Son héros et sauveur n'était qu'un meurtrier, dont on doit sentir honte.
Même si vous avez eu un autre but-
Mille fois mercie pour cette performence faux par Sigmund Freud"
Lors de l’ouverture du procès des assassins de Lotfi Nagdh la semaine dernière à Sousse, la veuve de ce dernier s’est retrouvée seule face aux assassins de son mari, leurs familles et leurs avocats. Les démocrates, eux, nidaistes et autres, avaient depuis longtemps épuisé leurs réserves de slogans contre la violence politique et le terrorisme et sont partis ailleurs, vaquer à des préoccupations nouvelles, qui les touchent personnellement de préférence.
Houda Nagdh était seule dans la salle de ce tribunal excepté un avocat et une amie. En face, les assassins de son mari étaient entourés de leurs familles venues bruyamment les soutenir et plus d’une quarantaine d’avocats. Parmi eux, Me Farida Laâbidi, députée et dirigeante du parti islamiste, celui-là même qui est l’allié au pouvoir du Nidaa, parti du défunt assassiné. Il y avait aussi pour défendre les assassins, le fils du premier vice-président de l’ARP, Me Mourou, désigné depuis peu membre de la commission nationale contre la torture (sic). A leurs côtés, plusieurs autres de leurs confrères spécialisés depuis quelques années déjà dans la défense des dossiers des salafistes, des terroristes et autres activistes radicaux de droite.
Pour nous rafraichir la mémoire, rappelons que Lotfi Nagdh avait été lynché par des supporters des partis de la Troïka (Ennahdha, Ettakatol et CPR) ainsi que ceux des ligues dites de protection de la révolution. C’était lors d’une manifestation le 18 octobre 2012 à Tataouine organisée pour « déraciner » les vestiges de l’ancien régime et faire barrage à leur retour sur la scène politique. Lotfi Nagdh était précisément le représentant local du Nidaa considéré alors comme la pire réincarnation de l’ancien régime. Ce lynchage était prémédité. Tout le prouve, de la campagne de mobilisation d’une rare agressivité, des communiqués distribués dans la ville aux discours enflammés criés depuis des camions qui sillonnaient les rues et les quartiers de la ville. Des rapports de police attestent de ce climat de haute tension qui ne pouvait aboutir qu’à la catastrophe. Pour rappel aussi, le ministère de l’Intérieur avait indiqué que la mort de Lotfi Nagdh était survenue suite à une crise cardiaque !!!
Face à cet assassinat politique, l’effroi et l’émotion étaient grands. Des dizaines d’avocats du Nidaa se sont déclarés avocats de la partie civile. Béji Caïd Essebsi, fondateur et président du Nidaa était au sommet de la liste. Mais il y avait aussi des dizaines d’avocats représentants des partis démocratiques et de la société civile qui se sont portés volontaires dans cette affaire. Où sont-ils passés trois ans et demi après ?
Il est honteux de constater le peu d’engagement et l’irresponsabilité du camp démocratique, plus enclin à guerroyer in vitro qu’à défendre les véritables causes et comprendre les véritables enjeux. Les différends entre le Nidaa et certaines autres composantes du paysage politique n’expliquent pas cet état de désengagement. De même, la querelle fratricide au sein du Nidaa n’exempte personne du devoir de continuer à défendre les mêmes principes et à soutenir la famille d’un compagnon de route mort pour la même cause. Dans l’autre camp, celui des assassins de Lotfi Nagdh, ils ont donné l’exemple. Ils étaient nombreux, en rang serré. Ils n’ont jamais manqué de soutien de toute sorte. Rached Ghannouchi, chef du parti Ennahdha s’était déplacé lui-même pour rencontrer les familles des inculpés, suivi quelques mois après, pour entretenir la flamme, par un autre dirigeant islamiste, Abdelkerim Harouni.
Ceux qui croient que les exigences de la politique nous forcent à faire certaines concessions, à oublier certains différents, à dépasser certains litiges et à mettre en sourdine certaines convictions ont tort. Ils ont tort parce que la politique, c’est aussi une éthique, une morale transcendante de notre condition humaine. Ils ont tort parce que la politique ne doit pas se réduire à une simple course d’obstacle pour conquérir le pouvoir. Ils ont tort parce que la politique ne doit pas sombrer dans le jeu des calculs, des magouilles et des alliances improductives et contre-nature. Ils ont surtout tort parce que le sang continuera toujours de séparer les victimes de leurs assassins.
