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Ali Laârayedh présente des « preuves » des violences des manifestants
12/04/2012 | 1
min
Ali Laârayedh présente des « preuves » des violences des manifestants
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Lors de la séance extraordinaire organisée pour faire le point sur les violences constatées lors des manifestations du 9 avril, Ali Laârayedh, aidé par le porte-parole du ministère de l’Intérieur, a présenté des photos et vidéos qui, selon lui, prouvent la violence des manifestants à l’encontre des forces de l’ordre. Après avoir vu des photos de deux policiers blessés au visage, les députés de la Constituante ont eu droit à visionner une vidéo d’un quart d’heure, ou plutôt un montage d’images choisies, des scènes parfois répétées plusieurs fois, de ce qui s’est déroulé le 9 avril.

Dans une cacophonie ambiante, on voit tour à tour Khemais Ksila, et Brahim Gassas, le premier se faisant copieusement insulter par une dizaine d’individus et le second à côté d’une personne blessée au visage. Des vidéos qui ont déjà largement circulé dans les réseaux sociaux. Des vidéos également de manifestants sur l’avenue Habib Bourguiba, ou sur l’avenue de Paris, de manifestants et de policiers, de même que des photos de manifestants tenant des pierres à la main, ou encore une montrant un mur sur lequel a été tagué le mot « Molotov ».

Excepté ce tag, aucune preuve de l’utilisation de cocktails Molotov n’a été montrée, comme l’avait promis Ali Laârayedh lors d’une émission de la télévision nationale, au soir du « lundi noir ».
La présentation partiale des faits à laquelle s’est prêté Ali Laârayedh a été ponctuée d’applaudissements nourris dans le camp d’Ennahdha.
Mustapha Ben Jaâfar, quant à lui, a empêché Brahim Gassas de s’exprimer sur les applaudissements des élus d’Ennahdha et le fait qu’Ali Laârayedh ait tenu un discours partisan, de militant d’Ennahdha, et non de ministre de l’Intérieur. Il laissera, par contre, parler une élue d’Ennahdha qui s’insurge contre les paroles de Brahim Gassas.
Du côté de l’opposition, les sourires se lisent sur les visages. Ce montage en fait rire plus d’un par ses insuffisances et le fait qu’il ne montre, à aucun moment, la violence policière gratuite à l’encontre des manifestants. Lorsqu’un des députés de l’opposition demandera à Mustapha Ben Jaâfar de permettre aux députés de présenter les preuves de la répression, ce dernier répondra : « Si vous le faites, ce sera sur votre temps de parole !».
Sur leur compte Twitter, certains députés commentent. Nadia Chaâbane évoque « une scène kafkaïenne », et Karima Souid, élue Ettakatol, parle d’un ministère de l’Intérieur qui explique les violences contre les forces de l’ordre « mais ne montre pas les violences contre les manifestants ».

Ali Laârayedh a donc tenu un discours violent à l’encontre de l’opposition et des médias, répondant à l’adage : la meilleure défense, c’est l’attaque. Répondant à ce discours, Abderraouf Ayadi, secrétaire général du CPR, a tenu des propos virulents, comparant ces méthodes à celles du régime de Ben Ali : « J’ai assisté à ce qui s’est passé ce 9 avril, et j’ai vu la même peur dans les yeux, que celles que l’on voyait au temps de Ben Ali, la peur de la répression policière », a affirmé M. Ayadi.
À suivre...

M.B.H
12/04/2012 | 1
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