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Amen Bank : Après la consolidation, la croissance !
02/05/2017 | 08:57
8 min
Amen Bank : Après la consolidation, la croissance !

Une croissance saine tout en préservant ses fondamentaux malgré une conjoncture nationale morose. C’est le défi que l’Amen Bank s’est fixée et qu’elle a réussi à relever pour 2016, a affirmé le président de son conseil de surveillance, Rachid Ben Yedder, lors de l’assemblée assemblée générale ordinaire pour l’exercice 2016, tenue vendredi 28 avril 2017, sous son égide ainsi que celle du président du directoire, Ahmed El Karm.


Une assemblée qui s’est passée, globalement, dans une bonne ambiance, avec des actionnaires qui s’en sortent pas mal, vu la situation actuelle de l’économie, avec un dividende de 1,150 dinar par action (23% du nominal des actions), mis en paiement à partir du 9 mai 2017 outre les actions gratuites, décidées depuis l’année dernière, et qui sont entrées en jouissance à partir du 1er janvier 2017 (une nouvelle pour 25 anciennes).

Amen Bank a clôturé l’année 2016 avec un Produit net bancaire (PNB) de 293,86 millions de dinars, contre 255,93 MD en 2015, soit une hausse de 14,8%. Son résultat net s’est situé 90,01 MD, en hausse de 48,9% par rapport à l’exercice précédent.



Les dépôts en baisse de 0,5%, se sont situés à 5.116,94 MD et ses créances octroyées à la clientèle ont diminué de 1,3%, atteignant 5.893,68 MD alors que le portefeuille titres a évolué de 21,4%, se situant à 1.792,43 MD. La banque a essayé de maitriser ses charges d’exploitation qui n’augmentent que de 5,36% pour atteindre 327,86 MD. Le coefficient d’exploitation a atteint 37% contre 38,4% en 2015.

Côté ratios de gestion et de rentabilité, la banque termine son exercice avec des niveaux satisfaisants : de 1,1% pour le ROAE (rentabilité des fonds propres), de 15,40% pour le taux de créances classées et de 64,11% pour le taux de couverture des CDL (créances douteuses litigieuses).
La dotation nette de l’exercice s’est élevée à 88,6 MD et une reprise de provisions sur créance radiées et cédées de 37,9 MD, soit un impact net de 50,6 MD.

 



La banque a aussi étendu son réseau avec 6 nouvelles agences portant le nombre d’agences global à 161 agences et 180 DAB dont 19 hors site. La banque compte également sur de nouveaux canaux comme l’Amen First Bank, la première banque virtuelle de la place, et les Espaces libre-service initiés à La Marsa, à Tunis et à Sousse.

Concernant le résultat consolidé, le groupe Amen Bank a réalisé un PNB consolidé en hausse de 14,67% passant de 249,3 MD à 285,87 MD et un résultat net consolidé en augmentation de 43,98% évoluant de 61,95 MD à 95,83 MD.

Prenant la parole, Ahmed El Karm a indiqué que 2016 a été pour l’Amen Bank, l’année de la stabilisation de la banque et de l’ensemble de ses résultats. Ainsi, la banque a privilégié les ressources moins chères et moins coûteuses, notamment les dépôts d’épargne. Elle en a profité pour restructurer ses crédits, avec l’augmentation des crédits accordés aux particuliers.


Autre point, pour être totalement couverte contre tous les risques, la banque a constitué toutes les provisions possibles légalement, a précisé M. El Karm, en soulignant que l’Amen Bank respecte l’ensemble des règles prudentielles émises par la Banque centrale.


Le président du directoire a profité de l’AGO pour éclaircir certaines idées reçues sur la banque et qu’il estime fausses pour la plupart. Ainsi, contrairement à ce que pensent certains, la banque n’est pas sous provisionnée, au contraire elle a épuisé tous les moyens légaux de le faire et ses provisions atteignent un montant de 733,7 MD. Ils pensent aussi que la banque est exposée à l’immobilier qu’ils considèrent comme un secteur risqué. A ceci, M. EL Karm répond que l’immobilier ne représente que 14% des engagements de la banque et que ses clients sont en train de rembourser leurs prêts. Il note que l’immobilier va très bien et que la banque n’investit que dans des zones recherchées. Il a démenti les rumeurs disant que la banque n’a pas assez de liquidité, en rappelant que la banque a émis un contrat de liquidité et qu’elle est prête à le renforcer, le cas échant.

 

 


La seule critique valable, estime Ahmed El Karm, est celle de la banque opaque. A ceci, il a promis un plan d’action pour une meilleure communication. A cet effet, la banque va s’appuyer sur les conseils de l’un de ses actionnaires de référence l’IFC (International Finance Corporation- Groupe Banque mondiale) pour l’élaboration et la mise en place d’un dispositif de communication financière au diapason des standards internationaux, l’objectif étant de mieux valoriser ses activités, et de renforcer le positionnement d’Amen Bank comme un des acteurs principaux du système bancaire tunisien, sa visibilité et son attractivité auprès des opérateurs nationaux et internationaux.


Ouvrant le débat, un actionnaire s’est interrogé sur l’avancement de l’assainissement des créances classées et sur ce qu’a fait la banque contre le glissement du dinar. Moncef Ouaghlani a noté, «avec soulagement», les bons résultats de la banque. Il a souligné que les petits porteurs ne connaissent pas leur représentant et aimeraient bien connaitre celui qui est censé les représenter au Conseil d’administration. Il s’est interrogé sur la véracité des rumeurs circulant sur une loi qui va amnistier ceux qui n’ont pas payé leurs prêts et remettraient leurs comptes à zéro : il s’est dit contre une telle loi si elle existe. Il a demandé pourquoi les comptes de certaines filiales ne sont pas audités.


