Vous êtes une scientifique, spécialiste de l'intelligence artificielle et professeur de l'enseignement supérieur à l'Institut des hautes études commerciales de Carthage.
Je suis très surpris de votre démarche de banalisation des projets socio-économiques pour la Tunisie. En effet, vous entreprenez de nous parler d'un fond d'investissement destiné aux entreprises tunisiennes qui veulent s'implanter en Afrique sans nous présenter/donner une étude empirique/statistique des opportunités et des risques.
Aujourd'hui, tout le système bancaire tunisien nous parle de l'exportation de nos capitaux vers l'Afrique, l'Europe ou même l'Amérique Latine (c'est la nouvelle folie de nos banquiers). Mais aucune de nos banque n'a fait une étude empirique sérieuse des risques et des opportunités.
Avant de mettre des dizaines de millions en devises étrangères à la disposition des entreprises tunisiennes qui veulent s'aventurer en Afrique, il faudrait d'abord mettre à leur disposition des informations utiles et pertinentes pour répondre à des situations actuelles ou pour en anticiper d'autres. L'information est une matière première et un outil stratégique indispensable pour la compétitivité des entreprises tunisiennes.
Votre premier devoir est de collecter et d'interpréter l'information en tant que scientifique et de la mettre à la disposition des entrepreneurs tunisiens qui en ont besoin et d'aider ainsi à la prise de décision. En effet, Lorsque les risques et les menaces sont reconnues, elles pourraient devenir des opportunités et réciproquement lorsque les opportunités sont mal identifiées, elles pourraient engendrer des risques.
Exemple : avant de m'aventurer en Côte d'Ivoire en tant qu'entrepreneur tunisien, j'aurais besoin d'abord entre autres:
-d'une étude de faisabilité de mon projet
- d'une idée sur les concurrents et leur stratégie,
- vérifier l'existence d'une logistique et ses marges de manoeuvre (pour vendre ma production, il est indispensable d'avoir un réseau de distribution, ce qui n'est pas le cas dans la majorité des pays africains).
- étudier Les possibilités d'action et le potentiel d'influence des fournisseurs et des clients sur place (sans fournisseurs, je ne pourrai rien produire).
Etc., etc., etc.
Vous nous présentez, voir l'article ci-dessus, un touriste Ghanéen en guise d'étude empirique solide, afin de nous convaincre d'exporter nos capitaux à l'aveuglette en Afrique!!!!
Très Chère compatriote, Madame Boutheina Ben Yaghlane, je vous prie de faire plutôt utilisation de votre savoir-faire et votre intelligence scientifique, la Tunisie en a besoin!
Je vous prie d'agréer, Madame Boutheina Ben Yaghlane, l'expression de mes salutations les plus distinguées.
Jamel Tazarki