Présenter l’activité de de la Société nationale de distribution des pétroles (SNDP-Agil) et ses projets futurs et à leur tête son nouveau carburant additivé qui sera disponible dans les stations-service à partir du 1^er juillet 2018. C’est globalement ce qui ressort de la conférence de presse tenue par Nabil Smida, président directeur général de la société dans la soirée de mercredi 13 juin 2018, à son siège, en présence des différents hauts cadres de la société.

S’agissant du nouveau carburant, on apprend que le ministère a approuvé le lancement d’un carburant premium qui permet de donner une puissance supplémentaire au moteur, tout en le nettoyant, en réalisant des économie d’énergie et en protégeant l’environnement.

Cette nouvelle génération de carburant additivé sera commercialisé à un prix différent, du normal, environ 10% plus cher et sera soumis à un cahier de charges technique que les différents opérateurs du secteur devront soumettre au ministère.

Donc, à partir de début juillet 2018, la gamme de carburant qui pourrait être commercialisée dans les kiosques passera de 3 types de produits (essence sans plomb, diesel 50, diesel normal) à 5 produits (essence sans plomb additivé, diesel 50 additivé, essence sans plomb, diesel 50, diesel normal).

Des contrôles seront effectués par les services compétents pour vérifier la conformité des produits.

Le marché de l’additivé représenterait une niche de 5 à 10% du marché, la société table sur la conquête de 38% de parts de cette niche.

Ceci dit, les dirigeants de la société restent prudents face au comportement des consommateurs avec ces nouveaux produits, plus performants, mais plus cher, alors que leur pouvoir d’achat est en train de baisser.

Interrogé par Business News sur les raisons de la hausse des prix de ce genre de carburant, sachant que ce genre de produits était commercialisé par la concurrence depuis des années, M. Smida explique qu’il y avait une phase de tests et que les sociétés qui commercialisaient cette gamme sans surcoût le faisaient de leur propre gré. Aujourd’hui, le ministère a décidé de s’orienter vers ce genre de produits, de le soumettre à des normes et de permettre une marge supplémentaire sur ces produits, mais qui sera fixée par ses services, le tout avec la garantie que les produits proposés sont conformes à l’annonce commerciale faite.

Pour la mise en place de ces produits, la SNDP s’est alliée avec son partenaire de toujours ENI et l’américain Afton. La société ne va pas développer sa propre formule mais acheter l’additif prêt à l’emploi et qui sera ajouté à son produit de base. Le coût de l’opération ne dépassera pas quelques centaines de milliers de dinars. D’ailleurs, la société est en train d’investir dans un projet ultra moderne à Radés, qui est déjà à 80% de taux de réalisation, qui comprend une pompe doseuse automatisée pour l’ajout des additifs, a confié le PDG en réponse à une question de Business News. Entre temps, l’opération se fera d’une manière traditionnelle.

S’agissant des performances de la société, la SNDP a réalisé un chiffre d’affaire en hausse de 15,21%, évoluant de 1,39 milliards de dinars à 1,6 milliards de dinars. Son résultat a été en baisse de 5,35%, passant de 17,7 millions de dinars à 16,8 millions de dinars pour des investissements de l’ordre de 50 millions de dinars par an.

Nabil Smida a expliqué la marge bénéficiaire très limitée face au chiffre d’affaires, du fait que le secteur est un secteur contrôlé par l’Etat, les prix étant fixés par ses services. La baisse des résultats est due à deux facteurs selon lui. La baisse des prix des carburants et la concurrence déloyale du marché parallèle.

Autre information d’importance, la société s’accapare 38% de parts de marché en 2017. Elle est la première du secteur. Pour le gaz, elle détient 42% de parts de marché, alors que pour le kérosène elle est à 61% de parts de marché. Pour les lubrifiants, elle détient 23% de parts de marché.

S’agissant des projets en cours, la société est en train de finaliser son dépôt de gaz liquide à Gabès d’une capacité de 12.000 tonnes pour un coût de 202 millions de dinars. Il vient renforcer celui de Radés d’une capacité de 8.000 tonnes et qui a couté 60 millions de dinars.

La SNDP continue aussi le développement de sa carte Agilis. L’Etat étant son plus grand client, cette carte a permis de moderniser les services administratifs.

La société a aussi opéré un petit lifting sur son logo. Elle commence aussi à changer son identité visuelle dans plusieurs stations-service. Elle poursuit ses partenariats avec les prestataires de services, pour améliorer la qualité de services dans les stations-service. La société continue aussi ses actions sociétales.

S’agissant des dettes de la société, le PDG a avoué que la part du lion revient à l’Etat à travers ses sociétés, notamment de transport (Transtu, SNCFT, La société de transport entre les villes, etc.) et que ce dernier a payé une très grande partie de leur dette 350 millions de dinars en 2017.

En ce qui concerne la dette se Syphax, le PDG est resté évasif, pour lui la société est en situation de redressement judicaire et elle a formulé la volonté de régler l’ensemble de ses dettes vers la société, donc il lui laisse le bénéfice du doute.

Imen NOUIRA