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Ahmed El Karm : 2015 l'année de la consolidation de l'Amen Bank, 2020 sera l'année des 200 MD de bénéfice !
20/06/2016 | 17:00
8 min
Ahmed El Karm : 2015 l'année de la consolidation de l'Amen Bank, 2020 sera l'année des 200 MD de bénéfice !

 

L'Amen Bank a tenu, mercredi 16 juin 2016 son assemblée générale ordinaire pour l’exercice 2015, sous l’égide du président du directoire Ahmed El Karm et celle du président du conseil de surveillance, Rachid Ben Yedder. Une assemblée qui s’est tenue, globalement, dans une bonne ambiance, malgré les chiffres en baisse de la banque.

 

Amen Bank a clôturé l’année 2015 avec un Produit net bancaire (PNB) de 255.935 millions de dinars, contre 252.684 MD en 2014, soit une hausse de 1,3%. Son résultat net s’est situé 60.458 MD, en baisse de 32,2% par rapport à l’exercice précédent.

Les dépôts en baisse de 7,1%, situés à 5.142,39 MD et des crédits octroyés à la clientèle qui ont diminué de 2,4%, atteignant 5.971,46MD alors que le portefeuille titres a évolué de 15,5%, se situant à 1.476,77 MD. Le coefficient d’exploitation a atteint 38,4%.

On notera cependant que les charges d’exploitation bancaire ont augmenté de seulement 3,6%, passant à 346,4 MD.

Côté ratios de gestion et de rentabilité, la banque termine son exercice avec des niveaux satisfaisants : de 9,9% pour le ROAE (rentabilité des fonds propres), de 15,15% pour le taux de créances classées et de 65,1% pour le taux de couverture des CDL (créances douteuses litigieuses).

La banque a aussi étendu son réseau portant le nombre d’agences global à 155 agences et 173 DAB dont 20 hors site. La banque compte également sur de nouveaux canaux comme l’Amen First Bank, la première banque virtuelle de la place, et l’Espace libre service initié à La Marsa.

L’Amen Bank propose, ainsi, à ses actionnaires un dividende de 1,1 dinar par action (22% du nominal des actions), mis en paiement à partir du 29 juin 2016.

 

 

Prenant la parole, Ahmed El Karm souligne qu’au cours de 2015, la banque a eu à faire à 3 défis majeurs : l’exacerbation du risque de l’économie tunisienne, qui a impacté les entreprises tunisiennes avec la forte augmentation d’impayés et des problèmes de contentieux contre une lenteur judicaire ; le tarissement des liquidités à cause de la baisse des exportations, d’où un rationnement du financement par l’Amen Bank et la diminution de la marge d’intérêt.

Donc, la direction de l’Amen Bank a décidé de revoir la stratégie de la banque et d’entreprendre, dans une approche volontaire, la consolidation de la situation financière de la banque et la solidification de ses fondamentaux.

La stratégie de l’Amen Bank a été marquante à 4 niveaux :

  • La stagnation des crédits, pour mettre de l’ordre dans le processus de sélection des financements à travers l’introduction de nouveaux mécanismes. La banque a aussi accordé une attention particulière à des secteurs où elle est engagée et qui pourraient la fragiliser, notamment le secteur touristique qui représente 9% de ses engagements ainsi que le secteur immobilier qui pourrait accuser des méventes à cause de la conjoncture actuelle et qui représente 15,7% de ses engagements. Pour se prémunir, l’Amen Bank a décidé, en collaboration avec les commissaires aux comptes, d’un ensemble de mesures donnant lieu à la comptabilisation d’une provision forfaitaire en couverture du portefeuille touristique d’un montant de 52,95 MD.
  • Comment faire pour rééquilibrer les ressources de la banque caractérisées par l’importance des ressources coûteuses d’institutionnels ? Ainsi, la banque s’est lancée dans le projet de remplacer ces ressources par d’autres formes de ressources : l’action est dans une phase assez évoluée avec une baisse de 18% des dépôts à terme et une augmentation de 12% des dépôts de comptes spéciaux d’épargne, stables et moins coûteux. Parallèlement, la banque a continué à collecter des ressources de l’extérieur, notamment avec 50 millions d’euros contractés auprès de la BEI sans garantie de l’Etat.
  • Comment diversifier les sources de revenus, dans la mesure où la marge d’intérêt a diminué, de manière qu’elles ne proviennent plus uniquement du financement mais également du service et du conseil. Chose que Amen Bank a réussi à faire : la marge d’intérêt dans le total du PNB qui était de l’ordre de 46% est revenu à 31,7%. A l’inverse, la part des commissions est montée à 25,2% et la part des produits provenant des placements financiers à 33,1%. Il y a un travail de restructuration des sources de revenus, pour que la banque ne soit pas tributaire de la simple marge d’intérêt.
  • Améliorer la gouvernance en renforçant les outils d’audit, la création d’un nouveau département de gestion des risques et le renforcement des process de contrôle.

