Qu'aura gagné, en définitive, RAHMOUNI, KENNOU et leurs acolytes, qui avaient, au lendemain du 14/01/2011, dressés les listes, avec ce même BHIRI qu'ils dénigrent aujourd'hui, pour démettre leurs rivaux, parmi leurs collègues magistrats, dits proches du régime, à part l'affaiblissement de la magistrature à travers l'intégration de membres non-magistrats dans sa composition, des membres se disant , pour les uns, proches des islamistes, d'autres ne se cachant pas d'afficher leurs affinités gauchistes et d'autres se disant indépendants, se situant, au gré des circonstances, tantôt à gauche tantôt à droite.
Madame Sachez que les magistrats, les plus lucides, qui s'étaient battus pour la consécration de la neutralité de la justice, connaissaient leurs limites et savaient, pertinemment, que la guerre avec le pouvoir politique était perdue d'avance.
Cette guerre potentielle, que des générations de magistrats avaient su éviter, des décennies durant, a finalement eu lieu, et ses résultats, bien prévisibles, sont là. Elles consacrent l'hégémonie des politiques sur un corps qui aspirait à la neutralité, de peur d'être envahi, chose désormais faite sous plusieurs appellations : Avocats, huissiers, universitaires et autres représentants des pouvoirs exécutif et législatif.
Avant la révolution on disait des magistrats qu'ils étaient organisés comme des loups, ne se mangeant pas entre eux. Aujourd'hui les loups sont la proie facile des politiques et de plusieurs corporations dont principalement les avocats qui auront fini par diviser les magistrats pour mieux régner sur l'institution dans laquelle ils se sont arrogés des sièges, un espace et une dimension.
Bravo donc à RAHMOUNI, KENNOU, KARAFI &Co, vous avez semé la division, provoqué la faiblesse de la magistrature et récolté, par voie de conséquences, la colère des magistrats comme le suggère les résultats des élections parmi les magistrats de 3ème grade votant tous pour KHALED ABBES, considéré plus proches de leurs préoccupations, justement par esprit de corporatisme, base de toute lutte syndicale, et surtout par sursaut d'orgueil, au vu de l'humiliation que vous aviez fait subir, par des calculs carriéristes, à toute l'école tunisienne de la magistrature bafouant le prestige qu'on lui reconnait, jusqu'aujourd'hui, à l'étranger.
On peut, in fine, que dire que l'histoire se répète, et que le rejet de KENNOU est un recommencement de son rejet en 2005, par une majorité de magistrats soucieux de l'intégrité de leur institution quelles que soient les faiblesses qu'on lui reconnait, rejet qualifié, alors, de putsch par les uns et de réajustement de l'action de l'AMT par les autres.
D'autre combats sont attendus, ils porteront sur la reconquête d'un espace, d'une dimension et d'un honneur perdus du fait et de la faute de magistrats politisés qui auront causé le plus grand tort à la magistrature après la révolution comme ils l'avaient fait en 2005. Ces combats seront menés par des magistrats apolitiques imprégnés d'un esprit syndicaliste tel KHALED ABBES plébiscité, à raison, par ses collègues parce qu'il privilégie l'intérêt de ses paires plutôt que ceux de partis politiques, chacun avec son agenda.