Ahmed El Koli a demandé où en est la mise à niveau des agences ainsi que des services comme le virement électronique. Il a fait remarquer la hausse salariale importante en un an.
Comme à l’accoutumé, le président de l’Association des actionnaires minoritaires "ADAM", Khaled Ahres, a réclamé essentiellement deux choses : la création d’un Club Espace pour les petits actionnaires et l’élection d’un représentant des petits porteurs qui conviendrai mieux que l’actuel.


Prenant la parole, une analyste a estimé que l’Amen Bank a deux handicaps : le coût de ressources le plus élevé de la place, qui est en train d’être rectifié, et la qualité des actifs et le provisionnement qui, selon elle, ne sont pas solutionnés vu que le taux des actifs classés augmente. Elle s’est interrogée, donc, si la banque a mis une stratégie en place contre ça. Elle s’est interrogée également sur les raisons du montant très bas des impôts, hors contribution exceptionnelle, que doit payer la banque.


Pour sa part, Mustapha Chouaïeb a estimé que le montant du dividende à distribuer par action est très bas, en comparaison à une certaine banque de la place. Il a critiqué certains placements de la banque, notamment ceux de Syphax Airlines, de MIP et de Batam. Ce dernier placement, totalement provisionné, aurait dû être supprimé des comptes de la banque depuis belle lurette, estime-t-il.



En réponse à ce flot d’interrogations, Ahmed El Karm a indiqué que l’Amen Bank a surpris beaucoup de ses filiales en tenant son AGO en avril, contrairement à son accoutumé, pour être prêt dès l’année prochaine, aux nouvelles dispositions de la loi.
Autre point important, il a souligné qu’il va tout faire pour que les petits porteurs aient la place qu’ils méritent. Il a estimé que la création du Club espace actionnaire est une bonne idée et pour commencer il a proposé la création d’un espace actionnaire sur le site web. Pour le représentant des petits porteurs, l’année prochaine, le mandat de Ridha Ben Gaied prendra fin et les actionnaires minoritaires pourront choisir leurs représentants.
Concernant l'amnistie des mauvais payeurs de dettes, il a affirmé que ce ne sera jamais une option envisageable et que la banque poursuivra toujours les mauvais payeurs et que la loi est plutôt politique et pas économique.



Au sujet de la mise à niveau des agences, le président du directoire a indiqué que cette opération va s’accélérer et que la campagne institutionnelle ne concerne pas uniquement le changement du logo mais une mise à niveau de l’ensemble.
Au volet de la banque électronique, il a considéré que ce genre de banque est l’avenir et que l’Amen Bank, avec l’Amen First, a mis en place les structures nécessaires. Il a noté que la banque dispose d’ingénieurs hautement qualifiés, capables de créer des produits répondant exactement à la demande des clients.


Concernant le coût élevé des ressources, M. El Karm a indiqué que l’Amen Bank va continuer ses efforts jusqu’à atteindre la moyenne bancaire. S’agissant de la hausse du taux de créances accrochées, il a noté que la stagnation des encours crédits impacte ce taux outre le fait que la banque a décidé de provisionner tout ce que la limite légale lui permettait. Ceci dit, il a affirmé que la mise en place d’une nouvelle architecture du système d’information va permettre de réduire les créances classées.



Ahmed El Karm a précisé que si la banque payait un impôt assez bas, c’est parce qu’elle optimisait au maximum le montant à payer en réinvestissant ses bénéfices, comme le prévoit la loi.
En réponse à M. Chouaïb concernant placements Syphax Airlines, MIP et Batam, il a admis que la banque était en train d’étudier les dossiers à fin de limiter les conséquences fiscales. Il a souligné qu’à part ces trois placements, le portefeuille était globalement sain.


M. El Karm a noté à l’adresse de certains actionnaires qui se sont interrogés sur la santé de certaines filiales, que MLA Leasing est un leader en Algérie et qu’elle a généré 10 MD (4 millions d’euros) de dividende rapatrié en Tunisie et que Ennakl est un fleuron qui a fait 28,4 MD de bénéfice.


S’agissant de l’augmentation du dividende distribué, Ahmed El Karm a indiqué que la banque a déjà fait un effort, vu que l’Amen Bank prévoit la distribution de 23% du nominal au lieu des 22% prévus dans le business plan outre la distribution d’actions gratuites en début d’année. Ceci dit, il a promis d’initier une stratégie pour la distribution de dividende.



Evaluant le mode de gouvernance de la banque, Rachid Ben Yedder a estimé que la collégialité limite le risque d’erreur, fait porter la responsabilité des décisions à de multiples personnes et permet un échange de positions. Pour lui, ce mode a porté ses fruits et les résultats sont satisfaisants. « L’équipe continuera à être performante et ira de l’avant pour faire de la croissance saine, en préservant les équilibres de la banque et ses fondamentaux ».


Le directoire prévoit un rendement des crédits de 7,20% en 2017 pour atteindre 7,35% en 2020 et un coût bilanciel des ressources de 4,45% en 2017 pour atteindre 4,25% en 2020 alors que les commissions reçues augmenteront de 10% par an. Il prévoit, également, une augmentation de capital par incorporation des réserves de 5,1 MD en 2017.

 


Imen NOUIRA

02/05/2017 | 08:57
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