Lors de l’ouverture du procès des assassins de Lotfi Nagdh la semaine dernière à Sousse, la veuve de ce dernier s’est retrouvée seule face aux assassins de son mari, leurs familles et leurs avocats. Les démocrates, eux, nidaistes et autres, avaient depuis longtemps épuisé leurs réserves de slogans contre la violence politique et le terrorisme et sont partis ailleurs, vaquer à des préoccupations nouvelles, qui les touchent personnellement de préférence.
Houda Nagdh était seule dans la salle de ce tribunal excepté un avocat et une amie. En face, les assassins de son mari étaient entourés de leurs familles venues bruyamment les soutenir et plus d’une quarantaine d’avocats. Parmi eux, Me Farida Laâbidi, députée et dirigeante du parti islamiste, celui-là même qui est l’allié au pouvoir du Nidaa, parti du défunt assassiné. Il y avait aussi pour défendre les assassins, le fils du premier vice-président de l’ARP, Me Mourou, désigné depuis peu membre de la commission nationale contre la torture (sic). A leurs côtés, plusieurs autres de leurs confrères spécialisés depuis quelques années déjà dans la défense des dossiers des salafistes, des terroristes et autres activistes radicaux de droite.
Pour nous rafraichir la mémoire, rappelons que Lotfi Nagdh avait été lynché par des supporters des partis de la Troïka (Ennahdha, Ettakatol et CPR) ainsi que ceux des ligues dites de protection de la révolution. C’était lors d’une manifestation le 18 octobre 2012 à Tataouine organisée pour « déraciner » les vestiges de l’ancien régime et faire barrage à leur retour sur la scène politique. Lotfi Nagdh était précisément le représentant local du Nidaa considéré alors comme la pire réincarnation de l’ancien régime. Ce lynchage était prémédité. Tout le prouve, de la campagne de mobilisation d’une rare agressivité, des communiqués distribués dans la ville aux discours enflammés criés depuis des camions qui sillonnaient les rues et les quartiers de la ville. Des rapports de police attestent de ce climat de haute tension qui ne pouvait aboutir qu’à la catastrophe. Pour rappel aussi, le ministère de l’Intérieur avait indiqué que la mort de Lotfi Nagdh était survenue suite à une crise cardiaque !!!
Face à cet assassinat politique, l’effroi et l’émotion étaient grands. Des dizaines d’avocats du Nidaa se sont déclarés avocats de la partie civile. Béji Caïd Essebsi, fondateur et président du Nidaa était au sommet de la liste. Mais il y avait aussi des dizaines d’avocats représentants des partis démocratiques et de la société civile qui se sont portés volontaires dans cette affaire. Où sont-ils passés trois ans et demi après ?
Il est honteux de constater le peu d’engagement et l’irresponsabilité du camp démocratique, plus enclin à guerroyer in vitro qu’à défendre les véritables causes et comprendre les véritables enjeux. Les différends entre le Nidaa et certaines autres composantes du paysage politique n’expliquent pas cet état de désengagement. De même, la querelle fratricide au sein du Nidaa n’exempte personne du devoir de continuer à défendre les mêmes principes et à soutenir la famille d’un compagnon de route mort pour la même cause. Dans l’autre camp, celui des assassins de Lotfi Nagdh, ils ont donné l’exemple. Ils étaient nombreux, en rang serré. Ils n’ont jamais manqué de soutien de toute sorte. Rached Ghannouchi, chef du parti Ennahdha s’était déplacé lui-même pour rencontrer les familles des inculpés, suivi quelques mois après, pour entretenir la flamme, par un autre dirigeant islamiste, Abdelkerim Harouni.
Ceux qui croient que les exigences de la politique nous forcent à faire certaines concessions, à oublier certains différents, à dépasser certains litiges et à mettre en sourdine certaines convictions ont tort. Ils ont tort parce que la politique, c’est aussi une éthique, une morale transcendante de notre condition humaine. Ils ont tort parce que la politique ne doit pas se réduire à une simple course d’obstacle pour conquérir le pouvoir. Ils ont tort parce que la politique ne doit pas sombrer dans le jeu des calculs, des magouilles et des alliances improductives et contre-nature. Ils ont surtout tort parce que le sang continuera toujours de séparer les victimes de leurs assassins.