres ont demandé des améliorations comme l’intégration du scoring, pour ne pas perdre de temps dans une demande pour un client fiché chez la banque centrale.

Pour conclure, M. El Karm a souligné que la promotion immobilière est un secteur stratégique et prioritaire. Il a appelé les promoteurs à l’indulgence pendant la phase de lancement et de rodage de ce produit, qui devrait révolutionner le crédit bancaire en Tunisie.

I.N