 

M. El Karm a souligné que la Banque centrale, après avoir soumis l’Amen Bank à une inspection forte, est sortie avec des conclusions positives, exprimant sa satisfaction de l’évolution de la banque. La BCT considère que tous les risques générés par les opérations financières sont sous surveillance et contrôlés d’une manière efficace au niveau de la banque, avec comme preuve le respect de l’ensemble des ratios réglementaires.

L’Amen Bank prévoit, grâce à cet effort de consolidation qui doit continuer, de renouer avec une reprise de l’activité et prévoit l’augmentation pendant les 5 prochaines années de ses dépôts ainsi que de ses crédits en moyenne de 5% par an et de ramener ses créances classées à un taux de 12%, pour un taux de couverture de presque 100%. L’objectif de ce business plan est au final d’améliorer les performances de la banque tout en assurant sa solidité et le respect des normes réglementaires.

La banque a déjà entamé des actions et pistes précises pour son évolution, notamment en développant la banque de détail, un centre d’appel, la banque électronique, la finance islamique et la salle de marché. La banque intensifie aussi sa présence hors Tunisie, notamment à travers la création avec Tunisie Leasing de MLA Leasing en Algérie, l’achat avec Tunisie Leasing d’Alios Finance Groupe, présent en Afrique subsaharienne, la création avec la Comar d’une société d’assurance et d’assurance vie.

M. El Karm a saisi l’occasion pour annoncer la constitution de l’Amen Afrique Fond. Il s’agit d’un fonds d’investissement d’un capital de 30 MD (Amen Bank 10 MD, Caisse des dépôts et consignations (CDC) 9 MD, Groupe Poulina 8 MD et la Star 3 MD). Son objectif est d’aider les entreprises tunisiennes qui veulent investir en Afrique. Le dossier a été déposé auprès du CMF pour avoir l’agrément.

Il s’agit de nouvelles ressources et de nouvelles opportunités que l’Amen Bank veut saisir comme un appui majeur, pour diversifier ses ressources et sa présence africaine.

La banque continuera à réaliser ses promesses envers ses actionnaires : elle a décidé de réviser à la hausse le taux de dividende à 22% du nominal contre 20% en 2014 et elle a décidé de distribuer des actions gratuites.

 

Ouvrant le débat, Moncef Oughlani s’est interrogé sur le plan d’action de la banque pour éviter les vols commis par certains employés, citant comme exemple les infractions, citées dans le rapport des commissaires aux comptes, et commises par les responsables de caisse des agences de Jendouba et de Médenine pour des montants provisoires respectifs de 662.000 et 442.000 dinars. Il s’est aussi demandé si les victimes ont été totalement indemnisées.

Pour sa part, le célèbre actionnaire Mustapha Chouaïeb a estimé que distribuer seulement 22% du nominal est peu. Il s’est attaqué par la suite, à Ridha Ben Gaied, l’actuel représentant des petits porteurs au conseil, critiquant son manque de communication et de réunion avec ceux qu’il est censé représenter, tout en réclamant de permettre aux petits porteurs de choisir un administrateur qui les représente au conseil d’administration.

