L’affaire de l’ancien secrétaire d’Etat Hachem Hmidi a été l’objet de l’émission de Hamza Belloumi sur la chaîne El Hiwar. Une émission durant laquelle on a vilipendé le suspect (actuellement en prison) à propos de la fameuse montre Rolex qu’il aurait reçue de la part d’un Irakien. Une violation en bonne et due forme de la présomption d’innocence dont l’objectif n’est pas de faire éclater la vérité, mais de nuire aux suspects vu l’angle à charge choisi par l’émission. Si la violation de la présomption d’innocence est devenue un sport national dans beaucoup de médias, Business News fait l’exception en apportant des éléments à décharge. Cela vient de la part d’une chaîne dont le patron a beaucoup souffert de cet exercice lorsqu’il était en prison et lorsque les journalistes étaient divisés, les uns cherchant à faire éclater la vérité pour faire sortir Sami Fehri de prison et les autres à l’enfoncer davantage pour qu’il n’en sorte jamais.
S’agissant de cette affaire de Hachem Hmidi, Business News s’est gardé de violer le secret de l’instruction, afin que le juge puisse finir son instruction en toute sérénité et fasse lui-même jaillir la vérité. Au vu de l’émission d’hier, il y a cependant des vérités qui doivent être relevées dont notamment cette histoire de la Rolex. El Hiwar n’étant pas la seule à pouvoir accéder aux documents confidentiels, nous avons réussi à obtenir les factures de la fameuse Rolex soi-disant offerte par l’Irakien. Et ces factures ressemblent à celles qu’émettrait n’importe quel épicier et non un joailler ou horloger vendant des Rolex. Dans chaque pays, la marque en question procède à une sélection draconienne de ses revendeurs agréés. Or, comme on peut le constater sur ces factures manuscrites (l'article 61 du décret-loi 115 nous interdit de publier un fac similé de ces factures), ce revendeur égyptien ne ressemble en rien aux revendeurs agréés classiques des Rolex. Le deuxième point est que les factures en question doivent mentionner obligatoirement le modèle de la montre vendue et un numéro de série. Lequel numéro est remonté à la maison-mère, accompagné des certificats de garantie. Or la facture remise dans le dossier judiciaire de cette affaire par l’Irakien, ne mentionne rien de tout cela !
Ces points relevés par les avocats de Hachem Hmidi sont en train d’être vérifiés par le juge d’instruction. Parasiter ce travail judiciaire et se mettre à la place du juge pour enfoncer un suspect en le présentant à l’opinion publique comme étant un corrompu est tout sauf de l’investigation. Il frise l’indécence, ce qui est totalement inhabituel de la part de Hamza Belloumi et fort étonnant de la part de Sami Fehri qui a énormément souffert de ces investigations à charge qui ne disent qu’une partie de la vérité !
R.B.H
