Invité, aujourd’hui, mardi 23 octobre 2018, de l’émission Midi show, sur les ondes de Mosaïque Fm, Ahmed Friâa, ancien ministre de l’Intérieur sous Ben Ali, s’est dit surpris de la décision d’interdiction de voyage qui le frappe aujourd’hui. L’ancien ministre et professeur universitaire a affirmé qu’il s’agit « d’un règlement de comptes politique et que ce n’est nullement le fruit du hasard ».
En effet, l’Instance Vérité et Dignité (IVD) a décidé d’intenter un nouveau procès à son encontre, en exerçant une action publique, alors qu’il a été déjà jugé et a bénéficié d’un non-lieu par la justice militaire après sept ans de procès.
« Je suis prêt à assumer mes responsabilités, et à me présenter devant n’importe quelle instance judiciaire qui me convoque. Cependant, il faut savoir que l’IVD m’a convoqué après les délais légaux, le timbre de la poste faisant foi. Donc, c’est la responsabilité de l’IVD qui n’a pas appliqué la loi dans les délais impartis », a expliqué l’ancien ministre de l’Intérieur sous Ben Ali. « Peut-on avoir confiance en la justice après le 14-Janvier ? Si oui, pourquoi dans ce cas-là juger une personne deux fois ? C’est totalement contraire au principe même de la justice », s’est-il interrogé.
« Je ne reproche rien à personne. Je respecte la loi, et je suis prêt à me présenter devant n’importante qu’elle instance judiciaire. Cependant, c’est l’image de la Tunisie dans le monde qui m’inquiète. Comment un investisseur pourrait-il avoir confiance à un pays, qui a fait une révolution, qui juge les personnes deux fois, pour les mêmes faits. Il faut respecter la loi, et le principe de l’autorité de la chose jugée », a-t-il ajouté
Ahmed Friâa n’a pas manqué de rappeler qu’il n’a occupé le poste de ministre de l’Intérieur, avant le 14-Janvier, que pendant 48 heures. Il a été, par la suite, rejoint par le Général Ammar, qui a repris en main la coordination entre les forces de l’ordre et l’Armée nationale.
« Entre temps, la première décision que j’ai prise, c’était de préparer un décret pour interdire formellement l’utilisation de balles réelles contre les manifestants. Un document consigné dans le dossier de l’affaire, auprès de la justice militaire. Sachant qu’il n’y a aucun document prouvant que j’ai occupé le poste de ministre de l’Intérieur à l’époque, Ben Ali n’avait pas eu le temps de signer le décret de ma nomination », a précisé Ahmed Friâa
« Ce qui me m’inquiète et me dérange, ajoute Ahmed Friâa, c’est que le Tunisien souffre, aujourd’hui, de plusieurs problèmes : la baisse du pouvoir d’achat, le glissement du dinar, la disparité régionale, le chômage… et le pays préfère dépenser de l’argent pour juger les personnes, deux fois. C’est une perte de temps et d’argent ».
Et de conclure : « Je veux vivre dans un pays où la loi est respectée, au lieu de dépenser l’argent n’importe comment, il vaut mieux l’utiliser pour apporter des solutions aux problèmes que connait le pays ».
I.B
Commentaires (4)
CommenterIVD subjective.
l'IVD n'est pas véridique
Vouloir intenter un procès contre Mr Friaa est en plus sélectif et vise aussi à détourner l'attention des médias et des citoyens d'autres problèmes politiques; .
Dans ce sens, l'IVD semble réussir.