Il a critiqué certains placements de la banque, notamment ceux de Syphax Airlines : «Consultez-moi, avant de faire vos placements, je vous conseillerai !», a-t-il déclaré.

Une analyste s’est interrogée sur la hausse du taux des créances accrochées alors qu’un actionnaire a demandé à avoir les grandes lignes du Business Plan.

 

En réponse à la question de M.Oughlani, le DGA de l’Amen Bank, Mehrez Riahi, a affirmé que tous les clients touchés ont été indemnisés et que toutes les formalités nécessaires ont été entreprises. Pour sa part, le DGA de l’Amen Bank, Neji Ghandri, a précisé que les contrôles ont été renforcés au niveau des chefs d’agences et des chefs de zone et au niveau des opérations.

Concernant la hausse du taux de créances accrochées, M. Riahi a expliqué que ce ne sont pas les créances douteuses qui ont augmenté, mais que la baisse des crédits en 2015 a impacté ce ratio. Il a souligné que 2015 est l’année de la consolidation et que la banque a délibérément fait le choix de choisir ses emplois ainsi que ses ressources et elle a réussi à avoir des ressources à TMM+3,8% alors que la concurrence payait beaucoup plus. Sinon, le résultat a été impacté par la mesure exceptionnelle de provision forfaitaire de 53 MD et ceci malgré la circulaire de la BCT permettant aux banques de la place de ne pas provisionner et de ne pas dégrader le classement des créances hôtelières.

 

Ahmed El Karm a précisé que le business plan est disponible en détail dans le rapport. En réponse à M. Chouaïeb, il a déclaré qu’il était à l’écoute des actionnaires et prenait en compte leurs remarques.

D’ailleurs, M. El Karm a prouvé ses dires au cours de cette même séance, en avançant à la demande de Mustapha Chouaïeb d’un an la date de jouissance des nouvelles actions distribuées.

En effet, l’AGO a été suivie par une AGE lors de laquelle l’Amen Bank a augmenté son capital de 10,185 MD en deux tranches d’égal montant (5.092.500 dinars)à réaliser en 2016 et 2017 par incorporation des réserves et l’émission chaque fois de 1.018.500 actions nouvelles, et qui portera le capital à 127.312.500 dinars en 2016 et à 132.405.000 dinars en 2017.

L’augmentation de capital interviendra par attribution gratuite d’actions à raison d’une nouvelle pour 24 anciennes en 2016 pour une jouissance à partir du 1er janvier 2016 et par attribution gratuite d’actions à raison d’une nouvelle pour 25 anciennes en 2017 pour une jouissance à partir du 1er janvier 2017.

 

Rachid Ben Yedder a conclu en expliquant que l’Amen Bank a su s’adapter aux changements et qu’elle a toujours tenu ses promesses vis-à-vis de ses actionnaires.

Pour sa part, Ahmed El Karm a affirmé que l’effort de consolidation engagé par l’Amen Bank accouplé à son programme d’investissement et de développement ambitieux va permettre à la banque de renouer de nouveau avec des bénéfices intéressants. Ainsi, le directoire prévoit que d’ici 2019, le bénéfice de la banque tournera autour de 150 à 160 MD, pour atteindre 200 MD d’ici 2020.

 

Imen NOUIRA

20/06/2016 | 17:00
8 min
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Commentaires (5)

Commenter

Man
| 21-06-2016 19:19
Preserver les dernières banques tunisiennes privées
C'est tres important pour notre economie et pour notre souveraineté . D'ailleurs , il ne reste que deux banques

Citoyen
| 21-06-2016 18:13
Compare a plusieurs banques, excellent effort de provisionnement

je dis la vérité
| 21-06-2016 13:05
BN : Mon commentaire n'a pas été publié.
Je n'ai rien dit de mal.
Tout ce j'avais écris est tristement vrai.

B.N : Merci de relire nos règles de modération

ADN
| 21-06-2016 08:38
Si vous pourriez nous fournir plus de details, ca serai plus pertinent.
Lancer un tel commentair "amen bank une bombe a retardement" et ce taire n´interesse personne.

momo
| 20-06-2016 18:50
amen bank une bombe a retardement